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Lexique-grammaire et complétive de l'adjectif qualificatif.


par JoàƒÂ«l Cédric ANYOU ELANGA
Université de Yaoundé 1 - Master es lettres  2019
  

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DES COMPLÉTIVES NON-VERBALES À LA COMPLÉTIVE DE L'ADJECTIF

Le sujet de recherche du présent travail laisse entrevoir trois items majeurs : l'adjectif, la complétive et la complétive de l'adjectif. Cela suppose que pour mieux être compris et déblayé, ce thème exige que l'on table sur ces trois notions. Dans la partie précédente, une vue de l'adjectif a été donnée. Il convient à présent de s'intéresser non seulement à la notion de complétive, mais aussi à la complétive de l'adjectif.

En réalité, la complétive la plus connue est celle du verbe. La tradition grammaticale et le discours pédagogique ont concouru à la vulgariser. Or, l'adverbe, le nom et l'adjectif introduisent aussi des complétives. Celles-là non pas encore été suffisamment explorées. Nous les avons baptisées complétives non-verbales. Elles peuvent en effet révéler des faits grammaticaux dignes d'intérêt pour la compréhension de la subordination en général et la saisie des complétives en particulier.

Par ailleurs, les complétives non verbales sont un tremplin menant à la complétive adjectivale. En effet, contrairement au verbe, le nom, l'adverbe et l'adjectif qualificatif sont des mots non conjugables. Ils peuvent avoir des propriétés communes en ce concerne la complétive. Il apparait donc intéressant de saisir globalement leur fonctionnement afin de vérifier si la complétive de l'adjectif présente les mêmes traits.

Dès lors, les deux chapitres qui suivent interroge leur dynamique fonctionnelle et les contraintes diverses qu'elles entraînent. La notion de complétive est revisitée. La complétive du nom et ses problématiques sont posées et évaluées. La complétive de l'adverbe et son aporie sont esquissées. Enfin, la partie met en lumière, en les éprouvant, les complétives adjectivales. Autrement dit, l'analyse traite des différentes structures qui s'y trouvent, leurs possibilités de reformulation et le fonctionnement syntaxique auquel elles se prêtent.

LES COMPLÉTIVES NON-VERBALES : ESSAI DE SYNTAXE

CHAPITRE TROISIÈME

Selon ses régissants, la complétive se distingue en deux catégories : la complétive verbale et la complétive non verbale. La complétive verbale dépend d'un verbe. La complétive non-verbale est soumise à d'autres parties du discours. On y retrouve l'adjectif qualificatif, le nom et l'adverbe. Selon Bonard (2001 :203-204), le verbe est

une partie du discours qui exprime le temps. Cette propriété a pour corrélatif l'aptitude à exprimer non pas l'immuable et le permanent comme le font les noms et les adjectifs, mais tout ce qui surgit et disparait dans le temps [...] signifiés divers que les grammairiens modernes ont convenu de réunir sous le terme unique de procès [...]

Alors que les autres classes syntaxiques présentent généralement le statique, le verbe

déploie le dynamique, des procès. Il se conjugue, propriété qui le distingue
fondamentalement des autres classes syntaxiques. Pour Kanté Issa (2016 : 2),

la typologie des complétives est fondée sur la relation de prédication à l'oeuvre entre l'élément recteur et la complétive qu'elle gouverne. Les complétives peuvent donc être classées en cinq groupes : la complétive du verbe, la complétive du nom, la complétive de l'adjectif, la complétive de l'adverbe, et la complétive de la préposition.

La complétive du verbe a reçu plus d'intérêt en français et a été la plus vulgarisée. De ce fait, quand on parle de complétive, d'emblée c'est la structure V +Que P qui émerge à l'esprit. Parce que largement connue, cette structure n'intéressera pas la présente analyse ainsi que la complétive de la préposition de Kanté (2016) qui, elle aussi, rentre dans le grand ensemble des subordonnées circonstancielles.

Les complétives régies par d'autres mots sont peu connues. Si des études s'y consacrent, on est désireux de savoir à quelle systématique elles aboutissent.

Or, les complétives non-verbales présentent, elles aussi, de l'intérêt en tant que phénomènes grammaticaux dignes d'être analysés. Tel est le premier enjeu de ce chapitre. Par ailleurs, afin de mieux aborder la complétive de l'adjectif et les classes d'adjectifs opérateurs, il est nécessaire de saisir le fonctionnement des autres structures et des autres mots opérateurs non-verbaux. Les propriétés des uns ne pourraient-elles alors être corrélées

à celles des autres ? Mais, avant de traiter des complétives non-verbales tel que l'indique le titre du chapitre, il apparait intéressant de s'interroger sur la notion de complétive en elle-même.

Dès lors, qu'est-ce qu'une proposition subordonnée complétive et par quoi se caractérise-t-elle ? Qu'est-ce qui définit les complétives non-verbales au plan formel, distributionnel et transformationnel ? D'autre part, peut-on leur trouver un dénominateur commun ou des constantes ? Pour y répondre, nous suivrons une progression en trois parties. La première clarifiera la notion de complétive d'une part. D'autre part, elle en fournit un essai de diachronie. La deuxième partie du chapitre étudiera la complétive du nom dans ses structures en identifiant quelques problèmes qu'elle pose. La troisième sera consacrée à l'analyse de la complétive de l'adverbe. L'étude de la complétive adjectivale est renvoyée au chapitre 3. En réalité, sa présentation dans le présent chapitre aurait donné lieu à une répétition préjudiciable ; d'où le choix de surseoir son étude.

1. ESSAI DE DIACHRONIE DE L'ÉTUDE DE LA COMPLÉTIVE

La complétive, en tant que constituant de la phrase, a suivi un développement corolaire à celui de la phrase et son analyse a été influencée par les options prises en grammaire au gré du temps. L'évolution chronologique de la notion de complétive est envisagée sur deux ères grammaticales : en grammaire traditionnelle et en grammaire structurale. Il question de scruter comment chacune des périodes ainsi indiquée appréhende et analyse la complétive (la phrase complexe plus généralement).

1.1. Grammaire classique et analyse logique de la complétive

En rappel, telle que présentée au chapitre 1, la grammaire classique a concomitamment une essence philosophique et logique. Elle a également une plus-value pédagogique. De ce fait, son mode opératoire est influencé par ces courants et l'analyse de la phrase complexe subséquente le reflète. Nous présentons ci-dessous la démarche de la grammaire classique : l'analyse logique (AL) et son incidence sur la perception de la complétive.

1.1.1. Le protocole de l'AL

L'AL domine la sphère de la grammaire depuis plus de trois siècles. Elle est une méthodologie d'analyse de la phrase en propositions. Selon Onguene (2017 : 241), l'AL s'effectuait en cinq étapes. Il s'agit :

1. de repérer les verbes conjugués (et identifier le verbe principal comme indicateurs du nombre de propositions),

2. d'isoler la proposition principale et les propositions subordonnées

3. de définir chaque proposition en indiquant : sa nature (proposition subordonnée relative, ou complétive, ou circonstancielle),

4. de dégager le mot qui l'introduit (pronom relatif, conjonction de subordination, etc.),

5. de cerner sa fonction (complément de l'antécédent, COD, COI, complément circonstanciel.)

Pour les pédagogues d'antan et jusqu'à ces jours, cette procédure est destinée à « faciliter » aux apprenants la compréhension de la pensée. Le découpage est alors mécanique. Les propositions sont prises comme des membres de phrases indépendants de la dynamique phrastique. Soient les énoncés suivants :

1.a. K. lui expliqua que le procureur était en effet de ses amis (LP :286)

1.b. Il récita scrupuleusement les sourates qui éloignent les esprits dans la nuit (SDI : 119)

1.c. Quand il était enfin réapparu, Elisabeth [...] avait envoyé paître le vieux (TSTA

: 174

En respectant les cinq étapes (E) ci-dessus indiquées à l'énoncé (1.a.), l'on aurait

l'analyse suivante :

E1 : 2 verbes conjugués : expliqua (verbe principal) et était ;

E2 : K. lui expliqua / que le procureur était en effet de ses amis ;

E3 : K. lui expliqua (Prop. princ.) / que le procureur était en effet de ses amis (Prop. sub. Complétive) ;

E4 : introduite par que, conjonction de subordination :

E5 : COD de expliqua.

Le principe fondamental est qu'autant de verbes conjugués, autant de propositions. La proposition semble fonctionner comme un constituant doté d'une autonomie. La plupart des grammaires scolaires d'obédience classique vont adopter ce schème d'analyse. Elles l'appliquent à la phrase complexe, et partant à la complétive. Le parcours de quelques-unes permet de le constater.

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