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Le commerce de la rue et l'occupation des espaces publics à  Lomé. Cas des trottoirs

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par Komla Dzidzinyo GBETANOU
Université de Lomé - Togo - Maitrise en sociologie 2010
  

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2.4. Des acteurs numériquement dominés par les femmes

De tous ceux qui ont pour principal lieu de travail les trottoirs et les rues, les femmes sont globalement les plus nombreuses, mais avec des différences sensibles suivant les secteurs d'activités, le quartier ou la rue. Par exemple à Tokoin ramco et à Déckon, on a rencontré très peu de femmes (36,4 %) qui exercent le métier de commerçant (Tableau N° 1). Même si selon l'échantillon les hommes font 62,5 %, la réalité montre que les femmes sont plus nombreuses dans le secteur. On rencontre les hommes beaucoup plus dans les métiers dits nobles et dans les activités commerciales, ils interviennent particulièrement dans la vente d'articles ménagers et électroménagers, de bicyclettes et de motocyclettes soigneusement rangées sur le trottoir, de pièces détachées pour voitures et motos, etc. Il faut donc retenir que les emplois de rue sont donc numériquement dominés par les femmes avec cependant des variantes très importantes suivant les secteurs et les nationalités. Elles sont particulièrement nombreuses dans et autour des marchés .Le nombre de femmes impliquées dans la restauration de rue prend de plus en plus d'ampleur à cause de la dynamique urbaine qui est à l'origine de l'étalement urbain. Les femmes sont particulièrement présentes dans cette restauration de rue où les jeunes filles et fillettes constituent la main d'oeuvre. L'une des raisons qui expliquent fondamentalement le nombre élevé de femmes dans les activités du secteur informel est leur faible niveau scolaire et leur taux élevé d'analphabétisme (61,7 % contre 31,2 % pour les hommes au Togo) (Banque mondiale, 1996) qui ne leur permettent pas d'être compétitives sur le marché de l'emploi et de participer aux activités du secteur moderne au même titre que les hommes.

2.5. Des activités ni commerciales, ni artisanales

C'est le lieu de rappeler un phénomène très pertinent : la prière musulmane tous les vendredis surtout aux abords des rues où on note une affluence des adeptes de Mahomet, convergeant en grand nombre sur certains points du trottoir pratiquement transformé en mosquée. Cette occupation éphémère peut s'expliquer par le fait que ceux-ci se regroupent pour pouvoir en même temps surveiller leurs étalages.

C'est aussi l'organisation des funérailles avec l'autorisation des autorités municipales la plupart du temps de vendredi à dimanche. Non plus seulement les trottoirs, mais aussi des rues entières (trottoirs et chaussées) sur lesquelles des appâtâmes sont érigés dans tout le sens de la largeur et sur une longueur de 50 à 100 mètres, sont bloqués pendant 48 à 72 heures, particulièrement durant les week-ends. Il revient donc à faire de longs détours par des rues secondaires généralement peu entretenues pour pouvoir passer. L'organisation de ce genre de manifestation sur les espaces publics entraîne par ailleurs des nuisances sonores, car de nombreuses fanfares et chorales sont là pour accompagner le défunt dans sa dernière demeure. La plus grande affluence a lieu à « la veillée de prières et de chants », à la veille de l'enterrement entre 20 heures et minuit, au domicile du défunt.

D'autres types d'occupation ont trait à l'érection sur les trottoirs des habitations en matériaux définitifs ou dans l'emprise de la voie des bâches lors des manifestations festives ; la fabrication et le stockage de matériaux de construction dans le domaine public lors des travaux de construction ; l'abandon d'épaves de véhicules et autres engins dans le domaine public, la construction des ouvrages d'assainissement privés dans l'emprise de la voie et la transformation des trottoirs en parkings privés. Ces divers types d'occupations ont souvent pour conséquences l'obstruction du passage, induisant un fort risque d'accident et la dégradation du bien public de même que la forte exposition aux pollutions de toutes sortes, le risque d'incendie et la réduction de la visibilité dans la ville. Ce qui précède pourrait laisser supposer une situation de vide juridique loin de là !

Il y a dans les villes africaines ce qu'on appelle « les librairies par terre ». Ce sont des livres d'occasion exposés à même le sol ou sur des étalages. Tout cela est complété par des fournitures scolaires et la papeterie. Le secteur est très actif à la rentrée scolaire où déjà dès le mois de juillet, juste après la proclamation des derniers résultats scolaires et universitaires et ce jusqu'en novembre, des dizaines de femmes et de jeunes filles qui deviennent momentanément des « libraires » d'occasion, ne laissent aucun répit aux parents sollicités de toutes parts.

Ainsi, de nombreuses activités socio-économiques et culturelles comme le commerce, l'artisanat, la religion... qui s'exerçaient naguère dans des lieux précis, commencent aujourd'hui à déborder de leurs cadres pour se retrouver dans la rue et sur les trottoirs, avec souvent la complicité des autorités centrales et locales, malgré certaines interventions ponctuelles très brutales mais sans effet. Par la diversité des services offerts et des acteurs, on se rend compte que toutes les catégories sociales sont impliquées et sollicitent les trottoirs d'une manière ou d'une autre.

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"Ceux qui rĂªvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rĂªvent de nuit"   Edgar Allan Poe