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Les Modes et Les Moyens de Formation Des Termes Biochimiques

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par Houssam Abu Mussallam Houssam El-Yafi
Université Lumière Lyon 2 - DEA en Langues et Cultures étrangères (LTMT) 2004
  

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III. L'identification des emprunts dans la langue emprunteuse 

L'emprunt visant à s'intégrer au système emprunteur, il est souvent malaise de le distinguer des éléments hérités du système ; pour ce faire, deux méthodes se proposent.

1- Il y a deux méthodes d'identification 

a) L'étude diachronique

Cette approche historique se décompose en deux étapes : recherche du néologisme par comparaison intralinguistique et recherche de son origine par comparaison interlinguistique.

b) L'étude synchronique

L'approche synchronique consiste en une description de 1'etat de la langue à un moment donné, sans égard pour ses éventuels changements antérieurs ou postérieurs. Mais cette approche ne permet guère d'identifier un emprunt parfaitement assimilé. Ainsi, si la diachronie permet de déceler 1'emprunt, la synchronie en autorise 1'etude respectivement au système linguistique.

2- Il y a aussi des critères d'identification 

L'allogénéité d'un signe se trahit par la présence de traits ne concordent pas avec la configuration typique des signes hérités ; cette non concordance est observable à plusieurs niveaux.

a) Critère grapho-phonique

Le principal indice d' allogénéité est la présence de graphèmes ou de phonèmes inconnus du système grapho-phonique accueillant : ainsi le graphème « gu / v / p » qui se remplacent en arabe par [g],[f],[b] et se transcrivent avec des lettres arabes étrangères à l'alphabet arabe. Ces lettres - hors système d'arabe - s'écrivent avec trois points ( pour GU ) , ( pour V ) et ( pour P ).

b) Critère morphosyntaxique

L'emprunt peut aussi révéler son allogénéité par sa forme, qui n'est pas ordinairement signifiante dans la langue emprunteuse comme le verbe (être) qui n'existe ni en arabe ni dans les autres langues sémitiques. Même sa motivation par étymologie syntaxique ne peut lui ôter ce caractère étranger /handasa/, « ingénierie », un mot emprunté au persan.

c) Critère sémantique

L'apparition, dans un mot, d'un sens nouveau résulte soit d'une évolution propre, soit d'un emprunt sémantique. Pour déceler ce dernier, il convient de rapporter le sémantème à un modèle virtuel.

Mais l'expérience a depuis longtemps démontré que ces critères sont, malgré tout, rarement déterminants.

IV. La motivation et la typologie de l'emprunt 

À 1'origine est, naturellement, une «  motivation de manque, qui réside dans la non-conformité des termes existant dans le lexique et le contenu à exprimer193(*) . Si 1'emprunt est effectivement réalisé pour une raison qui, quoi qu'il en soit, semble toujours bonne et suffisante au locuteur, on distingue néanmoins deux modes de motivation.

1. L'emprunt de nécessité

Egalement appelé «emprunt dénotatif »194(*) ,1'emprunt de nécessité est le transfert, d'une langue à 1'autre, d'un signe accompagne de son dénotatum, jugé inexistant et indispensable en langue emprunteuse. Visant donc à combler une lacune onomasiologique, il répond à une «nécessité pratique »195(*) .C'est le cas en arabe. L'arabe emprunte massivement par ce motif à l'anglais et au français.

2. L'emprunt de luxe

Selon Deroy, il s'agit d'un emprunt « logiquement inutile et qui a été pris alors qu'une désignation existait ou était possible dans la langue emprunteuse196(*). Le signe est ainsi transféré avec son dénotatum, certes, mais un dénotatum qui se superpose à celui ou ceux existant déjà en langue emprunteuse et qui s'en distingue par sa compréhension : 1'emprunt de luxe - ou « emprunt connotatif »197(*) - « vise principalement 1'evocation, à propos du concept dénoté, de toute une civilisation, d'une culture, d'une pratique prestigieuse - ou méprisée ». Exemple : en arabe, se dit /tilifizin/, « télévision en français ou television en anglais » au lieu d'utilisé le terme arabe /tilfâz /, aussi bien dans le mot /râdiû /, « radio » à la place de dire « midiâ'/ ... etc.

* 193 GUILBERT, Louis (1975) : « La créativité lexicale ». Paris : Larousse. P 45.

* 194 GUILBERT, Louis (1975) : « La créativité lexicale ». Paris : Larousse p 91.

* 195 DEROY, Louis (1956) : « L'emprunt linguistique ». Paris : Les Belles Lettres. Edition revue et augmentée, 1980. p 137.

* 196 Ibid. pp 171-172.

* 197 GUILBERT, Louis (1975) : « La créativité lexicale ». Paris : Larousse. P 137.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand