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L'agriculture périurbaine au risque de la ville? (le cas de Diamniadio, Dakar, Sénégal)

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par Virgile Mendret
ULP Strasbourg I - Master I Géographie Humaine 2006
  

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Deuxième partie

L'agriculture périurbaine au risque de la ville ? Le cas de Diamniadio (Dakar, Sénégal)

Plusieurs logiques de fonctionnement des exploitations agricoles

Les stratégies des agriculteurs et éleveurs à Diamniadio sont mal connues : pour la plupart, ils sont en situation d'insécurité foncière : en sont-ils conscients ? Dans quelle mesure peuvent-ils anticiper le processus d'urbanisation ? Les stratégies des agriculteurs et éleveurs varient-elles selon les différents types de statuts fonciers qui ont cours dans cette zone ? Quelles perceptions et quelles informations ont-ils des services administratifs et des Ong dakaroises et étrangères qui ont des projets sur ce secteur? Ces questions n'ont pas été étudiées à ce jour par les différents services interrogés. Les enquêtes permettent alors de connaître des données que l'on ne peut appréhender par d'autres sources d'information. Aussi, l'information se trouve inégalement répartie au sein d'un même village ; elle est généralement bloquée au niveau des chefs de quartier qui assurent mal leur rôle de courroie de transmission entre le conseil municipal et les populations. Cela rend obligatoire la recherche

de données sur le terrain, afin d'approcher une frange importante de la population marginalisée dans le processus de transformation des dynamiques agricoles et urbaines.

1 Une démarche d'enquête

L'enquête semblait être la meilleure méthode pour mettre en lumière les stratégies et

les représentations mentales des exploitants par rapport aux différents types de régimes fonciers et leur connaissance des Ong et des services administratifs. Un travail préliminaire a constitué en une recherche sur les productions, la commercialisation et le fonctionnement des exploitations. S'intéresser aux stratégies, aux représentations mentales et aux conflits en prise avec cette agriculture nécessite au préalable la connaissance des systèmes d'exploitation agro- pastoraux, aux différentes filières de production, et aux modes d'accès à la terre.

A) Méthodologie de l'enquête

Pour comprendre la réalité actuelle et les dynamiques à l'oeuvre au sein des exploitations agricoles, il est indispensable de prendre en compte la diversité de ces exploitations et les facteurs en jeu dans le processus de différenciation agricole.

Nous n'avons pas trouvé d'indications précises sur la typologie des exploitations agricoles qui se positionnent sur les filières du maraîchage, des cultures fruitières et de l'élevage dans les documents de recherche consacrés à la zone constituée au niveau de Diamniadio et Sébikhotane. La plupart des travaux de recherche effectués dans cette région se sont intéressés davantage aux problématiques agronomiques, à la gestion des écosystèmes, et

aux risques écologiques qu'à celles des stratégies des agriculteurs et éleveurs concernant la

question foncière et leur positionnement à travers un système d'acteurs en compétition sur une même zone.

Du point de vue de son déroulement, le travail de terrain s'est fait en deux étapes successives : la première a été consacrée à des enquêtes exploratoires auprès d'un échantillon

de 33 exploitations agricoles dont 27 exploitations familiales et 6 exploitations d'entreprise. Ces unités ont été choisies de manière raisonnée afin que l'enquête puisse couvrir toutes les catégories d'exploitations, sauf la filière avicole, dont le caractère intensif réduit l'impact sur

le territoire d'étude. La composition de l'échantillon des exploitations d'entreprises a été modifiée au cours de la phase des enquêtes, à la suite de certaines contraintes liées à la non disponibilité des personnes ciblées. Dans ces cas de figure, nous avons choisi d'autres exploitations agricoles présentant le même profil que celles qui n'ont pas pu être enquêtées.

L'exploitation des résultats dès les premières enquêtes a permis de sélectionner plusieurs personnes ressources aux niveaux d'administrations, d'Ong et d'organisations de producteurs auprès desquelles des entretiens approfondis ont été effectuées. Des responsables

de la coopération canadienne, l'IAGU (Institut Africain de Gestion Urbaine), la Fédération

des Producteurs et Maraîchers des Niayes, la confédération paysanne Sénégalaise ont été des interlocuteurs disponibles. Au niveau de l'administration, le Ministère de l'Urbanisme et de l'Aménagement du Territoire a permis l'acquisition de données ayant trait au déroulement du projet de la plate-forme du Millénaire de Diamniadio. Les mairies de Diamniadio et Sébikhotane ont été choisies pour la collecte d'informations pouvant être croisées avec celles collectées par l'intermédiaire des enquêtes. En effet, ces mairies disposent de récents plans d'investissements communaux pour lesquels des diagnostics territoriaux ont été dressés. Ceux-ci concernent différents secteurs économiques, dont l'élevage et l'agriculture. De plus le personnel des mairies (secrétaires municipaux, agents voyers) et les élus ont de bonnes connaissances de l'avancée des projets de l'Etat grâce à de nombreux ateliers organisés en partenariat avec le Conseil de la région de Dakar. Ces personnes rencontrées au niveau des mairies ont souvent d'excellentes connaissances de leur commune et sont à même de donner

de précieuses informations sur l'évolution de l'ensemble du territoire d'étude.

Pour ce qui concerne les conditions de l'enquête, on retiendra que les investigations

ont été effectuées avec l'aide d'un traducteur, la majorité des agriculteurs et éleveurs ne parlant pas le français. On regrettera l'absence de support logistique, ce qui a rendu les données assez difficiles à recueillir, ajoutée à des conditions climatiques contraignantes pour

un néophyte. Cela a allongé considérablement le temps alloué aux enquêtes.

La recherche aurait dès lors pu être enrichie par l'étude d'un territoire plus vaste, englobant les communautés rurales de Yène et de Sangalkalm qui connaissent elles aussi une très forte pression foncière.

Après le démarrage de l'enquête, il a fallu peu de temps pour se rendre compte que l'administration des questionnaires ne suscitait pas de difficultés particulières, lorsque l'on s'adresse aux exploitations paysannes familiales. En revanche, les responsables des exploitations agricoles d'entreprise ont montré quelques réticences à fournir des informations

sur les activités qu'ils mènent. Une telle situation s'explique en partie par le fait que les interlocuteurs rencontrés ne sont pas toujours les promoteurs de ces entreprises agricoles, mais plutôt des employés. Ainsi, certains d'entre eux s'estimant peu informés sur les conditions de création des exploitations agricoles dans lesquelles ils travaillent, ont préféré renvoyer les enquêteurs auprès des promoteurs eux-mêmes. Or, ces derniers ne résident généralement pas dans la zone d'étude et l'établissement de contact avec eux s'avère, le plus souvent, difficile. Dans ce cas, les cadres d'Enda Syspro ont été très utiles en mettant à notre disposition leur réseau de relations concernant l'agriculture d'entreprise.

Une limite importante de ces enquêtes est liée au fait que les informations recueillies constituent des données brutes, qui souvent ne sont pas recoupées par des observations au niveau des exploitations agricoles. En effet, les personnes ont été plus souvent sondées sur leur lieu d'habitation que sur leur lieu de travail. Concernant l'agriculture pluviale, les exploitants se livraient à d'autres activités que l'agriculture durant la période de collecte des informations (de mai à juin 2005), alors que les champs sont cultivés pendant l'hivernage (juillet à octobre). De plus, pour l'arboriculture, les propriétaires sont rarement sur les vergers en dehors des périodes de récoltes. La fiabilité des renseignements obtenus est donc

incertaine et cela impose une grande prudence dans l'interprétation des résultats.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand