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La résilience de l'hôpital public face aux catastrophes: cas du centre hospitalier universitaire Yalgado Ouedraogo

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par Atina YARGA
Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature - Diplôme d'Administrateur des hôpitaux et des services de santé 2017
  

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2. La résilience face aux catastrophes d'origine anthropique

La dimension fonctionnelle pour les catastrophes d'origine anthropique est plutôt axée sur la disponibilité du matériel et des compétences permettant de donner des soins adéquats aux blessés. Les indicateurs qui permettent d'apprécier la résilience de la dimension fonctionnelledu CHU-YO face au risque des catastrophes d'origine anthropique tiennent aux réunions et aux formations d'avant-crise. Ce proverbe traduit bien cette nécessité : « ce n'est pas le jour de la bataille qu'on dresse son cheval ». Cela d'autant plus que selon AVIOTTI A. cité par SOMA (2015 : 326), la méthode d'autodiagnostic est le moteur de l'action résiliente.

Graphique 5 (série de 3) : Opinions des enquêtés sur les réunions pré-crises

Nombre de réponses : 124

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

A l'analyse, lors de l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, des réunions pré-crise n'ont pas été tenues selon 46% des enquêtés. La situation est resté pratiquement la même avant le coup d'Etat du 16 septembre 2015(45%)et avant l'attentat du 15 janvier 2016 (43%).Sur l'ensemble des trois évènements, ils sont 45% à relever l'absence de réunions avant les crises. Ils sont environ 8% à affirmer que des réunions pré-crises ont été conduites. Cet attentisme n'a pas permis une évaluation des capacités réelles de réponses et la prise de mesures idoines. Or, dans le domaine électoral, des bonnes pratiques existent. En effet, des organisations non gouvernementales(ONG) comme le National democraticinstitute (NDI)64(*)avaient formé des jeunes burkinabè pour leur pleine participation auxélections couplées65(*) (présidentielle et législatives) du 29 novembre 2015. Cela a permis de contenir les velléités de violences post-électorales.

Graphique 6 (série de 3) : Opinions des enquêtés sur les formations pré-crises

Nombre de réponses : 124

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

L'absence d'anticipation est plus marquée en matière de renforcement des compétences. En effet,56% des enquêtés avancent qu'aucune formation du personnel soignant n'a été entreprise avant l'insurrection populaire. Cette opinion négative croît à 58% concernant le coup d'Etat et baisse légèrement à 52% pour l'attentat. En considérant la gestion des trois cas, une moyenne de 55% d'opinions négatives se dégage. Ceux qui disent que des formations ont été tenues ne sont que 6% en moyenne pour les trois évènements. Selon CHU-AG 90, « en septembre 2014, la Croix rouge a formédes D.E.S et des chirurgiens  en médecine de guerre ». Pour CHU-AG 100,« une formation sur les soins d'urgence a été organisée en 2015 au profit de quelques agents».A l'évidence, ces formations ont concerné peu de personnes. Même si l'hypothèse N°1 sur l'appropriation de la gestion des catastrophesa conclu à un personnel déterminé, le manque de formation réduit les possibilités d'une prise en charge adéquate le moment venu.

Graphique 7 (série de 3) : Mise en place d'un stock de médicaments et produits essentiels

Nombre de réponses : 124

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

Concernant le stock d'urgence de médicaments et produits essentiels, 27% des enquêtés n'en ont pas connu l'existence avant l'insurrection populaire. La situation n'a guère connu d'amélioration pendant le coup d'Etat (28%)et l'attentat (27%). La moyenne des réponses négatives est de 27% pour les trois évènements contre seulement 20% de réponses positives. Or, le secteur de la santé ayant une longue expérience en matière de riposte aux épidémies par le pré-positionnement des médicaments, le retour d'expérience s'imposait. Surtout que dans le cas d'espèces, ce sont des kits et autres produits d'urgence réutilisables en cas de non réalisation du risque.

De ce qui précède, il apparaît que des rencontres et des formations pré-crisesainsi quedes stocks de médicaments n'ont pas été assez effectués pour une meilleure prise en charge d'éventuels blessés avant les évènements. D'où, une tendance à laisser venir la catastrophe et procéder par une stratégie réactive.

Concernant les mesures de motivation du personnel en situation de catastrophe, elles tiennent à la sécurité, à la restauration, à la lutte contre le stress et aux facilités de communications.

Graphique 8 (série de 4) : Perception des enquêtés sur la sécurité du trajet des équipes lors des catastrophes

Nombre de réponses : 124

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

Pendant les inondations du 1er septembre 2009, 52% (65/124*100) des enquêtés affirment que leur sécurité aussi bien sur le trajet menant auCHU-YOqu'à l'intérieur du CHU-YO n'était pas assurée. Ce sentiment s'est accru durant l'insurrection (58% des enquêtés), le coup d'Etat (60% des enquêtés) et l'attentat (65%). Malgré les conditions sécuritaires particulièrement dégradées pendant ces évènements, aucune mesure d'envergure n'a été prise pour y remédier. Il est vrai que certaines personnes,notamment des médecins, ont été cherchées à leurs domiciles en ambulance. Mais l'initiative ne s'est pas étendue à toutes les catégories selon 59% des enquêtés en moyenne sur les quatre catastrophes. Le témoignage de CHU-AG124 (Section1, paragraphe 2) va dans ce sens.

Graphique 9 (série de 4) :Perception des enquêtés sur la restauration des équipes lors des catastrophes

Nombre de réponses : 124

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

La qualité des repas, au cours des inondations du 1er septembre 2009, n'était pas satisfaisante selon 44% (55/124*100) des enquêtés. Ce jugement défavorable a connu une hausse lors de l'insurrection(54% des enquêtés), du coup d'Etat (53%) et de l'attentat(56% d'opinions). Or, devant les appels du Directeur général à venir sauver des vies en danger, l'agent de santé ne peut pas se préparer pour se restaurer convenablement par ses propres moyens. La seule alternative crédible reste le recours à la cuisine de l'hôpital. A situation exceptionnelle, il devrait y avoir une restauration exceptionnelle ; cela n'a pas été le cas, en moyenne pour 52% des enquêtés sur les quatre évènements. Les propos de CHU-RESP120 sont illustratifs: « Pour la restauration, ce sont les repas ordinairement préparés. Pire, une fois on avait oublié le laboratoire. On ne pense qu'à la traumatologie et aux urgences ».

Graphique 10 (série de 4) : Perception des enquêtés sur la prise en charge psychologique des équipes lors des catastrophes

Nombre de réponses : 124

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

Quant à la prise en charge du stress que ce genre de situations occasionne,45% (56/124*100) des enquêtés n'ont pas eu de suivi pendant la gestion de l'inondation du 1er septembre 2009. Ils sont jusqu'à 55% à reconnaître l'absence de cette mesure lors de l'insurrection,56% lors du coup d'Etat et 57% pendant l'attentat. Il convient de noter que certains ont considéré,à tort, la mise en place de cellules psychologiques pendant l'attentat comme une mesure en faveur des agents. En effet, ces cellulesne concernaient que les blessés et leurs proches affectés. La moyenne de réponses négatives est de 54% sur l'ensemble des quatre évènements.

Graphique 11(série de 4) :Facilités de communication pour équipes lors des catastrophes

Nombre de réponses : 124

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

Pour ce qui est des facilités de communication, pendant les inondations, 57% (71/124*100) n'en ont pas bénéficié pour rester en contact avec leur famille. Ce fait est le lot commun des autres catastrophes vécues : lors de l'insurrection (65%), le coup d'Etat (65%).Enfin, jusqu'à 68% ont mentionné l'absence de facilités téléphoniques pendant l'attentat.En moyenne, jusqu'à 64% des enquêtés n'ont pas eu des facilités de communication sur l'ensemble des quatre cas.

Tout bien considéré, les agents ont travaillé dans des conditions difficiles sans des mesures d'accompagnement conséquentescouvrant leur sécurité, leur restauration, leur prise en charge psychologique et des facilités de communication. Cela peut jouer sur la qualité des soins et sur le rendement des équipes de soins.

* 64 ONG américaine intervenant au Burkina Faso

* 65Il a organisé du 20 au 23 juillet 2015 à Koudougou une académie des jeunes des organisations de la société civile sous le thème : « Pour une participation efficace de la jeunesse au processus électoral 2015-2016 ».

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