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D'une motricité subie à  une motricité agi : le soin psychomoteur comme soutien à  l'élaboration d'une motricité intentionnelle chez l'enfant porteur d'autisme


par Juliette Landeau
Université Claude Bernard Lyon 1 - ISTR - D.E. Psychomotricien 2022
  

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3.1.2. Seconde séance : besoin sensoriel important ?

La structure de cette seconde séance est la même que la semaine précédente, et se déroule plus aisément que la précédente, car déjà expérimentée par les enfants, mais aussi par nous-mêmes. Le cadre est plus facile à tenir auprès de Jamil et des autres enfants du groupe. Jamil est moins agité et accepte plus facilement les propositions d'activités. Sur le temps d'accueil, il continue de se déplacer et grimper, mais peut prendre la balle et la relancer à un autre enfant. Encore une fois, son regard n'est pas porté sur ce qu'il fait, bien que le geste ait été juste dans sa direction et sa force.

Durant les déplacements dans la pièce ensuite, Jamil court, mais ne va encore pas au sol. Les enfants de ce groupe vont tous peu au sol, alors nous décidons de placer dans le parcours des barres pour qu'ils passent en dessous à la place des barres à enjamber. Le reste du parcours reste le même, afin qu'ils s'habituent à celui-ci. Nous apporterons de la nouveauté plus tard, quand le cadre de la séance sera mieux intégré.

Lorsqu'il faut passer en dessous des barres, Jamil est capable de ramper. Ses mouvements sont alors moins précis et agiles que lorsqu'il escalade le mobilier, mais la dissociation des membres est bien présente. Encore une fois, il est difficile de le maintenir dans l'activité : une fois les barres passées, Jamil se met debout et court jusqu'aux agrès. Je suis obligée de le suivre et de le ramener au parcours afin qu'il le finisse, il est important qu'il distingue

LANDEAU (CC BY-NC-ND 2.0)

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les moments de « travail » et les moments où il peut faire ce qu'il veut. Je me questionne à nouveau sur la fonction de cette fuite, est-ce purement une recherche de stimulations sensorielles qu'il ne peut réprimer ? Ou est-ce aussi un moyen de fuir une activité qu'il ne veut pas faire et qui pourrait le mettre en difficultés sur le plan sensori-moteur ?

Je me questionne aussi sur la pertinence de ce qui est proposé, s'il ne peut se passer d'informations sensorielles vestibulaires et proprioceptives fortes, comment peut-il réaliser un parcours entier qui en contient peu ? Le temps sensoriel libre où il peut se stimuler comme il le souhaite se déroule en fin de séance, comment tenir jusqu'à ce moment, alors même que le besoin est là, maintenant ? De façon plus générale, comment l'amener à une conscience du corps comme entité et non plus comme objet de satisfaction sensorielle ?

Durant le temps sensoriel libre ensuite, nous installons un ballon d'équilibre, constitué d'un demi-ballon fixé à une plateforme ronde et rigide. Nous le posons sur le côté planche, afin que le dôme du ballon serve de surface sur laquelle rebondir ou tenir en équilibre. Jamil s'y intéresse, il saute dessus en tenant les mains de la psychomotricienne. Son attention se porte ensuite sur une corde que nous avons attachée sur la fixation de la balançoire, il grimpe dessus, s'y balance. Il change rapidement d'intérêt pour se diriger vers l'espalier, qu'il escalade et sur lequel il se place en cochon pendu, les yeux fermés. Il se coince le pied dans une barre de l'espalier, et semble ne plus savoir comment s'en sortir. Il pousse des gémissements de plainte et essaie de tirer sur son pied pour le sortir du barreau, mais n'y parvient pas. Je perçois à ce moment de la peur chez Jamil, son tonus est élevé. Quand la psychomotricienne s'approche pour l'aider à descendre, elle pose sa main sur son ventre pour servir de soutien. Il dépose alors tout son poids sur sa main, et lâche complètement l'espalier. Sitôt qu'un appui humain lui est proposé, Jamil s'en sert comme support à son corps tout entier.

Pour finir, nous entamons le temps calme, toujours dans les mêmes conditions que la première séance. Encore une fois, il est impossible pour Jamil de se poser sur ce temps, il éprouve encore le besoin de bouger, toujours dans les mêmes mouvements d'ascension.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams