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La dynamique de convergence en méditerranée. Un système d'évaluation basé sur l'analyse multicritère

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par Yasmine GUESSOUM
Université de la méditerranée Aix- Marseille II - Doctorat d'économie 2006
  

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I. CADRE DE L'EVALUATION
ETABLIR LE LIEN ENTRE THEORIE ET PRATIQUE

Comment recentrer l'étude sur la dynamique d'ouverture des PM et leur processus de transition ? Partant des notions de croissance, de développement et d'attractivité, les paragraphes suivants proposent de revenir sur les facteurs traditionnels de transition puis de définir de nouveaux critères...

1. Comprendre la transition des PM : Lancement, acheminement et aboutissement

Pour comprendre la transition, il est essentiel de partir des raisons qui ont impulsé un tel processus, ce qui revient à cerner les défaillances des systèmes centralement planifiés (facteurs déclencheurs ou causes). Il s'agit tout d'abord d'une politique de prix en décalage avec les valeurs de l'échange. Des prix totalement déconnectés des principes du marché étaient fixés par les Ministères du Plan et du Commerce afin que les bien jugés indispensables soient accessibles à la population (pour le reste, les prix étaient excessifs). Il s'agit ensuite d'une allocation inefficiente des facteurs de production. Des prix relatifs indépendants des coûts réels de production étaient fixés par les Ministères du Plan et de l'Industrie. Ceci a conduit à une surconsommation des ressources, notamment des matières premières (l'exemple des hydrocarbures dans les PM est parlant).

Il s'agit enfin d'une structure de marché monopolistique lourdement contrôlée par l'Etat, où les mouvements d'entrées et de sorties étaient exclusivement réservés aux entreprises publiques. Le secteur privé était alors dévalorisé, les mécanismes de change déconnectés du système international et le marché parallèle en pleine effusion. Par ailleurs, l'économie fonctionnait sur des principes autres que la rentabilité. Les facilités financières, fiscales et administratives étaient réservées aux entreprises dites << privilégiées >>. Les marchés d'actifs financiers et fonciers étaient quasiinexistants, les taux d'intérêt fixes et le transfert de propriété du secteur public vers le secteur privé improbable. Le marché du travail reposait sur le statut de fonction publique et la promotion de la productivité n'était pas une priorité.

C'est en 1990 et par les PECO qu'une dynamique de transition a été impulsée pour pallier l'échec des politiques de planification. Un processus de réformes issu d'une volonté affichée de décentraliser a permis de converger vers le modèle de marché. A partir de là, le qualificatif << économies en transition >> a été attribué par l'OCDE aux pays d'Europe de l'Est, puis s'est répandu à d'autres systèmes centralisés (les PM, entre autres).

a. Inefficience des systèmes planifiés et dynamique de transition

Lorsque la transition a commencé en Europe de l'Est, les performances économiques des pays étaient très contrastées. Alors que la production avait chuté de plus de 40% au début du processus, elle a augmenté dans la quasi-totalité des économies en fin de période. Après des décennies passées sous un régime centralisé, le processus chaotique de privatisations à grande échelle a provoqué de l'instabilité politique (remise en question du rôle de l'Etat et perte de confiance envers les autorités). La politique économique a été hésitante, fluctuante et les gouvernements se sont succédés au pouvoir. L'incohérence du système a favorisé le développement d'activités frauduleuses (corruption et détournement de fonds). Enfin, le déficit budgétaire causé par le nonpaiement des impôts a évolué vers de l'inflation, voire de l'hyperinflation.

L'industrie a été touchée de plein fouet, de même que l'équipement et l'infrastructure. Les usines, alors contrôlées par les mêmes entrepreneurs qu'à l'époque de la planification, ont été fermées ou maintenues en l'état avec un effectif injustifié. Les produits issus de l'agriculture ont été confrontés à l'importation de biens de meilleure qualité, introduisant une concurrence extérieure sévère. Parallèlement, la compression du budget de l'Etat a ouvert la voie à des propositions d'aide financière formulées par les pays développés et le FMI. Les économies en transition ont été incitées à emprunter et se sont enlisées dans une spirale de dettes, ce qui a fortement contribué à dégrader le niveau de vie de la population. En parallèle, les statistiques officielles ont surestimé la production et la croissance pour maintenir un équilibre instable, ce qui a fini par créer un décalage avec la réalité et stimulé l'activité informelle.

A la lumière de l'expérience des PECO en matière de transition, un consensus s'est formé sur les principaux éléments de la stratégie globale de réforme (cf. encadré 36). Plusieurs points ont été sujets à controverse : la stabilisation macroéconomique, la libéralisation des prix et du commerce, ainsi que le rythme de la privatisation. Les divergences d'opinions relèvent aussi de l'agencement des réformes, notamment en ce qui concerne leur ordre de priorité. Les pays ayant obtenu les meilleurs résultats sont ceux qui, dès le départ, se sont attachés aux réformes et les ont menées avec rapidité et cohérence (Fischer et Sahay [2000]).

Déterminer le rythme des réformes, autrement dit, la vitesse de rupture entre les régimes planifiés (situation initiale) et les systèmes libéralisés (post-transition), donne lieu à trois stratégies (Kaufman [1990], pp. 14-20). La << thérapie de choc » est une approche radicale relevant d'une transition rapide par des réformes de masse. Elle permet d'éviter tout retour en arrière et d'écourter la période de déséquilibres (Pologne et République Tchèque). La << transition douce » est une approche gradualiste à caractère prudentiel. Elle permet l'adoption progressive des réformes alliant liberté des prix, privatisation et convertibilité de la monnaie (Hongrie). Enfin, la << démarche timide » est une approche paradoxale : l'Etat proche des régimes communistes tient un discours pro-libéral dans l'optique d'un éventuel passage au marché (Bulgarie et Roumanie).

Encadré 36 : Déterminants d'une transition réussie

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus