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Problématique de la pérennisation des projets de développement. Cas des périmètres maraà®chers de Dodougou et de Diéco commune rurale de Toukoroba au Mali

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par Baba Faradji N'DIAYE
Institut de hautes études internationales et du développement Genève - International master of advanced studies ( IMAS ) 2008
  

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Liste des illustrations

Illustration 1 : Carte administrative de la Commune rurale de Toukoroba (2009) 13

Illustration 2 : Production céréalière des deux villages de 2002 à 2006 27

Illustration 3 : Périmètres maraîchers individuels 28

Illustration 4 : Intérieur de périmètre maraîcher traditionnel 29

Illustration 5 : Pyramide problèmes des femmes de Dodougou 31

Illustration 6 : pyramide problèmes des hommes de Dodougou 31

Illustration 7 : Pyramide des problèmes _ femmes de Diéco 32

Illustration 8 : pyramide des problèmes des hommes _ Diéco 32

Illustration 9 : Grille de priorisation des problèmes du village de Dodougou 33

Illustration 10 : Grille de priorisation des problèmes du village de Diéco 34

1. Introduction générale

Les projets de développement occupent une place primordiale dans le développement des communautés rurales maliennes. Ils ont favorisé l'accès de plusieurs communautés rurales aux services socioéconomiques de base à travers des infrastructures et équipements sanitaires, scolaires, hydrauliques, agricoles, etc. Quand bien même la tendance est toujours d'initier des projets / programmes de développement, force est de constater `'que depuis les indépendances, ils n'ont pas dans l'ensemble tenu leurs promesses. Les échecs sont nombreux, les réussites rares''. Les `'développeurs'' face au bilan négatif, ont adopté trois attitudes, correspondant globalement aux principales générations de projets en Afrique (DOZON et PONTIE 1985). La première consiste à considérer les sociétés rurales africaines bénéficiaires des projets comme responsables de leurs échecs. Les raisons avancées, qui participent largement des théories évolutionnistes du XIXe siècle, font référence aux `'résistances'', `'aux réalités traditionnelles'', à leur archaïsme les rendant incapables d'innover et d'adopter des comportements économiques rationnels. Sur le terrain, cette période a été caractérisée par le « mythe du retard à rattraper » pour les pays du sud. L'accent est mis sur les réalisations physiques. Ces projets et programmes de développement, dans leur esprit, `'considéraient les grands investissements dans le capital physique et les infrastructures comme le moyen par excellence de développement'' (Fonds d'Equipement des Nations Unies-FENU- 2004).

Le recours aux sciences sociales a permis d'avoir une autre vision du développement. Les développés ne sont plus responsables des échecs des projets. Ceux- ci sont dus au manque de professionnalisme des développeurs qui se traduit par la méconnaissance des systèmes de production en tant que `'logiques sociales''. Dans la pratique, les projets de cette période tout en gardant les mêmes objectifs que ceux de la période précédente, préconisent des évaluations ante, mis parcours et post.

La troisième attitude constitue une rupture avec les deux précédentes. Les méthodes des opérations de développement ne doivent plus être imposées. `'Il faut se mettre à l'écoute des paysanneries africaines et tenter de satisfaire leurs besoins''. La grande innovation est le type de projet mis en oeuvre. Celui-ci, en s'appuyant sur les capacités d'organisation, vise à améliorer les conditions d'existence des communautés locales. Ainsi, les concepts et expressions comme `'participation `', `'bénéficiaires'', `participation à l'identification et à la conception'' sont de plus en plus mis en exergue. Les méthodes d'intervention impliquent de plus en plus les populations. Les objectifs à long terme se posent en termes d'appropriation et de pérennisation. "Sans la participation active des ruraux, notamment des groupes défavorisés, il n'y a guère de chances que les initiatives soient viables à long terme et que les injustices dans les campagnes puissent être corrigées" (FAO 1991).

C'est dans cette logique que le FENU, au cours des années 1990, a développé le concept d'éco - développement participatif. A travers cette méthode, le FENU visait à responsabiliser les communautés villageoises et les groupements d'usagers par rapport à la gestion et la protection de leur environnement.

Toujours pour garantir cette pérennisation, la Banque Mondiale qui a une longue tradition théorique en matière de participation, a adopté à la fin des années 90, une nouvelle approche dénommée Développement communautaire participatif (DCP) - ou le Community driven development -. Le DCP vise à `'autonomiser et faire entendre les voix des groupes communautaires pour qu'ils puissent contrôler les décisions qui les concernent et gérer les ressources eux-mêmes.'' Pour la Banque Mondiale, lorsque les organisations communautaires ont la responsabilité de la conception, de l'exécution et de l'évaluation de la mise en exécution d'un projet, le coût du projet est moins élevé et les résultats durent plus longtemps.

Au Mali, cette nouvelle approche n'a pas encore reçu d'écho favorable et les projets participent plutôt de la troisième génération. Ils promeuvent tous la participation des communautés villageoises comme condition d'appropriation et de pérennisation des projets de développement. Il revient aux intermédiaires techniques (ONG) chargés de la mise en oeuvre des projets de faciliter ce processus de participation.

Dans cette perspective, les ONG renforcent les capacités d'organisation des communautés villageoises afin de les préparer à prendre la relève une fois leur contrat arrivé à terme. Ce renforcement de capacité se traduit le plus souvent par une restructuration et un renforcement des organisations communautaires de base. Ces organes sont des cadres synergiques devant favoriser le développement local homogène et harmonieux au niveau village. Ils participent à toutes les étapes du cycle de projets dont ils sont bénéficiaires. La participation des bénéficiaires à toutes les étapes du cycle du projet est fondamentale, parce que d'elle dépend l'appropriation du projet par les bénéficiaires et donc de sa pérennisation. En d'autres termes, la participation conditionne l'appropriation qui a son tour garantie la pérennisation.

Cependant, force est de reconnaître que des projets mis en place selon les mêmes approches participatives évoluent différemment. Deux situations extrêmes peuvent être observées. Une situation d'appropriation du projet par les bénéficiaires, et une situation contraire où, le projet, une fois réalisé, suscite peu d'intérêt. A cet égard, il est intéressant d'interroger justement les stratégies mises en oeuvre pour l'exécution des projets, en d'autre terme pourquoi ces dérives entre le programme et son application ?

Nous conviendrons avec les socio-anthropologues du développement affirmé dès le départ la complexité du social, et la divergence inéluctable des intérêts. Comme eux, nous pensons que c'est autour des compromis, rapports de forces, interactions, résultantes qu'il faut chercher les explications des effets « réels » des projets sur les milieux qu'ils prétendent modifier, et non auprès des idéologies du développement, fondées sur des présupposés consensuels.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry