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Gestion des finances publiques et son impact sur l'évolution de la croissance économique en RDC

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par Jules KASEYA
Université de Lubumbashi - Licence 2011
  

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2.3.1.2. LES EFFETS DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE

Nous évoquerons à ce stade, les effets positifs et les effets négatifs de la politique budgétaire sur l'activité économique dans un pays.

A. LES EFFETS POSITIFS

Nous donnerons des explications de l'efficacité d'un budget de l'Etat sur l'activité économique, sur le fait qu'un accroissement des charges budgétaires ou un déficit budgétaires peuvent engendrer ou pas la croissance économique dans un pays.

Pour Jean-Yves Capul et Olivier Garnier, « l'effet positif du budget correspond au mécanisme du multiplicateur développé par Keynes. Les dépenses publiques représentant une composante de la demande globale (avec la consommation, l'investissement et les exportations), une augmentation de ces dépenses produit, un accroissement plus important de la production nationale. Ces mécanismes jouent favorablement dans deux circonstances différentes, lorsque le déficit est provoqué volontairement par la politique économique (on parle de déficit structurel) et lorsque le déficit résulte uniquement de l'évolution de la conjoncture économique (déficit conjoncturel, lorsque par exemple, une faible activité économique réduit les recettes fiscales attendues).

Lorsque le déficit est lié à l seule conjoncture, le mécanisme du multiplicateur peut même provoquer un retour automatiquement à l'équilibre budgétaire. Cet enchaînement économique, qui a reçu le nom de « stabilisateur automatique », est le suivant : une récession ou une baisse de l'activité provoquent des moindres recettes fiscales (ayant moins de revenus, les agents versent moins d'impôts) ; cette baisse des impôts soutient et stimule la demande des ménages et des entreprises, ce qui permet ensuite de rééquilibrer le budget. Le même mécanisme peut jouer en sens inverse, dans le cas d'une surchauffe de l'activité, lorsqu'une demande trop vigoureuse risque de provoquer une inflation ou un déficit extérieur ». (JY.CAPUL et O.GARNIER, 2008, pp.319-320).

Schématiquement cela se présente comme suit :

Figure n°8 : Illustration de la stabilisation automatique

Surchauffe

Augmentation du
taux d'impôt et
des impôts

Solde budgétaire
positif, diminution
de la demande

Fin de la surchauffe
et équilibre
budgétaire retrouvé

Source : Par nous- mêmes.

La notion de « stabilisation automatique » se justifie par le fait qu'elle permet d'indiquer que l'apparition ou la réalisation d'un solde budgétaire négatif (déficit) ne doit pas nécessairement pousser les autorités économiques à agir ou réagir énergétiquement par la diminution des revenus des agents économiques ménages et entreprises entraînant la diminution fatale de la demande de ces agents afin de retrouver l'équilibre budgétaire. Par contre, les autorités politiques et économiques doivent s'abstenir de prendre des mesures rigoureuses étant donné que le budget s'équilibre automatiquement.

Mais, nous nous posons la question de savoir : quel est le rôle du multiplicateur keynésien face à une situation de déficit budgétaire ? En effet, le multiplicateur [Keynésien] est un processus économique général montant que l'accroissement d'une grandeur économique a pour effet l'augmentation d'une autre. Pour Jean-Yves CAPUL et Olivier GARNIER, « le multiplicateur des dépenses publiques montre le rôle joué par la demande autonome de l'Etat : les achats supplémentaires de l'Etat induisent une augmentation de la production plus importante que la dépense initiale » (J-Y. CAPUL et O.GARNIER, 2008, p.300).

L'effet multiplicateur constitue un élément fondamental de la théorie économique Keynésienne. Il faut noter enfin que dans une conjoncture délicate, le budget au solde déficitaire peut soutenir la demande ; et dans ce cas il joue un rôle contra cyclique du fait que ses effets sur la demande sont opposés aux effets négatifs résultant de la conjoncture.

B. LES EFFETS NEGATIFS

D'après Jean-Yves CAPUL et Olivier GARNIER « la politique budgétaire est l'objet de 3 grandes critiques.


· La 1ère est liée à l'ouverture des économies aux échanges internationaux. Une politique de relance économique fondée sur un déficit budgétaire risque de favoriser les entreprises étrangères...

· la 2ème critique correspond au problème du financement du déficit budgétaire. S'il est financé par création monétaire, il y a un risque d'inflation. S'il est, en revanche, financé grâce à des emprunts auprès des agents économiques, se pose le problème de « l'effet d'éviction ». L'effet d'éviction est un phénomène qui conduit l'activité du secteur public à supplanter celle du secteur privé.

Dans le cas d'un déficit budgétaire, le recours à l'emprunt provoque un déplacement des ressources d'épargnes disponibles vers le secteur public au détriment des autres agents économiques. Le résultat de cet effet est une hausse des taux d'intérêt : les taux d'intérêt augmentent car la demande des capitaux s'accroît, les pouvoirs publics devant aussi proposer une meilleure rémunération pour attirer de nouveaux épargnants. La conséquence de ce phénomène est que les dépenses des agents économiques sensibles au taux d'intérêt (investissement) sont freinées. L'effet d'éviction provoque un ralentissement de l'activité économique...

· une dernière critique importante de la politique budgétaire, liée elle aussi au financement d'un déficit, concerne le problème de la dette. Plusieurs années de déficits budgétaires peuvent conduire à une accumulation de la dette publique (en cas de financement par l'emprunt). Un risque important apparaît, celui d'un « effet boule de neige » de la dette. Il s'agit du cercle vicieux suivant : une dette importante implique le versement d'intérêts considérables aux épargnants créanciers de l'Etat ; le poids de ces intérêts, qui sont une charge, c'est-à-dire une dépense du budget, aggrave le déficit et conduit à un nouvel endettement public qui, à son tour, conduira à un niveau d'intérêts encore plus important, etc. » (J-Y. CAPUL et O.GARNIER, 2008, pp.320-321).

Il faudra noter que par rapport aux critiques qui ont été formulées suite aux effets négatifs de la politique budgétaire, l'économie de la RD Congo les a déjà ressenties toutes.

Au regard de tout ce qui précède voyons comment se présente schématiquement les principaux effets du déficit budgétaire.

Figure n°9. Illustration des effets du déficit budgétaire

Croissance
création d'emplois

Frein à la
croissance et à
l'emploi

Augmentation du
déficit

DEFICIT

Augmentation des
dépenses ou baisse de
prélèvements fiscaux

Augmentation de la
dette publique

Effet d'éviction et
hausse des taux
d'intérêt

Augmentation de la
charge de la dette
(intérêts payés par
l'Etat

Stimulation de la
demande globale
(multiplicateur)

Possibilité de
réduction de
l'investissement

Source : J-Y. CAPUL et O. GARNIER, Dictionnaire d'économie et de sciences sociales, Hatier, Paris 2008, p. 321.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway