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Impact de la composition du conseil d'administration sur le risque de crédit bancaire: cas des banques togolaises

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par Constant Patrice A. KODJA ADJOVI
ESG Paris en partenariat avec ESGIS Togo - MBA gestion des entreprises option management financier 2010
  

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1.2.3 Fondements empiriques de l'étude

Les travaux relatifs à l'impact du CA sur le risque de crédit ont été réalisés empiriquement par plusieurs chercheurs avec des résultats parfois tantôt convergents, tantôt divergents.

Lipton et Lorsch (1992) trouvent que la taille appropriée ne doit pas dépasser huit (8) à neuf (9) administrateurs pour permettre l'efficacité et réduire la discrétion managériale. Jensen aussi abonde dans le même sens que Lipton en suggérant un CA de taille réduite. Par contre Booth (2002) et surtout Adams et Mehran (2003 et 2005), après avoir étudié 35 banques et holdings bancaires aux Etats-Unis de 1986 à 1999, constatent que les CA des banques ont une taille en moyenne de seize (16) membres. Ils trouvent que ces banques n'ont pas une faible performance par rapport aux autres lorsque cette dernière est mesurée par le Q de Tobin.

Toujours dans le cadre de l'impact de la composition du CA sur la performance ou la prise de risque des travaux ont été effectués sur la dualité, la présence d'administrateurs étrangers, l'impact de la présence de l'Etat et des établissements publics puis de la présence des institutions.

En se basant sur un échantillon composé des banques américaines, durant la période 1987-1990, Pi et Timme (1993) constatent que le rendement des actifs est plus élevé dans les entreprises qui ont séparé les fonctions du président de CA et du directeur générale par rapport à celles qui associent les deux. Dans une étude réalisée en Grande Bretagne, McKnight et Mira (2003) montrent une relation négative entre le cumul des fonctions du président de CA et de directeur général et la performance de la firme mesurée par Q de Tobin. Pendant que certains trouvaient une relation négative entre la dualité et la performance, d'autres trouvaient une relation neutre. Chaganti, Mahajan et Sharma (1985) ont été parmi les premiers chercheurs à montrer empiriquement l'absence de relation entre la dualité et la performance de l'entreprise. Par contre Berg et Smith (1978), dans une étude réalisée aux Etats-Unis, ont montré une association positive et significative entre dualité et uniquement l'un des trois indicateurs de performance utilisé: la rentabilité des capitaux propres. En Tunisie, Mamoghli et Dhouibi (2009) ont empiriquement montré que le risque d'insolvabilité des banques augmente lorsqu'il y a cumul des deux rôles.

Les travaux de Oxelheim et de Randoy (2003) montrent un impact positif de la présence des administrateurs étranger dans la gouvernance des firmes. Ils ont travaillé sur un échantillon de 200 firmes dont les sièges sont en Suède et en Norvège en utilisant le Q de Tobin de 1996 à 1998. Selon leurs résultats, le marché financier accueille favorablement l'intégration d'un étranger au sein du CA et voit cela comme un signe de transparence et de volonté d'améliorer la gouvernance. De plus les banques faisant partir d'un holding bancaire présentent en leur sein des administrateurs étrangers et bénéficient d'économie d'échelle en étant sur plusieurs marchés financiers géographiquement séparés et profitant d'un meilleur accès aux capitaux. Dans les pays en voie de développement, la vague des privatisations orchestrée sous l'égide de FMI et de la Banque Mondiale ont vu les rachats de plusieurs banques par des holdings étrangers d'où la présence fréquente d'actionnaires étrangers au sein CA de ces banques.

L'impact de l'Etat et des établissements publics peut être vu sous deux angles; celui des banques étatiques et celui des banques privées avec la présence d'institutions étatiques. Dans le premier cas les banques concernées connaissent une faible efficience dans la gestion de leurs portefeuilles de crédits bancaires. La Porta, Lopez-de-Silanes et Shleifer (2002) ont révélé que dans tous les pays, surtout ceux en voie de développement, l'actionnariat de l'Etat dans les banques commerciales constitue un fait commun et une cause claire de leurs manques d'efficacité. Dans le second cas les études effectuées sur la gouvernance des banques dans les pays émergents par des chercheurs tels que Khalid et Hanif (2005) au Pakistan, Koh et Soon (2004) en Malaisie, Lin et Chen (2004) au Taiwan tendent à émettre l'hypothèse selon laquelle la présence des représentants étatiques dans les CA des banques a un effet négative sur leurs performances. Ce cas est presque identique dans les pays Africains et en particulier au Togo pour ce qui concerne le premier cas. Les effets semblent plus limités pour les banques privées.

Les investisseurs institutionnels ont la pression de leurs propres actionnaires ou sociétaires qui sont exigeants quant à leur profit. Ils doivent donc réaliser des placements pour le compte d'autres. Vu leur mission, ils se sont donnés les moyens de leur politique ce qui fait qu'ils ont de l'expertise en la matière (Jensen, 1993). Ils ont également une grande capacité de recherches et de gestion d'informations financières et sont les mieux placés pour influencer positivement la stratégie des dirigeants en les supervisant directement ; [W.T. Carleton et al., 1998] et [Agrawal et Knoeber, 1996] nomment cette situation «l'hypothèse d'investissement actifs». Néanmoins, Paquerot (1997) remarque que les montants élevés investis par les investisseurs institutionnels accroissent leur dépendance à l'égard des dirigeants qui au finish sont chargé de mettre en exécution la stratégie des entreprises. De ce fait l'inquiétude de perte des rentes et des quasi-rentes peut les contraindre à soutenir les dirigeants. Mais dans la plupart des cas la présence des institutions a un effet positif sur le contrôle de risques des institutions bancaires.

Les conditions de la réglementation concernant le fonds propre imposé au secteur bancaire, permet d'accroître leur capacité d'absorption des pertes. Un niveau élevé du fonds propre permet donc de réduire le risque de défaillance provenant des crédits. Les études de Berger (1995), Kim et Santomero (1998) montrent que l'hétérogénéité des préférences en matière de risques au sein de l'industrie bancaire implique une relation négative entre risque des actifs et le taux de fonds propre. La littérature bancaire montre qu'une banque sous-capitalisée détient moins de fonds propre par rapport à ses actifs ce qui représente un coussin de sécurité plus fragile. En revanche Goyeau et al, (1999) ont montré que la capitalisation exerce une influence positive significative sur les risques des banques de la Pologne, de la République Tchèque, de la Hongrie et de l'Estonie. Ces auteurs conclurent qu'une capitalisation plus élevée au regard de la quantité de crédit octroyés est compensée pour ces pays par une tarification plus élevée des prêts ceci pour supporter les charges.

Quant à l'impact de la taille de la banque sur le risque, il existe deux tendances ; une vers l'effet négatif de la taille de la banque sur le risque et une vers l'effet positif. Plusieurs auteurs ont trouvé une relation négative entre le risque et la taille de la banque (Ceboyan et al, 1999 ; Chen et al, 1998 ; Saunders et al, 1990). L'effet de la diversification par taille et d'économie d'échelle semble mettre les banques à l'abri des risques. En effet les banques de grande taille ont une meilleure qualité de diversification de risque supérieure à celle des petites banques. L'effet positif de la taille de la banque sur le risque est dû à l'environnement institutionnel des banques vu leur position dans l'économie et dans le domaine financier et bancaire ce qui leur donne l'assurance d'être sauvées de la faillite par l'Etat (To big to fail). Plusieurs auteurs ont testé empiriquement les deux théories. Boyd et Runkle (1993) conclurent que si les grandes banques sont effectivement plus diversifiées, leur probabilité de faillite n'est pas inférieure à celle des banques moins grandes.

Par ailleurs, l'âge de la banque est un autre facteur qui pourrait influencer considérablement aussi bien le niveau des risques de l'établissement de crédit que sa performance. Les banques qui ont une longue histoire devant elles présentent une meilleure performance du fait de leur longévité et des économies d'échelle.

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