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Dynamique familiale et gestion de l'environnement en chefferie de Ngweshe. une analyse praxéo-interdiscursive

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par Pierre BAKENGA SHAFALI
Université Officielle de Bukavu - Doctorat en Sociologie 2012
  

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7.2.3. Les attentes à l'égard du futur

a) Par rapport à la famille en tant que système social praxéologique, discursif et dynamique

Les attentes de la Chefferie reposent et doivent reposer d'abord et essentiellement sur sa population dont nous redonnons encore, ici, ses principales caractéristiques :

· Une population généralement jeune

A Ngweshe, la population comprise entre dans la tranche d'âges de 0 - 59 ans se chiffre à 462 930 personnes contre une population totale de 601306 personnes, soit 77 %. La population âgée de 60 ans et plus ne se chiffre qu'à 138 376 âmes, soit 23 %.139(*)

Partant du fait que toute population est naturellement dynamique, il s'impose à toute population deux alternatives : celle de fusionner le paradigme de croissance exponentielle et celle démographique basée sur un bilan des flux de natalité et de mortalité, car le dynamisme de toute population résulte des entrées et des sorties en son sein : il s'agit essentiellement des naissances, des immigrations, des décès et des émigrations. Ainsi, une population se conforme à ce que l'on appelle « Equation de concordance  » qui, en fait, établit un équilibre entre ces différents mouvements de population :

Population/ Entité X = (N + I) - (D + E)

Légende : N : Naissances (personnes nées et vivant sur le territoire X)

I : Personnes venues d'ailleurs et venues vivre sur le territoire X

D : Décès

E : les personnes parties du territoire X pour divers motifs.

Sur base de cette population essentiellement jeune, la chefferie de Ngweshe peut initier en son sein des mécanismes d'auto transformation interne par le fait qu'il y a des personnes pour travailler. Cependant, notre analyse ne se limitera pas au seul chiffre de 77 % des jeunes. Il faut en plus faire intervenir la réalité qui existe au sein de cette catégorie, notamment la notion de la dépendance et de celle de l'activité ou la production manifeste.

La population de 0 - 19 ans dite « population dépendante » se chiffre à 393 852 personnes, soit 65, 5 % ; celle des personnes âgées de 70 ans et plus est de 17 856 personnes aussi dépendantes, soit 2.96 %, ce qui donne un pourcentage net des dépendants de 68.36 % ; tandis que la population active et/ou attendue à la production (se retrouvant dans la tranche d'âge de 20 - 69 ans) est de 189 598 personnes, soit 31.53 %.

· Une population pauvre et régulièrement appauvrie

Les facteurs liés à ce phénomène sont essentiellement les guerres, la présence des milices et des bandes armées, les pillages des biens, des produits des cultures et d'élevages, l'incendie des habitations, la faillite de nombreuses sociétés en activité au sein de la chefferie depuis l'indépendance ( à ce jour fermées), ce qui a plongé au chômage une bonne partie de la population, la vulnérabilité des certaines plantes telles que le manioc et la bananier, la rareté et l'improductivité du sol arable, le manque d'engrais et de jachère, etc.

· Une population sans ressources et sans technicité : les ressources de la population sont potentielles et non réelles

· Une population sans aucun projet concerté : à défaut d'un projet concerté, unanime et global, la population s'est constituée en de petits projets dont le plus souvent ne comprend ni le sens ni l'aboutissement. Chaque village dispose d'un projet ou tout au plus d'un comité dit de développement. En amont, dans les villes et principalement Bukavu, les ressortissants de tel village se constituent en un groupe des «Ressortissants du village X pour son développement », mais sans jamais mener une action manifeste.

A ce sujet, la population devra être renseignée de la définition qu'on donne au concept de développement : construire un petit pont sur un ruisseau ; aménager un petit jardin d'amarante autour des sa hutte ; entretenir un petit élevage de 4 à 5 cobayes ou 4 poules ; élever sa chèvre en stabulation, ..., est- ce cela le développement tel que cela circule dans nos villages sous le concept de majambere ?

Le développement, en notre entendement implique l'interaction collective sur des actions concertées sur divers aspects de la vie sociale touchant à l'amélioration qualitative et quantitative de l'économie, la santé, la bonne gouvernance et la démocratie, la démographie, l'instruction et l'environnement stable. Le développement exige le travail orienté par des choix collectifs, la rationalité, l'investissement, la compétivité, la technologie et bien d'autres aspects.

· Une population où la haine, les conflits et les divisions internes ont élu domicile au sein de la chefferie : des problèmes de leadership, les conflits fonciers, de petites dettes, la simple jalousie parfois sans objet, les soupçons et les accusations de sorcellerie, sont des maux qui gangrènent toute la communauté de Ngweshe et qui nécessitent d'être combattus à temps pour l'équilibre social et environnement.

Il est donc clair que la protection de l'environnement dépend de la responsabilité familiale, à travers ses actions, ses discours et dans toute sa dynamique sociale et transformatrice.

Au- delà de la situation ainsi présentée, nous reconnaissons que la chefferie envisage mener des actions dans le domaine de la sauvegarde de son environnement, notamment en se proposant de : 

· desservir la population en électricité ;

· réhabiliter et construire les infrastructures de la chefferie,

· désenclaver les milieux éloignés des centres accessibles ;

· former et sensibiliser la population sur les techniques et méthodes culturales plus productives ;

· sensibiliser la communauté sur la protection de l'environnement ;

· promouvoir les activités du développement économique et social ;

· promouvoir un environnement de l'industrialisation de la chefferie.

Il s'agit, ici, d'une projection initiée et programmée par les autorités de la chefferie pour son développement à travers un environnement sain. Toutefois, nous estimons que ce programme mérite notre fine analyse pour lui reconnaître une certaine fiabilité ou, a contrario, le soumettre à quelques amendements pour le rendre plus pratique, rationnel et praxéologiquement réalisable.

* 139 Etat Civil de la Chefferie de Ngweshe, Dénombrement de la population au 31 décembre 2011

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984