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L'apport de « Héritiers de la Justice » à  l'émergence d'une culture juridique et de paix au Sud- Kivu en RDC

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par Isaac Kitoka Moke Mutondo
Université protestante d'Afrique Centrale (Cameroun ) - Diplôme d'études approfondies en théologie option éthique politique 2006
  

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II.3.2. Dans le Nouveau Testament

Après la grande synagogue qui cessa d'exister vers le milieu ou la fin du 3ème siècle, c'est le Sanhédrin qui pris la relève de la socialisation juridique. La tradition juive affirme que ce furent cinq couples de rabbins (Zougoth) qui se succédèrent dans cette tâche. La dernière comprenant HILLEL et CHAMMAÏ (morts vers l'an 10 ap. JC).

Selon A. COHEN110, les études historico - modernes montrent que le sanhédrin fut un corps composé de prêtres et des légistes, réunis sous la présidence du grand prêtre. Les délibérations du sanhédrin furent marquées de bonne heure par une opposition qui composa la formation de deux partis distincts : les Sadducéens d'une part et les Pharisiens, lesquels constituaient le bloc des légistes, héritiers

106 ELISHA cité par T. PERLOW, Ibidem, note 4

107 Précisons que chez les Juifs, un jeune garçon de 12 ans était appelé Bar - mitsrah = enfant de la loi.

108 PHILON cité par T. PERLOW, Ibid, p. 27

109 F. JOSEPH cité par T. PERLOW, Ibidem

110 A. COHEN , Op. Cit., p. 22

directs d'Esdras, qui continuèrent avec la socialisation juridique dans la synagogue, les académies et les retraites à l'époque de Jésus.

Contrairement à ce que dit M. SIMON111, pour qui les pharisiens étaient légalistes comme les Sadducéens, P. MARCEL précise que les deux partis n'avaient pas la même considération de la loi : les Pharisiens présentaient au peuple une multitude d'observances héritées de leurs pères et non inscrites dans la loi de Moïse. Ils combinaient la tradition orale avec la loi ; alors que les Sadducéens déclaraient ne tenir pour obligatoires que les prescriptions contenues dans la Parole écrite et affirmaient qu'il n'y avait pas lieu d'observer ce qui émanait de la tradition (orale) des pères112.

Outre les Pharisiens et les Sadducéens qui ont choisi l'enseignement de la loi comme moyen d'acquérir la paix, existaient trois autres partis juifs à savoir les Zélotes, les Esséniens et les publicains. Alors que pour les Zélotes, la paix serait obtenue par la révolution populaire, la violence ou la guerre, les Esséniens privilégiaient la vie de sanctification et de dévotion. C'est dans ce sens qu'ils se sont séparés du reste du peuple pour se retirer dans la montagne113.

A propos des Pharisiens, Marcel PELLETIER114 montre que ce parti inscrit vit dès le départ au centre de ses préoccupations, la fidélité à l'alliance contractée au Sinaï. Il exigeait encore une conformité de tous les instants à la volonté de Dieu exprimée dans la loi. Car, cette loi renfermait, à côté des obligations proprement cultuelles, des règles concernant la vie collective et la vie individuelle.

Justifiant le poids des Pharisiens sur les instances légales, M. PELLETIER115 dit que ces derniers avaient une certaine influence sur le peuple étant donné que

111 M. SIMON, Les sectes juives au temps de Jésus, PUF, Paris, 1960, p.19

112 M. PELLETIER, Op. Cit., p. 9

113 Pour plus de détails sur les Zélotes et les Esséniens, lire : S.G.F. BRANDON, Jésus et les Zélotes, Flammarion, France, 1975, pp. 39- 81

P. GRELOT, L'espérance juive à l'heure de Jésus, Desclée, Paris, 1978, pp. 61 - 85

A. PAUL, Le monde des juifs à l'heure de Jésus. Histoire politique, Desclée, Paris, 1981, pp. 216 - 219

114 M. PELLETIER, Idem, pp.7-8

115 Ibidem

leur réussite fut l'éducation populaire116 qu'ils s'étaient fait le devoir de promouvoir, l'éducation de masse.

En ce qui concerne la socialisation juridique, les pharisiens furent les premiers, à l'époque de Jésus, à concevoir un enseignement élémentaire pour tous et à commencer à mettre systématiquement en place un programme d'enseignement de la loi. C'est ce qu'affirme PALLETIER en disant :

A l'époque de Jésus, partout où s'élevait une synagogue, se trouvait une école capable d'accueillir les garçons de 5 à 10 ans. On y apprenait à lire et écrire et l'on s'y nourrissait de la Loi. Au-delà de 13 ans, cet enseignement élémentaire pouvait être approfondi au sein de nombreuses académies d'où sortaient les scribes, spécialistes de la Loi, et le plus souvent animateurs des confréries. La formation de l'adulte du commun se poursuivait dans la synagogue, autre pièce maîtresse du système pharisien, et par l'enseignement bénévole donné par les docteurs de la Loi lors des pèlerinages117.

Cette citation de Pelletier, montre qu'à l'époque de Jésus, chez les

Pharisiens, la socialisation juridique n'était plus globalisante comme l'avait fait Esdras ; étant donné qu'elle ne concernait que les garçons et les hommes. Cependant, le mérite des Pharisiens est à deux niveaux :

- La socialisation juridique se fait de manière systématique et conserve la

forme d'une école avec trois niveaux : élémentaire (pour les enfants garçons de 5 à 13 ans), académique (pour les jeunes de13 ans et plus) et pour les adultes lors des cultes et pèlerinages.

- La socialisation juridique est incorporée dans le programme

d'alphabétisation : les enfants qui apprennent à lire et écrire se nourrissent de la loi.

- Le huitième jour de sa naissance, Jésus est amené au temple pour la

circoncision conformément à la loi de Moïse (Luc 2, 21) ;

- En Luc 6, 2, les pharisiens reprochent à Jésus de faire ce qui n'est pas

permis de faire

- Joseph et Marie se sont rendus à Jérusalem pour leur purification selon la

loi de Moïse (Luc 2, 22) ;

116 L'éducation populaire ne vise pas seulement l'acquisition du savoir en général, mais inclut également

«l'idéologisation »' et a une dimension de politisation. Chez les Juifs de l'époque de Jésus Les synagogues (à la fois comme école et lieu de culte) constituait un cadre d'idéologisation. 117Ibid, p. 9

- Comme le recommandait la loi de Moïse, Jésus, en tant que premier né

mâle, est amené au temple pour être consacré au Seigneur et ses parents donnent un sacrifice pour la purification de Marie (Luc 22, 23 - 24).

- La lapidation d'Etienne en Actes 6, 12 est montée par les maîtres de la loi ;

- Actes 13, 15 montre que la socialisation juridique a continué dans la

communauté chrétienne naissante qui se réunit dans les synagogues ;

- En Actes 15, 1 l'obéissance à la loi est présentée aux pagano chrétiens
comme l'unique moyen du salut ;

- En Actes 15, 5, on voit les pharisiens insister sur la circoncision de pagano

chrétiens avant de prier avec eux ;

- Actes 15, 21 montre que chaque jour du sabbat, la socialisation juridique a

continué par la lecture et l'enseignement de la loi dans les synagogues et les réunions des chrétiens ;

- Actes 21, 20 relève que les juifs, malgré leur conversion au christianisme

continuent à suivre fidèlement la loi et à la mettre en pratique ;

- Actes 21, 28 présente comment les juifs se soulèvent contre les apôtres

accusés d'enseigner ce qui n'est pas conforme à la loi ;

- L'apôtre Paul utilise la loi pour persuader les notables ;

- Dans Romains 3, 31 Paul montre que croire c'est donner à la loi toute sa

valeur.

Ces passages et bien d'autres dans le Nouveau Testament attestent à suffisance que les Pharisiens on joué un rôle important dans l'émergence d'une culture juridique depuis la naissance de leur parti à l'époque d'Esdras jusqu'à l'an 70 ap. J. C., année à laquelle ils ont pris le pouvoir. L'influence exercée par les pharisiens dans la communauté juive était très importante. C'est ce qui justifie la libération des apôtres par la seule parole de Gamaliel qui était un Pharisien (Actes 5 : 34-35).

Se référant à Actes 8, 1 et 12, 1ss, Georges GANDER affirme que la communauté chrétienne de Jérusalem était restée judaïsante118. Car, ajoute t-il, les quelques hommes venus de la Judée dont il est question en Actes 15, 1 sont des

118 G. GANDER, Les actes des apôtres. Nouveau commentaire d'après l'Araméen, le Grec et le Latin, éd.

Contrastes diffusion, Lausanne, 1990, p. 222

juifs légalistes stricts appartenant à la secte des pharisiens119. Ainsi, la vision et l'exigence des pharisiens voulaient que la loi soit lue et enseignée dans les synagogues et les maisons dans lesquelles se réunissaient les chrétiens. C'est pourquoi, en Actes 21, 20-24, l'apôtre Paul est repris par les anciens de l'église de Jérusalem en ces termes :

Quand ils l'eurent entendu, ils glorifièrent Dieu. Puis ils lui dirent : tu vois, frère, combien de milliers de juifs ont cru, et tous sont zélés pour la loi. Or, ils ont appris que tu enseignes à tous les juifs qui sont parmi les païens à renoncer à Moïse, leur disant de ne pas circoncire les enfants et de ne pas se conformer aux coutumes. Que faire donc ? Sans aucun doute la multitude se rassemblera, car on saura que tu es venu. C'est pourquoi fais ce que nous allons te dire. Il y a parmi nous quatre hommes qui ont fait un voeu; prends-les avec toi, purifie-toi avec eux, et pourvois à leur dépense, afin qu'ils se rasent la tête. Et ainsi tous sauront que ce qu'ils ont entendu dire sur ton compte est faux, mais que toi aussi tu te conduis en observateur de la loi.

L'équivoque qu'il faut lever ici c'est que ni Jésus ni ses disciples ne sont opposés à la loi, car :

- En Matthieu 5, 17- 18, Jésus montre qu'il n'est pas venu abolir la loi mais l'accomplir et que rien n'en sera aboli aussi longtemps que le ciel et la terre existeront ;

- Au verset 19 Jésus montre combien celui qui se charge de la socialisation juridique sera important dans le royaume des cieux ;

- Au verset 20, Jésus présente l'obéissance à la loi comme condition d'entrer dans le royaume de Dieu ;

- En Actes 15, 23 - 29 il ressort que malgré la tenue de la conférence de Jérusalem la loi a continué à être enseignée et pratiquée dans les communautés chrétiennes.

C'est ce qui ressort de cette conclusion - recommandation des apôtres à toutes les églises d'Antioche, en Syrie, et en Cilicie :

Alors il parut bon aux apôtres et aux anciens, et à toute l'Église, de choisir parmi eux et d'envoyer à Antioche, avec Paul et Barnabas, Jude appelé Barsabas et Silas, hommes considérés entre les frères.

Ils les chargèrent d'une lettre ainsi conçue: Les apôtres, les anciens, et les frères, aux frères d'entre les païens, qui sont à Antioche, en Syrie, et en Cilicie, salut! Ayant appris que quelques hommes partis de chez nous, et auxquels nous n'avions donné aucun ordre, vous ont troublés par leurs discours et ont ébranlé vos âmes, nous avons jugé à propos, après nous être réunis tous ensemble, de choisir des délégués et de vous les envoyer avec nos bien-aimés Barnabas et Paul, ces hommes qui ont exposé leur vie pour

le nom de notre Seigneur Jésus -Christ. Nous avons donc envoyé Jude et Silas, qui vous annonceront de leur bouche les mêmes choses. Car il a paru bon au Saint -Esprit et à nous de ne vous imposer d'autre charge que ce qui est nécessaire, savoir, de vous abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés, et de l impudicité, choses contre lesquelles vous vous trouverez bien de vous tenir en garde. Adieu.

Bien que l'intervention de Jacques commence par maintenant donc, pourquoi tentez-vous Dieu, en mettant sur le cou des disciples un joug que ni nos pères ni nous n'avons pu porter ? (Actes 15, 10), il s'avère que la loi de Moïse a été imposée aux pagano chrétiens (Lévitiques 17, 10s ; 18, 6ss).

Concernant l'attitude de Jésus vis-à-vis des pharisiens, il n'est pas question pour lui de refuser la socialisation juridique faite par ces derniers, mais de lutter contre leur hypocrisie : ils enseignent ce qu'ils ne vivent pas et que pour eux : la loi devient plus importante que l'homme. Ces reproches de Jésus sont suffisamment présentés dans le chapitre 23 de l'Evangile de Matthieu où il leur reproche qu' :

- Ils disent, et ne font pas ;

- Ils lient les fardeaux pesants, et les mettent sur les épaules des hommes ; - Ils font toutes leurs actions pour être vus des hommes ;

- Ils aiment la première place dans les festins et les premiers sièges dans les synagogues ;

- Ils aiment à être salués dans les places publiques et à être appelés par les hommes rabbi, rabbi ;

- Ils ferment aux hommes le royaume des cieux et ils n'y entrent pas ;

- Ils dévorent les maisons des veuves et qu'ils font pour apparence des longues prières ;

- Ils courent la mer et la terre pour faire un prosélyte de qui ils font deux fois fils de la géhenne plus qu'eux-mêmes ;

- Ils laissent ce qui est important dans la loi : la justice, la miséricorde et la fidélité ;

- Ils nettoient le dehors de la coupe et du plat alors qu'au-dedans ils sont pleins de rapine et d'intempérance ; etc.

Ces caractéristiques des pharisiens du temps de Jésus et du début de l'Eglise montrent que la mise en pratique de la loi avait souffert de l'hypocrisie des pharisiens qui auraient dû être un modèle à suivre.

Bien que l'apôtre Paul soit accusé d'avoir interdit l'enseignement et la pratique de la loi (Actes 21, 28), le malentendu entre lui et les pharisiens comme avec les autres apôtres ne porte pas sur la nécessité ou pas de continuer la socialisation juridique, mais sur le moyen d'accession au salut offert par Jésus. Ceci est prouvé par le fait que lui-même, ayant été juridiquement socialisé auprès du grand docteur du pharisien (Gamaliel), il connaît ses droits de citoyen romain et les revendique, en faisant recours à la loi, lors de son arrestation à Rome (Actes 23, 3). Il prend Aussi soin de recourir à la loi dans ses enseignements, ils entre librement dans les synagogues où se faisait la socialisation juridique et demande au jeune Timothée de se rappeler de l'enseignement reçu de la part de sa grand-mère Aloïs qui était une juive pratiquante (2 Timothée 1, 5) ; il fait circoncire Timothée selon la loi (Actes 16, 3). C'est ainsi qu'il procède lui-même à la socialisation juridique en envoyant aux églises les parties de la loi qu'il demande de lire dans l'église :

- Dans Romains 7, 2-3 il ingère les instructions de la loi sur le mariage ;

- Dans Actes 7, 53 il montre que croire en Jésus c'est donner à la loi toute sa valeur ;

- Dans Romains 8, 4 il demande aux chrétiens de vivre comme la loi juive le demande ;

- Dans 1 Corinthiens 14, 34 il demande à l'église de ne pas permettre à la femme de parler dans l'assemblée selon la tradition juive.

Il apparaît donc que dans le Nouveau Testament la socialisation juridique était l'oeuvre des pharisiens, des apôtres, des judéo chrétiens et des anciens d'Eglise.

De cette étude sur le fondement théologique de la socialisation juridique, il ressort que le processus d'information et de formation des citoyens sur la loi est une mission confiée aux responsables politiques et spirituels du peuple de Dieu. Depuis le don de la loi au Sinaï par Dieu, Il insiste pour que le peuple soit tenu informé et ait un enseignement approfondi de la loi pour éviter la violence, la délinquance et l'anarchie dans la société. C'est pourquoi, dans la Bible, la paix et la prospérité du peuple de Dieu dépendent de la connaissance de la loi qui doit se manifester par sa mise en pratique. L'ignorance de la loi par le peuple conduit à sa perdition, à son malheur et à la violence (Osée 4, 6).

L'exemple d'Israël qui était toujours en déportation, dans les guerres et la misère
chaque fois que le peuple ignorait ou refusait de mettre en pratique la loi suffit pour

montrer que le processus d'information et de formation du peuple au droit contribue beaucoup au développement d'une culture juridique et de paix au sein d'un peuple, d'une nation ou d'un pays.

Loin d'être une innovation humaine, la socialisation juridique trouve sa source en Dieu qui insiste devant Moïse, Josué, les Juges, les rois, les sacrificateurs, les prêtres, les sages, les prophètes Ezéchiel, Esdras et Néhémie sur l'information et la formation du peuple au droit étant donné qu'il n'y a pas de pratique de droit sans la lecture (àø÷) et l'enseignement ou l'apprentissage (ïðù) de la loi par le peuple.

Pour faire émerger une culture juridique, cette socialisation juridique doit être non seulement globale (concernant toutes les lois) mais aussi globalisante (impliquant toutes les catégories sociales).

C'est la mauvaise interprétation des remarques que Jésus adresse aux Pharisiens et aux Scribes ainsi que de l'enseignement de l'apôtre Paul sur la loi et la grâce qui ont fait que la connaissance et la pratique de loi soient remises en cause et la socialisation juridique sans importance pour les chrétiens. Par conséquent, le travail de socialisation juridique fait par Héritiers de la Justice n'est pas en contradiction avec la foi chrétienne étant donné qu'il fait partie de la mission du peuple de Dieu dans le monde. C'est ce que soulignent E. FUCHS et P.-A. STUCKI : les DH tirent leur fondement de la loi de Dieu. Ainsi, affirment-ils, les DH doivent être reconnus dans leur portée ultime que si on les comprend comme l'expression même de la loi de Dieu120.

120 E. FUCHS et P.- A. STUCKI, Au nom de l'autre. Essai sur le fondement des droits de l'homme, Labor et Fides, Genève, 1985, p.125

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"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire