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Du respect des droits de l'homme en prison. Cas de la RDC.

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par Dabissi David LANKOANDE
Université de Nantes - Master droit international et droits fondamentaux 2015
  

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§2 L'introduction des mesures alternatives à l'emprisonnement et les aménagements de la peine.

Les mesures alternatives à l'incarcération et les aménagements de la peine sont des moyens efficaces pour lutter contre la surpopulation carcérale mais aussi soustraient le délinquant primaire des effets néfastes de la prison. Leur introduction dans la législation nationale permettra l'élaboration d'une réglementation à même de régir l'ensemble des prisons (A) ce qui va sans doute améliorer la prise en charge sanitaire des détenus (B) sur l'ensemble du territoire.

A - L'adoption d'une réglementation pour régir les prisons

S'il importe de reconnaitre la pertinence du dispositif légal qui régit l'organisation et le fonctionnement du système pénitentiaire de la RDC, il y'a cependant lieu de relever l'inadéquation entre le cadre légal tel que défini et la réalité actuelle. Dans le traitement du détenu, il faut se dire que c'est le manque de parcours de réinsertion socioprofessionnelle qui fait souvent dire que la « prison détruit l'individu » car elle ne donne pas la possibilité à un détenu d'acquérir ni l'habitude du travail, ni le savoir-faire à ceux qui en ont une qualification et de maintenir leur niveau afin de ne pas perdre les acquis.

L'histoire pénale montre que la peine ne peut se contenter uniquement de la seule dimension sécuritaire mais qu'elle permet également l'amendement et la réinsertion sociale du détenu.

Aussi, certaines dispositions de l'Ordonnance N° 344 sont désuètes (Art.2...)51 tandis que d'autres sont en contradiction avec les instruments juridiques internationaux sur le traitement des détenus, ratifiés par la RDC (Art.77, 78...)52. En effet, l'Ordonnance

51 II est créé pour la ville de Léopoldville et au chef-lieu de chaque province une section d'inspection des établissements pénitentiaires.

52 Art. 77. - Les peines disciplinaires sont infligées par le gardien, ou en cas d'absence ou d'empêchement par celui qui le remplace.

Art. 78. - Les peines disciplinaires applicables dans les prisons et camps de détentions sont :

1° La privation des visites pendant deux mois au maximum, sous réserve du droit pour le prévenu de communiquer avec son conseil ;

2° La privation des correspondances pendant deux mois au maximum, sous réserve du droit pour le détenu de correspondre avec son conseil et d'écrire aux autorités administratives et judiciaires ;

3° Les travaux ou corvées supplémentaires pendant quinze jours au maximum à raison d'une heure par jour ;

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Mémoire de Master 2, spécialité droit international et europeen des droits fondamentaux Présenté par Dabissi David LANKOANDE, MAI 2015

n° 344 du 17 septembre 1965 relatif au régime pénitentiaire de la République Démocratique du Congo n'est plus adaptée. Il convient aujourd'hui d'élaborer une nouvelle réglementation, conforme aux standards internationaux en matière pénitentiaire, qui renforcera les droits des détenus et apporter de modifications en matière de gestion du travail des détenus et de réinsertion sociale. Car la prison aujourd'hui certes, doit punir, mais aussi resocialiser, il faudra donner un sens à la peine exécutée dans un établissement pénitentiaire. Si la prison est un moyen pour la société de se protéger, elle a aussi une mission éducative, car elle est de fait l'aboutissement d'échecs de la famille, de l'école, de la société elle-même. Au nom donc de cette même nécessité de protection de la société, il faut aussi se donner les moyens d'assurer une meilleure réinsertion sociale des détenus, toutes choses que l'Ordonnance 344 n'en a pas fait une priorité.

L'Arrêté d'organisation judiciaire n° 87-025 du 31 mars 1987 instituant des comités de gestion dans les prisons et les camps de détention encore en vigueur, qui devait combler quelque lacunes de l'Ordonnance 344, n'est toujours pas d'application, en dépit de la gestion cahoteuse observées dans les établissements pénitentiaires.

L'organisation et le fonctionnement du système pénitentiaire de la RDC, rend suffisamment compte de la complexité de la question pénitentiaire et des obstacles à la mise en oeuvre des orientations. Dès lors, il urge de repenser la stratégie par l'adoption d'une approche dynamique sous tendue par une structure intermédiaire entre le niveau stratégique et le niveau opérationnel à même d'amener le système pénitentiaire de la RDC à capitaliser de nouvelles orientations qui vont se construire autour d'une vision ajustée, déclinée en valeurs partagées et en missions clairement définies.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand