WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La sécurité juridique du contribuable face à  l'exécution du contrôle fiscal en droit congolais

( Télécharger le fichier original )
par Samy WETSHI TSHOMBA
Institut supérieur de commerce - Licence en fiscalité 2013
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B. Le contenu de la notification de redressement

Les mentions que la notification doit comporter, à peine de nullité de la procédure, sont énumérées à l'article 59 du code des impôts livre deuxième précité.

A cet égard, la notification de redressement doit porter la signature de l'agent notificateur et permettre l'identification de celui-ci.

De même, elle doit mentionner le délai de réponse dont dispose le contribuable et exposer chaque chef de redressement.

Elle doit enfin comporter les motifs de droit et de fait sur lesquels se fondent les redressements.

1. La signature de l'agent notificateur

Sur un plan purement formel, la notification doit porter la signature de l'agent compétent pour notifier les redressements.

Une notification qui ne comprend pas une signature manuscrite est sans valeur juridique même si elle porte la mention du nom d'un agent.

La garantie substantielle qui est accordée ici au contribuable est celle de la signature manuscrite de l'agent qui a rédigé la notification de redressement en vue de permettre son identification. Une notification de redressement devant, par elle-même, faire la preuve de sa régularité, elle est irrégulière dès lors qu'elle ne comporte pas le nom de l'agent ayant qualité pour autoriser la mise en oeuvre de la procédure de redressement.

2. La mention du délai de réponse

L'article 37 précité fait obligation au service des impôts de mentionner sur la notification le délai légal dont dispose le contribuable pour produire ses observations.

Il importe de préciser ici que le Conseil d'Etat a jugé que l'absence dans une notification de redressement de la mention du délai de vingt(20) jours, ouvert au contribuable pour présenter ses observations, entache la procédure d'irrégularité et entraîne la décharge des intérêts de retard.

Dans le même sens, une autre solution jurisprudentielle considère que lorsque la mention pré imprimée du délai de trente jours a été rayée sur la notification de redressement, envoyée au contribuable, ce dernier a été privé d'une garantie, ce qui rend alors irrégulière la procédure suivie par le service des impôts.

3. La mention des motifs de droit et de fait sur lesquels se fondent les redressements

L'article 59 considère pour sa part qu'à ce stade « le contribuable doit être en mesure de connaître très précisément ce qui lui est reproché, d'apprécier le fondement légal des griefs, de discuter la pertinence des arguments qui lui sont opposés ».

Toutefois, la précision que doit revêtir ici l'énoncé des motifs est une question de fait qui reste soumise au contrôle des juges du fond.

En toute hypothèse, la notification de redressement doit, pour être régulière, mentionner les motifs de droit et de fait sur lesquels elle s'appuie.

La jurisprudence qui annule des impositions, en raison de l'insuffisante motivation de la notification de redressement, est abondante et dénote d'une grande subtilité. Nous pouvons préciser comme suit les exigences du juge de l'impôt en cette matière.

Ainsi une proposition de rectification est suffisamment motivée si elle permet au contribuable de connaître la nature de l'impôt et la période d'imposition ainsi que les motifs de droit et de fait du redressement. La présentation de ces éléments doit être faite de façon suffisamment explicite pour que le contribuable puisse présenter utilement ses observations et engager, notamment par ces dernières, un dialogue avec l'administration.

En conséquence, le vérificateur doit exposer et établir clairement les faits dans la notification de redressement. Avant de tirer toutes les conséquences et procéder à des rectifications, il doit asseoir sa proposition sur des arguments juridiques incontestables.

De la même façon, lorsque l'administration décide de modifier le fondement juridique de son redressement, elle est tenue d'en aviser le contribuable par une nouvelle notification ouvrant droit à un nouveau délai de réponse. A défaut d'informer le contribuable par une nouvelle notification du changement de motif opéré avant la mise en recouvrement, l'administration commet une violation des droits de la défense.

Par ailleurs, l'administration est tenue sur un autre plan d'indiquer au contribuable que la remise en cause d'un résultat déficitaire entraîne de ce fait l'annulation du report de ce déficit sur les exercices ultérieurs.

Par conséquent le simple fait que, les redressements opérés par l'administration ne soient que la conséquence directe du rejet de reports déficitaires d'années antérieures dont les résultats ont été redressés, ne dispense pas l'administration de motiver la notification de redressement correspondante.

De même, il incombe au vérificateur à tout moment de la procédure contradictoire d'informer le contribuable, dont il envisage de rehausser les bases d'imposition, de l'origine et de la teneur des renseignements obtenus auprès des tiers qu'il a utilisés pour établir les impositions, avec une précision suffisante pour permettre à l'intéressé de discuter utilement leur provenance.

Les manquements à ce principe sont susceptibles d'être sanctionnés par l'irrégularité de la procédure suivie.

Le contribuable dont les déclarations sont soumises à contrôle fiscal doit avoir à tout moment de la procédure contradictoire la possibilité de se défendre et de répondre ainsi aux notifications de l'administration.

Il apparaît en définitive que la notification est irrégulière lorsque l'administration ne satisfait pas à son obligation de motivation.

Celle-ci reste soumise en toute hypothèse au contrôle juridictionnel des juges du fond.

Ces précisions faites, la notification de redressement, outre l'interruption qu'elle permet de la prescription, elle produit encore un effet non moins important.

L'effet principal de la notification, à ce stade, est précisément d'ouvrir au profit du contribuable un délai de réponse pour présenter ses observations, ce qui constitue une garantie de procédure assurément importante qu'il convient d'examiner à présent.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon