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La micro-assurance de santé dans les pays en développement

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par Khaled MAKHLOUFI
Université de la méditerranée Aix- Marseille II - Master ingénierie économique et financière 2002
  

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b/ Revue de littérature des estimations de modèles de l'offre et de la demande de MAS :

L'assurance permet de gérer le risque, elle ne permet pas de réduire facilement les risques liés aux évènements cycliques à fort degré de certitude et faible coût, ni aussi les risques covariants à faible probabilité mais à coûts très élevés tels que les catastrophes naturelles. Dans le cadre des dispositifs de MAS, «le choix des risques de santé couverts peut privilégier le gros ou le petit risque» (Lepine et Petitpierre, 2006). Cette responsabilité collective -qui est entre autres le résultat de l'offre et de la demande des services de MAS- dépend de la capacité à payer (Willingness to pay), de l'offre de soins disponible et de leurs qualités, de l'accessibilité financière et géographique...Dans ce qui suit, On va se focaliser sur les variables ayant trait à l'évaluation et au contrôle de la durabilité financière (la fonction d'offre) et à la croissance de la demande (fonction de demande), par les membres d'une communauté ou d'une population cible des prestations des MAS. Par une revue concise des papiers et études ayant estimé des modèles expliquant la fonction d'offre ou de demande des

services de MAS, on va mettre en lumière des variables explicatives et des variables de contrôle des deux modèles économétriques.


· La fonction d'offre de MAS :

1- Les variables explicatives : Ces variables indépendantes sont d'intérêt. Leur intérêt ou effet sur l'offre ou la viabilité financière de la MAS, a été prouvé par une estimation économétrique dans un papier de recherche ou une étude. Ainsi on peut trouver comme variables indépendantes expliquant la croissance et la rentabilité de l'offre des MAS : - Le nombre de mutuelles, le nombre de cotisants, les bénéficiaires qui peuvent être présentés par : le nombre de patients par jour, le nombre d'infirmières par jour ou le nombre de consultations par jour. (Ouattara at al, 2003) et le taux de croissance du nombre d'affiliés (Atim, 2000).

- L'augmentation des ressources humaines des centres de santé, l'augmentation du nombre de centres de santé et l'accroissement des tarifs des prestations de soins. (Letourmy et PavyLetourmy, 2005)

- La fréquence d'évaluations : les projets de MAS qui ont réussi et qui ont perduré sont la plupart du temps ceux qui ont fait l'objet d'évaluations fréquentes. (Gotsadze et Bennett, 2003)

- La disponibilité des informations sur les clients et les coûts bas des transactions. (Zeller et Sharma, 1998)

- L'accessibilité géographique et financière aux soins, l'efficience (avec les moindres coûts) et la qualité des soins délivrés par les fournisseurs de santé. (Bhat et Mavalankar, 2001) avec leurs études sur les MAS en Inde.

- La confiance des membres assurés en les organismes de MAS et la viabilité financière du dispositif de MAS. (Bhat et Jain, 2006).

- Le nombre suffisant de bons gestionnaires dans le marché de la MAS (Berman et Khan, 1993).

2- Les variables de contrôle : Atim (2000) propose un système de contrôle financier et une approche globale au contrôle des mutuelles au Ghana.

Remarque : Tx est l'abréviation de Taux ; Dép pour Dépenses.

Tableau 1 : Indicateur Définition / exemples

Développement des institutions

Taux de participation aux réunions Nombre de participants / nombre prévu

Paiement des échéances Montant perçu / montant total prévu

% d'affiliés ayant des arriérés Nombre d'affiliés à jour de paiement / effectif total

Tx de couverture de la populat° cible Nombre d'affiliés / effectif total de la populat° cible

Réalité des services offerts

Tx de couverture assuré par organisme % du total des coûts des soins remboursés par la MAS

Qualité des soins exples :( délai d'attente, hygiène, médicaments disponibles)

Efficacité

Tendance des dépenses de santé / affilié Dép Totales de santé / nombre d'affiliés

Tendance des Dép de santé / catégorie % des dépenses par type de service (exples :

de services consultations, admissions, médicaments)

Performance financière

Ratio de solvabilité à Long Terme Total dettes extérieures / contributions affiliés

Ratio des créances aux Dép courantes Créances / Dépenses annuelles

Ratio de couverture des Dépenses Réserves / ratio des dépenses annuelles

Source : d'après Atim, 2000

À noter que la demande de services de MAS par des clients cherchant à s'assurer peut aussi faciliter l'offre de ces mêmes services par les compagnies d'assurance. Comme tout produit, du moment où il y a une demande croissante, l'offre peut suivre le rythme facilement.


· La fonction de demande des services de MAS :

L'assurance de santé communautaire demeure un terrain non largement exploré (Bhat et Jain, 2006).On va utiliser indifféremment les termes prestations ou services de MAS, puisque dans plusieurs cas, l'organisme de micro-assurance de santé est lui-même un fournisseur de soins de santé aux affiliés. En se basant une autre fois sur les papiers publiés par les divers chercheurs, la croissance de la demande des services de MAS peut être expliquée par des variables explicatives et des variables de contrôle.

1- Les variables explicatives la fonction de demande :

- Le revenu élevé de l'assuré (Scotton, 1969) et (Savage et Wright, 1999).

- Les dépenses de soins de santé (Chernew, Cutler et al, 2002) : La demande pour l'assurance augmente d'autant que les coûts de soins augmentent à cause du risque des coûts catastrophiques et donc de paupérisation (Feldstein, 1973).L'élévation des coûts de soins est aussi dûe aux innovations technologiques dans le domaine médical ayant pour effet l'augmentation de la demande pour l'assurance (Nyman, 1999). Mais les réponses aux

changements technologiques diffèrent suivant que les personnes appartiennent à différentes classes de revenus. Les individus à revenus faibles achètent l'assurance pour protéger en premier lieu leur santé (Kronick et Gilmer, 1999).

- Le prix de l'assurance qui est composé par la prime pure, les frais de gestion et la marge bénéficiaire de l'organisme d'assurance. A noter que le prix de l'assurance explique négativement la demande pour l'assurance (Bhat et Jain, 2006). Malgré que peu d'études aient essayé d'estimer l'élasticité prix à la demande, à cause du manque d'informations sur les prix et aussi des variations limitées des prix dans les marchés d'assurance régulés, Butler (1999) a tenté de contourner ce problème par une notion de «prix effectif» en se basant sur les informations des caisses d'assurance.

- Les caractéristiques socio-économiques du ménage : âge, niveau d'éducation, emploi,...

* L'éducation : les individus les mieux éduqués sont mieux informés sur les prestations et les bénéfices de s'assurer ou non, ce qui diminue leur probabilité de recourir à n'importe quelle assurance (Grossman, 1972) et (Muurinen, 1982). De plus les individus les mieux éduqués ont une espérance de vie plus longue (le «gradient social» de Michael Marmot, 2006).

L'effet indirect de l'éducation est qu'elle a un effet positif sur le revenu du ménage en l'augmentant (Van De Ven et Van Praag, 1981), ce qui a un effet positif sur la probabilité d'achat d'une assurance santé.

* L'âge a un effet important positif sur la probabilité de s'assurer (Savage et Wright, 1999).

* Le genre a un effet sur la consommation des soins de santé et donc sur la demande d'assurance : Sindelar (1982) a noté que la forte consommation des soins de santé par les femmes peut être expliquée par l'accroissement du besoin en soins durant les années de reproduction.

* La situation maritale : les personnes mariées ont plus de probabilité de s'assurer (Cameron et McCallum, 1995).

* La taille de la famille du ménage (parents et enfants à charge surtout) a une influence faible sur la demande pour les services de l'assurance santé. (Cameron et Trivedi, 1991)

- L'état de santé des membres de la famille du ménage influence positivement la demande pour l'assurance. Les variables telles que (Hospitalisation, les consultations chez les médecins) sont utilisées dans la littérature comme des «proxy» de l'état de santé (Hopkins et Kidd, 1996), (Barrett et Conlon, 2003). Les dépenses de soins de santé par rapport aux dépenses totales du ménage peuvent donner une meilleure idée sur la charge de santé du ménage.

- La sélection adverse : les individus à hauts risques «mauvais risques» trouvent l'assurance attractive et bénéfique et donc la demandent plus que les individus à risques faible ou moyen. (Cutler et Zeckhauser, 1999)

- La perception du risque par les individus est un facteur déterminant de la demande pour l'assurance. Telle que l'appartenance à un groupe risqué, exemple : malades atteints par le cholestérol. (Hopkins et Kidd, 1996) et (Butler, 1999) ont conclut par exemple que les fumeurs ne sont pas trop attachés à conclure une assurance maladie. Ces auteurs ont utilisé dans leurs études le fait de fumer comme un «proxy» de l'aversion au risque.

- L'utilité espérée de l'assurance : par référence à la (Théorie de l'aversion au risque et rationalité du consommateur). Le gain d'utilité est lié aux besoins en soins de santé, aux vulnérabilités à cause de l'âge, à la nature du travail, à la situation maritale et à l'état de santé préexistant (Hopkins et Kidd, 1996). Cette utilité est une fonction associée au choix du régime qui maximise l'utilité espérée (Cameron et Trivedi, 1991).

2- Les variables de contrôle : Il faut préciser qu'il y a des variables de contrôle qui influencent en même temps la fonction de demande et la fonction d'offre de MAS.

Remarque : Tx est l'abréviation de Taux ; Nbre pour Nombre.

Tableau 2 : Indicateur Définition/exemples

Réalité des services offerts

Tx d'utilisation des services de santé par affilié : Nombre de consultations dans le système /

nombre d'affiliés

Tx de couverture assuré par organisme : % du total des coûts des soins remboursés par la MAS

Tx de morbidité parmi les affiliés : Nbre de cas de maladie parmi les affiliés / Nbre d'affiliés

Tx de mortalité parmi les affiliés : Nbre de décès parmi les affiliés / Nbre d'affiliés

Qualité des soins : exples :( délai d'attente, hygiène, médicaments disponibles)

Source : d'après Atim, 2000

Pour sa part, Giesbert (2008), propose quelques variables de contrôle suite à son étude portant sur la demande pour la micro- assurance de santé dans les villages de Brakwa et Benin (deux régions rurales) au Ghana. La fonction de demande peut aussi être influencée par :

- Les caractéristiques socio-démographiques : nombre d'années de scolarité, le fait que le chef de famille est une femme.

- La vulnérabilité au risque maladie (être malade ou mort suite à une maladie), plus précisément quelle importance occupe le risque maladie en comparaison aux autres risques comme : le risque d'incendie, d'inondation, du vol d'argent, de la perte du travail, de décès...

- L'utilisation des services financiers de microfinance et des banques commerciales : montrent que l'utilisation de ces services n'est pas exclusive pour l'utilisation de la micro-assurance. les calculs de pourcentages de Giesbert (2008) basés sur un échantillon qualifié de représentatif de la population des deux villages au Ghana, montrent que 36,4% des interrogés dans l'étude épargnent de l'argent, 16,0% ont recours à des emprunts, 7,6% sont inscrits dans une micro-assurance et 62,4% n'ont recours à aucun des ces services financiers.

- L'existence d'une concurrence entre les MAS.

On remarque que généralement tous les dispositifs de MAS ou d'assurance maladie communautaire doivent passer par le stade expérimental. Est-ce qu'un tel passage est inévitable ? Les lignes qui suivent vont résumer une tentative de standardisation.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld