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Lexique-grammaire et complétive de l'adjectif qualificatif.


par JoàƒÂ«l Cédric ANYOU ELANGA
Université de Yaoundé 1 - Master es lettres  2019
  

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1.1.2. La complétive dans quelques grammaires classiques

Analyse, brochure des Frères des écoles chrétiennes (1990 : 20-21), n'a pas de leçon intitulée la phrase ou la phrase complexe. Au contraire, la 41è leçon est titrée Analyse logique : la proposition, titre révélateur de la perspective dans laquelle s'inscrit l'analyse des propositions. La proposition est un groupe de mots réunis autour d'un verbe ayant un Sujet.

Dans une phrase, il y a autant de propositions que de verbes à mode personnel. Pour trouver une proposition on commence par trouver le VERBE, puis son SUJET et ses COMPLEMENTS. Dans ce manuel, la complétive s'identifie dans les subordonnées directe (leçon 47), indirecte (leçon 48) et sujet (leçon 49). Pour les Frères (1990 :23),

on a une subordonnée DIRECTE lorsque la subordonnée joue le rôle de compl. DIRECT du verbe de la principale. Elle commence par une CONJONCTION : on dit qu'elle est complétive [...] INDIRECTE lorsque la subordonnée joue le rôle de compl. INDIRECT du verbe de la principale [et] SUJET lorsque la subordonnée joue le rôle de sujet de la principale. (Verbe impersonnel).

Plusieurs remarques émergent. La complétive y est analysée comme un nom, suivant la méthode de l'AG. Par ailleurs, la complétive risque de se confondre avec les autres classes propositionnelles qui peuvent avoir les fonctions ainsi énumérées. Référence est faite aux relatives substantives, aux interrogatives indirectes, et aux infinitives. Bien plus, étant donné cette saisie fonctionnelle globale que le livre en donne, ses propriétés spécifiques n'apparaissent pas clairement, au-delà de la conjonction, trait morphologique qui est évoqué.

Grammont et Hamon (1951) s'inscrivent dans la même perspective. Le titre de leur ouvrage est évocateur : Analyse grammaticale et analyse logique, programmant ainsi les deux parties du livre. Grammont et Hamon (1951 :70), dans la section titrée la proposition dans la phrase, déclarent :

une proposition est un groupe de mots étroitement liés par le sens et renfermant un verbe. Ex. : Le bûcheron regagna sa chaumière ; Dans une phrase, c'est-à-dire une suite de propositions, il y a en principe autant de propositions que de verbes à un mode personnel : Ex. : Quand le soir arriva/ le paysan cessa son travail /et se dirigea vers la ferme / qu'il apercevait au loin. Cette phrase renferme 4 verbes, donc 4 propositions.

La complétive est étudiée comparativement à la relative. Il ressort que la complétive est rattachée à un verbe dont elle achève et complète le sens. Elle est un complément d'objet. On distingue deux sortes de subordonnées complétives : la subordonnée complétive par Que ; la subordonnée interrogative indirecte. La complétive par que dont nous traitons est susceptible d'apparaitre après les verbes qui expriment une opération de la pensée. On trouve la complétive par que après certains noms renfermant l'idée des verbes : dire, penser, etc.

Nous retenons que la complétive est analogue au nom. Cette proposition est étudiée en des termes sémantiques (elle achève et complète le sens) et morphologique (introduite par que, un verbe, un nom). Les mêmes observations peuvent être faites à la lecture de Dubois et al., Wagner et Pinchon et Grevisse.

Dubois et al. (1961 : 132 et sq) ont un chapitre titré La structure de la phrase. Pour peu que ce titre laisse entrevoir une description structurelle de la phrase, son contenu ne demeure pas moins fidèle à la logique classique. Pour les auteurs,

une phrase est faite de plusieurs propositions. Chaque proposition contient en général un verbe, un sujet, des compléments ou un attribut. Il y a autant de propositions dans une phrase que de verbes à un mode personnel (indicatif, conditionnel, subjonctif et impératif [...]. On appelle subordonnées complétives les subordonnées qui jouent le rôle de complément d'objet ou attribut de sujet du verbe principal. Elles peuvent être introduites par une conjonction.

Les complétives en Que peuvent être sujet, objet ou attribut. Les deux premières répondent respectivement aux questions qu'est-ce qui ? Quoi ? Les auteurs closent l'exposé sur la complétive par l'étude du mode dans cette dernière, d'où il ressort que la complétive peut être au subjonctif ou à l'indicatif.

Dans le chapitre Syntaxe Des Phrases Complexes, Wagner et Pinchon (1962 :548 et sq) étudient les subordonnées qu'ils nomment propositions dépendantes. Pour ces auteurs, la subordonnée se ramène, par analogie, à la fonction d'un terme équivalent dans une phrase simple. Les phrases dépendantes peuvent donc assumer la fonction sujet ou objet ou attribut ou de complément déterminatif. Wagner et Pinchon classent les propositions en fonction de leur morphologie, sur la base du mot introducteur. Les complétives sont introduites par la conjonction de subordination que. Il en existe plusieurs catégories. Dans la première catégorie dont on traite, la conjonction ne peut être remplacée par aucune autre conjonction ou locution conjonctive ; la proposition dépendante est dans un rapport étroit avec un terme de la principale : verbe, locution verbale, substantif, adjectif. Exemple : Tu penses qu'il viendra ; Il est souhaitable que tu reviennes sur tes pas.

Pour Wagner et Pinchon (1962 : 560), ces propositions peuvent avoir pour support un verbe, une locution, un adjectif, un substantif, et peuvent aussi n'avoir pas de support. Exemple : je sais que je serai sauvé. Le fait que Marie revienne m'attriste ; J'ai envie qu'on

m'instruise de la suite. Celles-ci peuvent être sujet, attributs, objets, ou compléments déterminatifs.

Grevisse (1980 et 1990) a une orientation traditionnelle. L'analyse des propositions qu'il fait est logique. L'auteur (1990 :52) part du postulat selon lequel, il y a, dans une phrase, autant de propositions qu'on trouve de verbes à un mode personnel, exprimés ou sous-entendus. Il est tourné vers une grammaire du mot où les parties du discours sont omniprésentes. Tous les autres faits s'apprécient à partir du fonctionnement des espèces de mots en phrase simple. C'est pourquoi, suivant Grevisse (Op. cit : 235),

on peut fonder une classification des propositions subordonnées sur les fonctions qu'elles remplissent dans la phrase. De même que, dans la phrase simple, les fonctions de sujet, d'attribut, d'apposition, de complément d'objet direct ou indirect, de complément circonstanciel, etc., peuvent être remplies par un mot (nom, pronom, adjectif), de même, dans la phrase composée, ces différentes fonctions peuvent être remplies par une proposition une proposition [...]

Dans la classification qui s'en suit, la complétive, par son analogie au nom, se retrouve disséminée au sein des subordonnées sujets, objets, attributs, compléments du nom, compléments de l'adjectif. Elle est introduite par une conjonction, que, une locution à ce que, de ce que, et les verbes qui la régissent sont des verbes d'opinions, de pensée, etc.

La perception de la complétive par la grammaire classique peut être esquissée à partir de ces six présentations. La complétive y est saisie par une série d'éléments éparses et son identification se fait sur la base de critères peu solides. La logique y est encore perceptible, d'où l'analyse logique qui persiste comme moyen de description de cette proposition. Nous pouvons aussi voir que dans la grammaire traditionnelle, la complétive est davantage connue sur les plans morphologique et sémantique : la plupart des grammaires reviennent sur le sens des verbes recteurs de complétives. Les fonctions de la complétives se détectent par le jeu des questions dont la pertinence est sujette à caution.

En clair, l'étude de la complétive en grammaire traditionnelle n'est systématique. À partir de son analyse logique et du manque de fondement épistémologique, la grammaire classique n'a pas réellement dressé un profil complet et satisfaisant de la complétive. Ce faisant, au plan pédagogique, cette situation est à l'origine de nombreux problèmes sur lesquels revient Onguene (2017). Constatant ses limites, et la fortune des courants structuralistes aidant, la grammaire et l'analyse de la phrase complexe (PC) se tournent vers

les nouveaux instruments qu'offre la linguistique. La PC quitte le cadre restreint des manuels pédagogiques pour gagner les descriptions et ouvrages de linguistique. D'autres analyses voient le jour.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand