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La résilience de l'hôpital public face aux catastrophes: cas du centre hospitalier universitaire Yalgado Ouedraogo

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par Atina YARGA
Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature - Diplôme d'Administrateur des hôpitaux et des services de santé 2017
  

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3. De la dimension organisationnelle des catastrophes naturelles et d'origine anthropique

La dimension organisationnelle se fait l'écho de l'agencement pratique des moyens lors des catastrophes pour assurer des soins de qualité. Un certain nombre d'indicateurs rendent compte de la résilience de ce pan de la gestion des catastrophes.

Graphique 12 (série de 4) : Plan blanc et opérationnalisation

Nombre de réponses : Plan blanc : 109, association : 125, Informations : 124, simulation : 121

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

Concernant l'existence d'un plan blanc, 41% des enquêtés affirment que le CHU-YO n'en dispose pas. Jusqu'à 49% n'ont aucune information sur le plan blanc. Ce qui montre que les différentes catastrophes gérées depuis 2009 l'ont été dans l'improvisation.C'est en début septembre 2016 que l'élaboration du plan blanc a été entamée. Le délai qui s'est écoulé entre la première catastrophe (1er septembre 2009) et l'élaboration du plan blanc est donc de sept (07) ans.Si en général, c'est le manque de moyens financiers qui est avancé pour justifierce temps mis, certains indexent la non prise en compte de la question dans les priorités de planification.Selon CHU-ENT2 : « Les responsables ne sont pas prévoyants. Il faut être devant le fait accompli avant de rechercher des solutions ».Gnindoro Julie SOME, (2011 : 34) avait déjà constaté dans les services du CHU-YO « [...] qu'il n'existait pas de système formel de gestion des catastrophe avant ces inondations et qu'aucune nouvelle mesure n'a été prise à leur niveau pour parer à une situation du même type ».Aussi, avait-elle préconisé l'élaboration d'un plan de gestion des catastrophes.

Du reste, l'association des agents au processus d'élaboration du plan banc est timide : 94% des enquêtés affirment n'y avoir pas été associés. C'est la preuve que l'information n'a pas été assez diffusée à l'interne. Cette situation est imputable à la stratégie adoptée dans la rédaction de cet important outil. Le témoignage CHU-ENT6 est édifiant : « Pour le plan blanc, nous avons mis en place une équipe technique de rédaction qui a proposé un avant-projet. Cet avant-projet sera soumis aux différentes parties prenantes ; et lors d'un atelier, on va avoir leurs amendements ».Concernant la simulation de catastrophe, les enquêtés dans 99% des cas, affirment qu'aucun exercice n'a été organisé au CHU-YO. Il est vrai que la simulation est surtout efficace si elle s'inscrit dans la mise en oeuvre d'un plan blanc opérationnel.

Qu'en est-il des soins apportés aux blessés ? On se rappelle que lors de la survenue des différents événements ayant entraîné un afflux de blessés, le gouvernement a toujours décidé de la gratuité des soins. Si l'initiative en soi est louable, il importe d'apprécier les soins prodigués à travers des critères de rapidité, de qualité et de bonne collaboration entre services.

Graphique 13(série de 4) : Perception de la rapidité des soins en situation de catastrophes

Nombre de réponses : 124

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

Lors des inondations du 1er septembre 2009, les enquêtés à 32% estiment que les soins étaient rapides. On note une amélioration dans le jugement de ce critère lors de l'insurrection populaire (48%) et surtout lors du coup d'Etat (51%). Une appréciation plus sévère de la rapidité des soins a été observée au sujet de l'attentat(47% des enquêtés). Mais il convient de noter que sur l'ensemble des quatre cas, la rapidité n'est jugée effective que par 45% des enquêtés. De l'avis de CHU-RESP117, la rapidité des soins est réduite par des difficultés de tous ordres : « L'accueil des malades venus au même moment, l'insuffisance du personnel, du matériel et des salles ».

Graphique 14 (série de 4) : Perception de la qualité des soins en situation de catastrophes

Nombre de réponses : 124

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

Les soins administrés étaient de qualité selon30% des enquêtés lors des inondations, 44% au cours de l'insurrection populaire, 47% pendant le coup d'Etat et 46% durant l'attentat. On constate une évolution positive de l'appréciation de la qualité d'un évènement à l'autre. La qualité des soins est aussi reconnue par la plupart des blessés. Toutefois, malgré ces appréciations sur les soins, le paradoxe sur leur qualité est que deux ans après l'insurrection populaire, certains blessés de ces événements ne soient pas encore complètement guéris66(*). De plus, la grève générale décrétée par la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGTB) pour désapprouver le coup d'Etat, a eu pour effet de dégrader les conditions de soins lors de cet évènement. En effet, s'il faut saluer la forte implication de la Croix rouge qui a déployé des volontaires dans certains services, CHU-RESP120 s'inquiète du respect des règles d'hygiène : « Lors du coup d'Etat, la stérilisation des blocs était en partie assurée par des volontaires de la Croix rouge qui ne sont pas formés pour intervenir au bloc opératoire ».

Graphique 15 (série de 4) : La bonne collaboration entre services en situation de catastrophes

Nombre de réponses : 124

Source : enquête de terrain, mars-avril 2017.

La bonne collaboration entre les services était effective de l'avis de34% des enquêtés au cours des inondations. Une amélioration de la collaboration s'est observée au fil des catastrophes : 48% pour l'insurrection populaire, 49% pour le coup d'Etat et 49% pour l'attentat. En moyenne, 45% des enquêtés reconnaissent une bonne collaboration entre les services sur les quatre cas. Mais cette sérénité qu'affichent les enquêtés est mise à mal par ces propos de CHU-RESP120 : « Il y a eu des problèmes de collaboration. Si les unités de soins demandent un examen une fois et que l'examen n'est pas disponible, elles orientent directement le patient vers le privé sans chercher à contribuer avec nous à la recherche de solutions auprès de l'administration ».

En somme, les facteurs internes liés aux aspects structurels, fonctionnels et organisationnels tels que présentés ont des effets néfastes sur la résilience de l'hôpital. A la lumière des éléments ci-dessus exposés, l'hypothèse spécifique qui stipule que « la résilience du CHU-YO face aux catastrophes naturelles et d'origine anthropique est limitée par des facteurs internes d'ordre structurel, fonctionnel et organisationnel », est confirmée.

* 66Certains blessés de ce drame attendent toujours de soins appropriés. Lire utilement Ali TINTO, dans son article intitulé Blessés de l'insurrection populaire : « 30 de nos camarades en attente de soins dont 4 seront bientôt évacués à l'extérieur » SIA Franck, Président de l'Association des Blessés de l'Insurrection Populaire du Burkina Faso (ABIP-BF) , in "L'Observateur Paalga", N°9202 du lundi 19 septembre 2016

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"