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La Littérature Hypertextuelle, analyse et typologie

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par Aurélie CAUVIN
Université de Cergy Pontoise - Maitrise de lettres Modernes 2001
  

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c) Les aides de lecture et le libre choix de navigation

Le choix de la lecture hypertextuelle ne peut pas s'imposer aux lecteurs. Certains auteurs dans leurs avertissements accepte de laisser le lecteur libre de sa navigation. Ceci n'apparaît pas comme une constante, mais mérite d'être relevé. En effet le lecteur habitué au support papier, et au feuilletage, voit ses habitudes de lecteur modifiées d'une part par le support écran, et d'autre part par la navigation hypertextuelle. En effet celle-ci est perte de repères ( plus de pagination ), dérive et vertige de lecture. La lecture s'effectue au fil des liens que le lecteur choisit, il ne sait pas la partie ou les parties de l'oeuvre qu'il a déjà lu, il n'en a qu'un aperçu partiel. L'ordre par lequel il a effectué le parcours diverge à chaque lecteur. Entre la frustration et le choix des liens le lecteur perd ses habitudes, il se perd dans le dédale, et l'enchevêtrement des fragments. Aussi, les auteurs conscient de ce bouleversement, comme Anne Cécile Brandenbourger, accepte de laissez libre choix à son lecteur :

« Si vous avez trop peur de vous perdre vous pouvez, bien sûr opter pour une lecture linéaire, et tourner les pages d'une façon tout à fait classique, l'une après l'autre.

Vous pouvez aussi alterner les deux modes de lectures,

Vous pouvez aussi en choisir, un, puis le laisser tomber au profit de l'autre (...)

Bref, vous êtes libre. »122(*)

Le lecteur procède parfois de façon systématique, en suivant un chemin après l'autre et en descendant dans l'arborescence niveau par niveau, ce qui l'oblige à revenir en arrière soit d'une page, soit de deux pour rejoindre un noeud d'un niveau supérieur dans l'arborescence. Il se trouve ainsi parfois dans une « impasse narrative ». Pour les formats PDF et papier le lecteur peut tourner la page, mais pour la version on-ligne, il se trouve obligé de revenir en arrière. Le format PDF et le format papier acceptent mieux une lecture linéaire que la version « web ». Pour les auteurs, Alain Salvatore, qui privilégient la non linéarité, certains mettent à disposition des cartes, comme point de repère pour le lecteur en voici un exemple, tiré d'Écran total :

De la même manière, François Coulon a, malgré le choix du support cédérom, a expliqué dans sa présentation de Pause123(*) lors des présentations personnelles de Isea 2000, qu'il avait remanié son oeuvre en fonction critiques et commentaires des lecteurs de 20% d'amour en plus. Le changement s'est surtout effectué dans l'ajout d'une carte des chemins, organisée en étoile, car les lecteurs de 20% d'amour en plus, avaient porté leur critique sur le fait qu'il n'avaient réussi à lire certains passages. Alain Salvatore et François Coulon s'inscrivent donc dans cette envie d'être lue, ils se construisent un lecteur, et comme Anne-Cécile Brandenbourger. Alain Salvatore indique de plus aux lecteurs comment se repérer :

« Votre lecture s'y construit dans la dérive des liens : vous serez forcément le seul à avoir lu Écran Total comme vous l'aurez lu, dans le désordre où vous l'aurez lu, avec les omissions et les enchaînements qui vous auront été propres.

Il vous est cependant loisible de réduire cette hypertextualité dérivante.

D'abord, en revenant en arrière, si pénible que cela soit à certains : il vous suffit de suivre les indications de la barre d'outil.

Ensuite, en vous fiant aux livres au bas des pages, ou bien en vous raccrochant à quelques icônes dispersées au hasard des marges, qui vous reconduisent au sommaire (mais ce n'est pas toujours le cas !).

Vous pouvez aussi suivre la méthode du Petit Poucet et consulter "l'Historique" de votre butineur... »124(*)

Ce mode d'emploi conditionne le lecteur, lui indique les divers moyens qu'il a de se retrouver dans l'oeuvre, et de se construire un chemin de lecture. L'opposition au livre peut apparaître à première vue comme un paradoxe. Cependant les modes d'emploi, la liberté du lecteur sont coorientés vers l'idée de réception, c'est-à-dire, que quel que soit le support l'oeuvre est écrite pour être lue. Ainsi les aides s'inscrivent dans une stratégie de communication. Les auteurs conscients, que le support écran reste une contrainte, laisse ainsi libre choix à leurs lecteurs. Le premier type nous l'avons vu est l'hyperlivre, ou encore l'hypertexte littéraire, auquel l'hyperfiction emprunte certaines ce ces composantes. Le second type avec lequel elle se complète est la « génération automatique » de texte, qui a pris ces origines dans la littérature informatique et notamment sous l'égide de l'Oulipo.

* 122 Anne Cécile Brandenbourger, La malédiction du Parasol, Paris, Florent Massot, (version papier), 2000, p 4

* 123 François Coulon, Pause, Paris, présentations personnelles sur le thème fiction et écriture, dans le cadre de Isea 2000, vendredi 8 décembre 2000. informations disponibles sur le site : http://www.francoiscoulon.com

* 124 http://alain.salvatore.free.fr\palhtml\mod.htm

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