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Potentiel et dynamique des stocks de carbone des savanes soudaniennes et soudano- guinéennes du Sénégal

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par Cheikh Mbow
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Doctorat d'état en sciences 2009
  

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I.2.2. La respiration autotrophe : l'émission de dioxyde de carbone par l'arbre

Les arbres libèrent du CO2 lors de la photorespiration et de la respiration. La photorespiration se déroule simultanément à la photosynthèse, alors que la respiration suit les activités métaboliques diurnes et nocturnes de l'arbre.

- La photorespiration

La photorespiration ne s'opère que pendant le jour et provoque la libération de CO2 dans l'atmosphère à cause des propriétés de l'enzyme Rubisco. Cette enzyme, qui fixe le CO2 atmosphérique lors de la photosynthèse, peut également fixer l'oxygène (O2). Lorsque l'O2 s'associe à l'enzyme au lieu du CO2, le carbone préalablement fixé est dirigé vers le cycle d'oxydation du carbone de la photorespiration qui mène à la libération de CO2. La photorespiration utilise 30 à 50% du carbone fixé lors de la photosynthèse (Waring et Running, 1998). La photosynthèse nette est donc la différence entre la photosynthèse et la respiration.

- La respiration

La respiration est le processus métabolique qui permet à l'arbre de libérer du CO2 et d'utiliser l'énergie emmagasinée dans les glucides synthétisés durant la photosynthèse. L'équation de la respiration est :

C6H12 O2 + 6O2--)6 CO2 + 6H2O + énergie

Il y a deux types de respiration chez les arbres : la respiration de construction et la respiration de maintenance. La respiration est beaucoup plus intense dans les parties de l'arbre en croissance active que dans les tissus matures et elle est très lente dans les tissus en dormance (Campagna, 1996).

La respiration de construction utilise l'énergie des glucides comme le glucose pour créer des structures végétales ou d'autres composés organiques. La respiration de construction démarre avec le début de la saison de croissance et demeure très active tant et aussi longtemps que la plante croît.

La respiration de maintenance sert à fournir l'énergie nécessaire aux multiples fonctions des cellules vivantes composant les diverses structures de l'arbre. La photorespiration, la respiration de construction et principalement la respiration de maintenance sont, pour les arbres, les processus métaboliques qui mènent à une libération de CO2 dans l'atmosphère. La

respiration autotrophe s'oppose à la respiration hétérotrophe qui est le fait des organismes vivants qui ne font pas de la photosynthèse (les micro-organismes du sol par exemple).

- La production primaire

Le budget énergétique d'un arbre comprend 3 composantes :

- l'apport énergétique fourni par les glucides produits par la photosynthèse ;

- les dépenses énergétiques associées à la respiration de construction et à la respiration de maintenance;

- les économies énergétiques stockées dans les réserves (acides organiques, acides aminés, glucides, amidon, lipides et protéines) et dans des produits secondaires (tannins, pigments et régulateurs de croissance), (Waring et Running, 1998).

Quotidiennement, la production et l'utilisation de glucides sont influencées par de nombreux facteurs biotiques et abiotiques. La nuit, la respiration et l'absence de photosynthèse font en sorte que l'arbre émet du CO2. La respiration nocturne utilise environ 50 % de la production de la photosynthèse nette et une augmentation de la température d'environ 3 °C peut causer une augmentation significative de la respiration de maintenance, donc une libération de carbone. Ainsi, l'augmentation des températures globales peut entraîner une augmentation de la respiration de maintenance et donc une importante proportion de carbone pourrait être libérée à cet effet. La photosynthèse débute dès l'apparition du soleil, et augmente jusqu'au point où le CO2 absorbé par la photosynthèse équivaut au CO2 libéré par la respiration (point de compensation). Si les autres conditions écologiques sont remplies (nutriments, eaux, température), le taux de photosynthèse augmente en relation avec l'intensité lumineuse jusqu'à un taux maximum (Waring et Running, 1998) qui est atteint lorsqu'un des nombreux facteurs biotiques et abiotiques, qui influencent la photosynthèse, en limitent le fonctionnement (facteurs limitants). Une fois le point de compensation dépassé, l'arbre capte plus de CO2 qu'il en émet, ce qui se traduit par l'accumulation de glucides qui serviront à la construction des différentes parties de la plantes y compris la croissance de l'individu.

Le carbone disponible est d'abord utilisé pour former des bourgeons, le nouveau feuillage et les nouvelles racines. S'il reste du carbone après cette étape, il est entreposé pour constituer des réserves. Ce n'est qu'après que le carbone résiduel est consacré à la croissance en diamètre de la tige et à la synthèse de composés chimiques de protection. La croissance du bois de tronc représente souvent moins de 20% de la production totale annuelle de matière sèche. Lorsque les arbres produisent des organes reproducteurs, la demande en carbone est telle qu'elle peut limiter la croissance des autres structures (Schimel, 1995). La production, l'utilisation et l'entreposage des glucides varient également selon les diverses périodes

d'activités végétales durant la saison de croissance. En plus de pourvoir aux besoins usuels des arbres, les glucides peuvent servir à soutenir des efforts ponctuels ou, à plus long terme, elles sont utilisées pour répondre aux stress exercés par les divers facteurs environnementaux (sécheresse, fortes températures). Ce processus métabolique est un jeu de gain et de perte d'énergie et le bilan final est connu sous le nom de production primaire nette qui traduit l'accumulation finale de biomasse. La figure 5 donne les différentes étapes de ces processus physiologiques.

Article V. La plante et le flux du Carbone (Waring et Running, 1998)

Indice foliaire

Photosynthèse

PPG

Respiration de maintenance,
jour (Rm)

Assimilation

Echanges nets
du couvert

PPN

Respiration autotrophique

Augmente avec la fertilité

Respiration de maintenance,
nuit (Rm)

Respiration de maintenance
des autres tissus (Rm+Rs)

Système racinaire Réserves et défense Branches et tiges Feuillage

Augmentation relative liée au manque d'eau et nutriments

Augmentation relative liée à la RPA et la température

Allocation du carbone

Le milieu
C-N-Eau-RPA-Vent-Temp.

Caractéristiques génétiques

Détritus

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Respiration hétérotrophique

 
 
 

Respiration des
microorganismes (Rh)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

La figure 5 montre ainsi que le processus commence avec la photsynthèse qui dépend de l'indice foliaire et des facteurs environnementaux. Si on déduit de la productivité primaire globale (PPG), la respiration de maintenance (Rm) pendant le jour on obtient l'assimilation nette. Sur le reste on déduit la respiration de maintenance pendant la nuit (Rm) pour obtenir le taux d'échange net du couvert pour une journée. La productivité primaire nette (PPN) est calculée en tenant compte des pertes liées à la respiration autotrophique pendant la synthèse des hydrocarbones (Rs) et celles liées à la respiration de maintenance (Rm). La PPN est distribuée sur la base du ratio C/N qui change avec la disponibilité des ressources en eau et des nutriments. Le renouvellement des petites racines et des feuilles sont les principales sources saisonnières de litière, mais toutes les composantes de la biomasse peuvent joindre le fond de détritus. Le renouvellement annuel des feuilles et des racines est lié avec les variations saisonnières de l'indice foliaire et de la teneur en N. La décomposition de la litière et la libération de CO2 par les organismes hétérotrophiques dépend de la qualité du substrat, de la température et de l'humidité du milieu (conditions stationnelles). La productivité nette de l'écosystème (PNE) est ce qui reste après avoir déduit la respiration hétérotrophique (Rs).

Ces processus qui régissent la dynamique du carbone entre la plante et son biotope expliquent dans une large mesure le bilan du carbone au niveau des formations forestières.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon