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L'agriculture périurbaine au risque de la ville? (le cas de Diamniadio, Dakar, Sénégal)

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par Virgile Mendret
ULP Strasbourg I - Master I Géographie Humaine 2006
  

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C) L'appétit foncier des Dakarois sur les espaces ruraux : une appropriation de l'espace

en marge des lotissements qui reste difficile à appréhender

En dehors des lotissements, on remarque que des parcelles dont les coins sont matérialisés par des blocs de ciments agglomérés, et ce au milieu de champs cultivés lors de l'hivernage. Les habitants se montrent peu loquaces vis-à-vis de ces appropriations, car il s'agit de ventes illégales de terres du Domaine national, à usage d'habitation, en majeure partie au profit d'habitants de Dakar. Ces futures constructions sont en situation d'insécurité foncière, mais sont pour le moment tolérées par la commune de Diamniadio. Les réseaux politiques et familiaux semblent jouer assez efficacement pour acquérir une parcelle. Mais les habitants non solvables craignent de ne plus pouvoir acquérir de parcelles pour eux et leurs

familles. L'appétit foncier des particuliers dakarois est vécu comme une concurrence

préjudiciable par de nombreux habitants: « La mairie vend tous les terrains à des Dakarois

qui ont plus des moyens que nous, si cela continue ainsi, il ne va plus rien nous rester »

rapporte un habitant du quartier basse Casamance à Sébikhotane.

Par contre, les enquêtés qui possèdent un titre foncier ont conscience de la facilité à laquelle ils arriveront à revendre leur parcelle. Cependant, tous déclarent qu'ils veulent continuer l'agriculture ou bien construire une maison pour leurs enfants sur le terrain. La vente de terre à un étranger est perçue comme une situation d'échec, car elle constitue une perte de patrimoine pour la famille. Selon les personnes interrogées, la vente de terrains est le

fait de personnes qui ne peuvent plus continuer leurs activités fautes de moyens. Celles-ci vendent leur parcelle afin de nourrir leur famille. Selon les enquêtes, ces personnes se tournent vers le commerce ou l'artisanat, et dans certains cas de dénuement total, vers la mendicité.

Conclusion : une réforme de la loi sur le domaine national nécessaire

Les dynamiques foncières en cours dans la zone d'étude, et ailleurs au Sénégal suscitent des interrogations sur la législation foncière adoptée en 1964. Celle-ci semble constituer une entrave au développement de l'investissement privé, à la modernisation de l'agriculture et à la sécurité foncière des exploitants. Si tous les acteurs interrogés, y compris

les autorités politiques, conviennent de la nécessité de réformer la loi sur le domaine national,

ils n'ont cependant pas une vision partagée des orientations de la nouvelle législation. Pour cette réforme, un différend oppose les partisans d'une agriculture familiale modernisée et ceux qui préconisent une privatisation des terres pour favoriser le développement de l'entreprenariat agricole, et l'appropriation par des urbains. L'Etat vient d'adopter une loi d'orientation agro-sylvo-pastorale (LOAR) dont l'article 23 ordonne qu'une «une nouvelle politique foncière sera définie et une loi de réforme foncière sera soumise à l'Assemblée nationale dans un délai de deux ans, à compter de la promulgation de la présente loi ». Cette réforme modifiera sans aucun doute les rapports de la société sénégalaise au sol, en favorisant l'achat privé des terres du Domaine National. La question serait de savoir dans quelle mesure

le Domaine National urbain resterait le « fait du prince », et quelle marge de manoeuvre va-t-

elle être laissée aux acteurs privés.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams