WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La gestion des risques obligataires. Cas de Médiafinance

( Télécharger le fichier original )
par Mohamed BOITI
Université Hassan II - Master finance 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

b- Les modalités d'utilisation des approches de mesure du risque de taux d'intérêt :

En conformité avec les principales recommandations du comité de Bâle, les établissements demeurent libres de choisir les techniques de mesure du risque de taux d'intérêt pour calculer l'exposition des bénéfices et de la valeur économique aux variations des taux d'intérêt. Le choix des méthodes appropriées dépend de la politique de chaque établissement, ainsi que de la complexité des instruments détenus et des risques encourus. Ces techniques peuvent être regroupées selon deux approches : les approches simples et les approches de simulation.

* les approches simples : l'approche la plus simple de mesure du risque de taux d'intérêt est la méthode des échéances. Elle se base sur un calendrier des échéances et/ou de révision des taux d'intérêt qui répartit, selon une approche des flux futurs attendus, l'ensemble des positions longues et courtes sensibles aux taux d'intérêt. A partir de la, il s'agit de mesurer l'impact d'une variation des taux d'intérêt sur les bénéfices et la valeur économique du bilan.

Ø impact sur les bénéfices : pour les flux futurs attendus relatifs à une tranche d'échéance, et en simulant une évolution des taux d'intérêt, on peut construire les scénarios suivants :

 

Impasse positive

Impasse négative

Créances dettes

Créances dettes

Sensibilité

Créances

Dettes

Sens de l'impact

Positif

négatif

des taux d'i

du revenu d'intérêt

du revenu d'intérêt

des taux d'i

du revenu d'intérêt

du revenu d'intérêt

Pour affiner les résultats obtenus, les calculs d'impasse peuvent être complétés par des informations sur la valeur moyenne des coupons et des intérêts pour chaque tranche d'échéance afin d'estimer l'ampleur de la variation des taux appliqués relativement au niveau des taux actuels.

Ø impact sur la valeur économique du bilan : l'incidence de la fluctuation des taux d'intérêt peut être appréhendée à travers la variation de la valeur actualisée des flux futurs attendus résultant d'une modification de la structure des taux. La variation de la valeur économique dépend du calendrier d'échéances et de révisions des taux d'intérêt. Des pondérations de sensibilité fondées sur estimations de la duration des créances et dettes correspondantes peuvent être appliquées à chaque fourchette. Ces pondérations peuvent être calculées selon deux approches :

- l'approche de duration standard : se base sur une pondération moyenne estimée des durations de toutes les positions d'une fourchette, multipliée par une modification estimée de taux d'intérêt afin d'aboutir à une pondération propre à chaque fourchette de temps. Cette méthode peut être affinée par l'application de pondérations différentes aux diverses positions d'une fourchette pour traduire les différences notables dans les coupons et échéances (par exemple, une pondération pour les créances et une autre pour les dettes).

- l'approche de duration précise : permet de déduire la position nette à partir du calcul de la duration de chaque créance et dette. La sommation sur l'ensemble des fourchettes des impasses pondérées ainsi déterminées aboutit à une variation estimée de la valeur économique pour les modifications supposées des taux. Lorsque la duration est élevée, cela aura un important impact sur la valeur économique. C'est le cas par exemple lorsque l'échéance ou la date de révision des taux est éloignée et/ou les paiements avant l'échéance sont modestes (paiement des coupons par exemple).

* les approches de simulation : les établissements qui utilisent des instruments financiers complexes ou présentent des profils de risque élevés peuvent recourir aux approches de modélisation pour simuler les effets potentiels des modifications de taux sur les bénéfices et la valeur économique. On distingue deux types d'approches :

Ø approche de simulation statique : dans cette approche, seuls les flux futurs attendus résultant des positions courantes (longues ou courtes) font l'objet d'évaluation.

- impact sur les bénéfices : des simulations s'appuyant sur les flux futurs attendus sont conduites sur une période donnée et sur la base d'un ou plusieurs scénarii de taux (déplacement parallèle de la courbe, aplatissement ou accentuation, inversion de la courbe des taux par rapport à un scénario de base, ...).

- impact sur la valeur économique : des simulations s'appuyant sur les flux futurs attendus sont conduites sur toute la durée de vie de l'ensemble des positions et portefeuilles de l'établissement et ramenées à leur valeur actualisée. La variation estimée de la valeur économique est obtenue par comparaison de la valeur actualisée avec celle du scénario de base.

Ø approche de simulation dynamique : cette approche repose essentiellement sur une modélisation de l'évolution future des taux en intégrant les prévisions de l'évolution des taux et de la courbe des taux de marché. Ce qui permet de prendre en considération la corrélation qui peut exister entre les flux futurs attendus et le comportement des taux d'intérêt et de mieux saisir l'incidence des options incorporées ou explicites.

Comme on a pu le constater, le marché obligataire marocain a connu un essor important ces dernières années. Ce développement s'est accompagné d'un effort considérable sur le plan réglementaire. Les autorités monétaires ont inscrit leur démarche dans le cadre d'une veille réglementaire et d'encadrement des pratiques du marché. Cependant, au niveau international, la régulation et la coopération demeurent encore en phase de gestation.

Ainsi, depuis 2008, le CDVM a adopté une démarche de contrôle basée sur l'analyse des risques en vue, d'une part, de cibler les zones de risques (spécifiques à un intervenant ou transversaux à la place) et, d'autre part, d'optimiser l'allocation des ressources. Cette démarche a été couplée avec un système de notation qui permet de situer de façon précise le positionnement de chaque intervenant par rapport aux différents risques identifiés.

Toutefois, les techniques de mesure des risques obligataires sont encore basiques (la duration). Le résultat du système de mesure et d'appréciation du risque de taux d'intérêt dépend en grande partie de la qualité des estimations de la valeur des hypothèses relatives aux flux futurs sur les positions à échéances incertaines. Ainsi, à travers les différents types de techniques, notamment les modèles statistiques, les établissements procèdent à l'évaluation des réactions des positions à des mouvements de taux passés ou du comportement probable des positions à échéance incertaine, qui peut être influencé par les conditions de marché ou des facteurs spécifiques à l'établissement. L'utilisation d'autres techniques plus sophistiquées, telles que la VAR, serait plus judicieuse pour mieux appréhender les risques obligataires et préparer le marché obligataire marocain à une ouverture totale inéluctable sur les marchés internationaux.

 

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery