I.2.1.3. Concept de gestion intégrée
En réponse à la complexité de la gestion
de l'eau a été développé le concept dit de «
gestion intégrée». Les premiers acteurs à le
promouvoir sont les ONG internationales. Elles soulignent tous ce besoin «
d'une approche intégrée de la gestion prenant en compte
toutes les caractéristiques du cycle de l'eau et ses interactions avec
les autres ressources et écosystèmes naturels (...) et
également les divers services et fonctions liés à l'eau
» GLOBAL WATER PARTNERSHIP (2000). La première
caractéristique de ce mode de gestion est la prise en compte de la
complexité aussi bien au niveau du cycle de l'eau qu'au niveau des
usages.
L'unité de gestion est devenue celle du bassin
hydrographique dans lequel « les eaux de surface et les eaux
souterraines sont inextricablement liées entre elles et avec
l'utilisation des sols » BRÜSCHWEILER (2003).
La gestion intégrée est un « processus
qui encourage la mise en valeur et la gestion coordonnée de l'eau, des
terres et des ressources associées en vue de maximiser le
bien-être économique et social qui en résulte d'une
manière équitable, sans compromettre la durabilité
d'écosystèmes vitaux » (GLOBALWATER PARTNERSHIP,
op.cit.). Son objectif affiché est double : d'une part, le partage des
ressources entre usagers en considérant les ressources comme support
d'usage et d'autre part, la préservation des ressources pour
ellesmêmes en tant que patrimoine commun. En prenant en compte les
dimensions économique, sociale et environnementale de la gestion de
l'eau et des écosystèmes aquatiques, la gestion
intégrée vise à long terme le développement
durable.
I.2.1.4 Gestion des ressources en eau
Ce concept rassemble les deux précédents
concepts. L'eau en tant que bien commun est confiée à un ensemble
d'acteurs (privés et publics) dans le but de répondre aux besoins
du territoire, tout en assurant le renouvellement et la durabilité des
ressources. Pour que l'eau devienne une ressource exploitable, cela suppose la
construction d'une structure intégrant à la fois les
prélèvements, le stockage et le transport, adaptée aux
quantités d'eau disponibles et à la demande territoriale. La
gestion doit, de fait, être adaptée aux différents types de
ressources exploitables (souterraines, surface ou sous forme de stock), tenir
compte des interactions entre ces ressources et répondre aux attentes
des usagers. Elle fait donc intervenir un grand nombre d'acteurs à
différents niveaux d'échelles et de rapports avec le milieu.
MERMET (1992) dissocie deux modes de gestion : une « gestion effective
» résultant d'un ensemble d'actions anthropiques qui affectent
l'environnement, comme une pollution, et une « gestion intentionnelle
» qui est une initiative entreprise par un acteur
spécialisé pour faire évoluer l'état du milieu dans
un certain sens. Les concepts précédemment
présentés se rapportent à la gestion intentionnelle.
La gestion intégrée constitue une
réponse à la complexité de la gestion de l'eau. La
question de la pertinence de ce concept renvoie à l'étude du
système dans sa globalité et de ses interdépendances qui
le caractérisent. L'approche systémique semble la mieux
adaptée pour comprendre la nature de ces relations et identifier les
facteurs déterminants d'une politique intégrée et durable
de l'eau.
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