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La Littérature Hypertextuelle, analyse et typologie

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par Aurélie CAUVIN
Université de Cergy Pontoise - Maitrise de lettres Modernes 2001
  

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3. De l'utopie à la réalisation : Bill Atkinson et Hypercard

Bill Atkinson apparaît comme le « réalisateur » de la première application hypertextuelle : Hypercard, commercialisée par Apple en 1987. Alors que Vannevar Bush, Douglas Engelbart, et Ted Holmes Nelson se situaient du côté des visionnaires et utopistes, des théoriciens, Bill Atkinson siège du côté de la réalisation. Il définit Hypercard ainsi : « un outil pour créer et organiser l'information et pour la partager avec les autres, une sorte de lecteur de cassette pour l'information11(*) » Il explique également que Hypercard est un logiciel qui permet d'en construire d'autres. Hypercard est décrit comme un logiciel dont l'élément d'information de base est une fiche (card) qui correspond à une page-écran. Un ensemble de fiches constitue une pile (stack). Les liens entre les fiches sont contrôlés par des boutons qui correspondent à des icônes, des flèches, des mots ou des zones d'écran. L'activation du bouton par l'utilisateur provoque l'exécution du programme, et de l'action qui y correspond : afficher un autre fiche, générer un son12(*)... Ce logiciel a trois fonctions essentielles : se balader dans les piles de cartes, éditer ces cartes et enfin programmer des liens plus complexes au moyen d'un langage (Hypertalk).

Au départ Hypercard ne fut pas conçu pour construire des hypertextes, mais il l'est devenu à travers les usages pédagogiques qu'il a permis de réaliser. Les usagers ont pris conscience de l'intérêt de ce logiciel permettant d'une part d'en construire d'autres mais aussi de développer le principe d'hypertexte avec des liens référentiels et des liens organisationnels. Grâce à ce logiciel l'hypertexte est devenu une technologie intellectuelle qui nécessite une technologie informatique appropriée. Le succès de ce logiciel s'explique par le fait qu'Apple l'intégrait gratuitement à tous ses ordinateurs Macintosh, c'est pourquoi il est considéré comme « le premier logiciel hypertexte grand public. » Mais l'hypertexte aujourd'hui est associé à Internet car il en est l'architecture principale.

4. L'hypertexte et Internet : Tim Berners-Lee et le World Wide Web (W3)

L'Internet, Interconnexion of Networks, trouve ses origines dans un système développé dans les années soixante par le département de défense américain, et d'un organisme ARPA pour (Advanced Research Project) qui mis au point le système Arpanet. Ce dernier est un système de communication d'ordinateurs en réseau, où les centres de recherche sont reliés. Il avait essentiellement un objectif militaire, car il est constitué d'entités autonomes (des noeuds), sans structure centralisée. Au départ les premières communications entre les ordinateurs monopolisaient chacune une ligne de transmission, mais ce système ne convenaient pas et on s'orienta vers le système de la file d'attente qui permettaient à plusieurs machines d'utiliser la même ligne téléphonique, mais ce procédé implique que quand un utilisateur utilise la ligne les autres doivent attendre. Ainsi on inventa le système de transmission dit par « paquets », cela explique deux choses : d'une part si deux utilisateurs utilisent la même ligne téléphonique on transmet alternativement « les paquets » de chaque utilisateur, personne n'est bloqué mais la transmission est plus lente. Par exemple quand un utilisateur choisit un fournisseur d'accès à Internet il se relie au serveur de ce fournisseur d'accès, cela explique aussi la lenteur de l'affichage des pages et le débit différent suivant les heures de connexion. Ce système par paquets est la base du langage commun dont Vinton Cerf est à l'origine. En 1974 il créé un langage commun : le TCP/IP « Transmission Control Protocol over Internet Protocol » en vue de rassembler plusieurs dizaines de milliers de réseaux d'ordinateurs interconnectés. Tout au long des années 70, les universités sont progressivement incluses dans le réseau Arpanet. Sur ce modèle vont apparaître dans un premier temps des systèmes de transfert d'information entre les ordinateurs, essentiellement dans les universités, les laboratoires de recherches et enfin les entreprise. Les années 90 sont marquées par la démocratisation d'Internet, et par sa croissance. En 1994 Internet cesse d'être réservé à une élite professionnelle, comme l'explique Jean Pruvost dans Dictionnaires et nouvelles technologies :

« Il suffira en 1994 de libérer Internet ce cette structure réservée à une élite pour que la toile transforme chaque ordinateur personnel en centre possible de diffusion et de réception planétaire.13(*) »

Il manque à Internet une norme commune et un logiciel commun. Mais ce protocole commun à la base de la connexion des ordinateurs ne suffit pas à décrire le réseau mondial qu'est Internet. En effet Internet a plusieurs facettes dont la plus connue est le World Wide Web, qui est la structure d'organisation des documents. Il représente aussi un réseau documentaire qui a acquis un langage standardisé autour des documents HTML et des protocoles « http »et « ftp ».

En octobre 1989, est créé à Genève un programme, le World Wide Web ou W3 à l'initiative de Tim Berners-Lee. Travaillant au Centre européen pour la recherche nucléaire (CERN), il poursuit une idée qu'il avait déjà inscrite dans un programme de 1980 nommé Enquire Within. Il s'agissait de permettre de stocker des documents en établissant des liens entre eux, il était au départ destiné à fournir un mode convivial pour échanger l'information dans cette communauté de chercheurs. Au lieu qu'un fichier soit dans un répertoire, lui-même dans un autre répertoire, et ainsi de suite dans une organisation arborescente, ce programme proposait d'accéder aux documents par des liens définis librement par les utilisateurs. Représentés sur papier, les liens s'entrecroisent comme les fils d'un tissu. C'est cette idée de tissu qui présida au choix du mot web, tisser. Web peut se traduire aussi par « entrelacs » ou « réseau ». Son idée était celle d'une organisation radicalement décentralisée, comme un tissu. Son programme World Wide Web fut terminé en un an, adopté comme outil de travail par les physiciens du CERN, il fut distribué gratuitement sur Internet en août 1991 et fonctionna d'abord en mode texte. Berners Lee et son équipe vont développer des standards, notamment le langage de balisage HTML (Hyper Text Markup Language) qui permettent de produire des documents et de décrire leur structure de manière à ce qu'ils soient accessibles à tous, n'importe où, à tous moments. L' HTML est un langage informatique utilisé pour la description de documents sur les serveurs W3 il s'agit d'un ensemble simple de commande de format des documents. Le langage HTML est en fait une application de la norme SGML (Standard General Markup Language). SGML est une norme inventée en 1986 capable de décrire des documents en toutes langues. Cette norme est née du besoin de disposer d'un format commun, capable d'une part de servir de points communs aux échanges mais aussi de créer un standard intermédiaire. HTML est une application dérivée de la norme SGML, HTML définit une classe de documents :

« Parmi les techniques et les protocoles de diffusion en réseau, il faut distinguer ceux qui permettent la transmission de documents sous forme de simples fichiers (FTP : File Tranfer Protocol) de ceux qui exploitent le principe des hypertextes répartis (HTTP : Hyper Text Transfer Protocol ). Parmi ces derniers, le World Wide Web (en abrégé, le Web ou, en français, la Toile) s'est imposé rapidement. Grâce à un langage de balisage à la norme S.G.M.L. appelé H.T.M.L. (Hyper Text Markup Language), il est possible de publier et de faire circuler des documents multimédias correctement mis en page et reliés par des liens hypertextuels à des documents hébergés sur d'autres sites du réseau.14(*) »

Cette dernière définition rejoint celle d'Hélène Hustache Godinet selon laquelle le web serait un réseau global d'hypermédia. Mais le W3 n'est pas le seul support à utiliser l'hypertexte, le produit sur cédérom se sert également des possibilités offertes par l'hypertextualité sans pour autant le systématiser.

* 11 Roger Laufer et Domenico Scavetta, Texte, hypertexte, hypermédia, Paris, PUF, Que sais-je n°2629, deuxième édition corrigée février, 1995, p 67

* 12 ibid., p 67

* 13 Jean Pruvost, Dictionnaires et nouvelles technologies, Paris, PUF, coll. « écritures électroniques », 2000, p 15

* 14 « Edition électonique », Encyclopaedia Universalis,

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