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L'agriculture périurbaine au risque de la ville? (le cas de Diamniadio, Dakar, Sénégal)

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par Virgile Mendret
ULP Strasbourg I - Master I Géographie Humaine 2006
  

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B) Un fonctionnement familial fortement lié à l'autoconsommation et aux marchés urbains

Tout d'abord, toutes les exploitations familiales enquêtées avaient d'autres revenus que l'agriculture et l'arboriculture qui constituent avant tout des revenus saisonniers pour ces familles. Cela s'explique par l'absence de cuvette maraîchère, avec de l'eau disponible à faible profondeur comme cela est le cas dans les dépressions inter dunaires des Niayes. Concernant le fonctionnement des exploitations familiales, les formes d'organisation de la production se caractérisent par une articulation étroite entre les fonctions de production, de consommation, d'accumulation d'une part et, par leur aptitude à mettre en application une logique successorale. Celle-ci vise à garantir le maintien du patrimoine au sein de la famille. Cette prégnance du groupe domestique dans l'organisation du travail agricole s'accompagne d'une orientation des systèmes de production vers l'autoconsommation élargie qui implique une production pour le marché local ou pour Dakar.

Au sein d'une exploitation familiale, les membres actifs du groupe prennent part aux travaux agricoles et les femmes participent en compagnie des hommes à certaines opérations (désherbage, récolte, etc.). Dans les exploitations qui disposent d'une force de travail relativement réduite, toutes les potentialités en main-d'oeuvre sont mobilisées : hommes, femmes, enfants et personnes âgées. Les règles observées dans la consommation alimentaire collective, lors de chaque repas, trouvent leur fondement dans un travail coopératif qui permet

au groupe familial de produire ou de se procurer les biens nécessaires à sa survie et à sa

reproduction.

Au niveau des exploitations familiales de la zone d'étude, la plus grande partie des travaux culturaux est assurée par les « dépendants » (notamment les jeunes et les femmes). Seules de rares exploitations font appel à des saisonniers qu'elles recrutent durant l'hivernage (juillet à septembre). Ceux-ci bénéficient d'un salaire mensuel ou une rétribution globale en

fin de cycle. Le recrutement des journaliers au moment des récoltes devient une pratique courante dans la zone ; cela traduit un abandon progressif des formes d'entraide entre familles apparentées ou voisines, au profit du système marchand.

Les exploitations familiales cultivent principalement des fruits tels que le melon, la pastèque, des variétés locales de mangues, c'est-à-dire des fruits et légumes destinés au marché local. Les légumes cultivés entrent dans la composition des plats quotidiens des consommateurs, comme le tieb u dien (riz au poisson accompagné de légumes) l'aubergine, le chou, la tomate, le bissap sont les plus fréquemment cités.

Pour fertiliser les parcelles, les exploitations familiales enfouissent de la «poudre d'arachide» (coques d'arachides déchiquetées), des déchets de poisson, de l'engrais vert ou alors elles utilisent des engrais chimiques. Le problème étant de connaître les doses maximales de produits à respecter, les agriculteurs locaux ayant la réputation d'avoir la

« main lourde ». Dans les quartiers Peuls, l'élevage est relativement bien intégré à l'horticulture par l'utilisation du fumier organique comme principal engrais et la traction animale comme principale moyen de transport des hommes et des produits. La matière

organique provient des ruminants et des ânes.

Photo 1-Absence de mise en valeur des terres : les

enquêtes de terrain se sont déroulées avant l'hivernage

(Mai 2005)

Photo 2-Un élevage manquant cruellement de

moyens : il n'y a ni enclos ni parcours de bétail...

Cependant les pratiques pastorales restent traditionnelles dans la zone d'étude. Les races ne sont pas améliorées, la contrainte spatiale est prégnante ; cette activité pastorale n'a

pas été prise en considération dans les plans d'occupation de l'espace. L'absence d'itinéraire

de parcours augmente le nombre de conflits, quotidiens, entre éleveurs et agriculteurs. Des bagarres sanglantes liées au parcours du bétail éclatent régulièrement. Les vols durant la nuit,

de bétail et de fourrage par des personnes venant de Dakar, sont des problèmes très fréquents pour les éleveurs périurbains interrogés.

Les marchés urbains constituent les principaux débouchés pour les productions de légumes, de fruits, de viande, de lait caillé. La région de Dakar, qui concentre plus de 20% de

la population sénégalaise, constitue le marché le plus important pour les produits provenant de

la zone d'enquêtes. Le carrefour de Diamniadio, au croisement de la Nationale 1 et la Nationale 2, est favorable à la présence d'un marché. C'est le long des nationales qu'est vendue la majeure partie de la récolte des exploitations familiales. Durant la période d'hivernage, les « bana-bana » achètent les productions directement sur les champs pour les commercialiser sur les marchés de Dakar.

L'enquête a mis en évidence le fossé important qui existe entre les exploitations familiales et les entreprises agricoles sur le plan des investissements et des équipements. Seules trois d'entre elles disposent d'un réseau d'irrigation.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard