WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le cadre juridique du crédit bancaire en droit marocain

( Télécharger le fichier original )
par Ayoub Berdai
Université Hassan II- Casablanca - Licence en droit privé 2015
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3- La jurisprudence marocaine vis-à-vis du crédit-bail .
·

Dans les débuts du crédit-bail au Maroc, la formule était pratiquement inconnue, au sein des tribunaux qui assimilaient le crédit-bail tantôt à une location, tantôt a une vente à tempérament et condamnaient les locataires à honorer les effets impayés correspondant aux loyers sans prononcer la restitution du matériel.

En effet, les tribunaux jugeaient souvent en se basant sur le droit cambiaire70, le droit de propriété du bailleur était alors controversé et son opposabilité aux tiers n'a pas été reconnue ce qui avait des conséquences néfastes sur le bailleur qui trouvait du mal à récupérer son matériel en cas d'inexécution des termes du contrat.

Néanmoins, on arrive à déceler et ce depuis les années 90, une certaine évolution intéressante dans les décisions des différentes juridictions du royaume.

Les tribunaux tendent à consacrer de plus en plus nettement la spécificité du crédit-bail en confirmant le droit de propriété du bailleur71.

C'est ainsi que la promulgation de la loi du 1er Août 1996 régissant le crédit-bail a levé toute équivoque : Le droit de propriété du bailleur a été expressément reconnu et l'opposabilité de ce droit de propriété aux tiers est depuis définitivement acquise lorsque les formalités de publicité sont convenablement accomplies.

La promulgation de cette loi accompagnée des éclaircissements sur les différents aspects de l'opération de crédit-bail donna alors naissance à une jurisprudence en la matière. C'est dans cette optique que celle-ci vint combler quelques lacunes législatives en posant les bases mêmes du sort du contrat de crédit-bail en cas d'inexécution suite à une déclaration de liquidation judiciaire du locataire. L'arrêt de la cour de cassation est résumé comme suit : « La liquidation judiciaire du locataire n'a aucun effet sur sa capacité commerciale dans la mesure où le bailleur peut l'assigner en justice pour restituer son bien loué en cas de non paiement des loyers échus. L'article 435 du CC dispose qu'en cas de d'inexécution par le preneur de ses obligations contractuelles relatives au paiement des redevances de crédit-bail devenues exigibles, le président du tribunal statuant en référé est compétent pour prononcer la restitution de l'immeuble au vu du constat de non paiement. Le recours à la procédure prévue à l'alinéa 1er du présent article ne peut intervenir qu'après épuisement des modalités de règlement à l'amiable des différends prévues à l'article 433 du CC. Il est à noter que ce qui est valable pour les immeubles est aussi valable pour les meubles. Par conséquent, et dans la mesure où ledit contrat ne prévoit pas un arrangement à l'amiable, le juge des référés demeure compétent pour ordonner la restitution du bien objet de location, après avoir constaté la réalisation de la condition résolutoire stipulée dans le contrat de crédit-bail »72.

Par ailleurs, dans un autre arrêt, la cour de cassation confirme la résolution de plein droit du contrat en cas de non paiement et affirme : « Les conditions générales des conventions de crédit-bail immobilier énoncent expressément qu'à défaut de paiement d'une échéance le contrat est résolu de plein droit de sorte que les échéances même non échues sont exigibles de plein droit »73.

Dans le même ordre d'idées on retrouve un autre arrêt de la même cour qui dispose que « Le crédit-bail portant sur un véhicule permet au propriétaire, en cas de non paiement par le locataire des échéances dues, de saisir le juge des référés à l'effet de constater la résiliation de plein droit du contrat de crédit-bail et d'ordonner la restitution du véhicule »74.

70 Le droit cambiaire est l'ensemble des règles applicables aux effets de commerce.

71 Ordonnance en référé 92/994 du 04 Août 1993 du président du tribunal de première instance de Casablanca (wafabail contre delta).

72 Arrêt n° 659 du 21 juin 2006, Dossier numéro : 111/3/1/2005

73 Arrêt n°4659 du 05/10/2005

74 Arrêt n°821 du 13/03/2005

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand