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Le projet de constitution européenne à l'épreuve de la ratification

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par Youssef AMRANI
Université Sidi Mohamed Ben Abdallah - Licence en droit public 2005
  

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Section 2 : la campagne référendaire.

La campagne a été marquée par un intérêt dont l'intensité a pu surprendre et dont témoignait notamment le succès des livres consacrés non seulement au Traité mais aussi plus largement aux questions européennes. Les Français ont certainement beaucoup appris à propos de l'Union européenne... avant de lui porter un coup terrible. Comme dans toute campagne électorale, la qualité des débats a été inégale.

De nombreux arguments défavorables au Traité ont eu un grand retentissement sans avoir pour autant de fondement valable ,le meilleur exemple est probablement la mise en cause du droit à l'avortement.

La principale caractéristique de cette campagne est peut-être d'avoir été dominée par la peur et la confusion, dans un climat général imputant la responsabilité des principaux problèmes rencontrés aujourd'hui par les Français à un texte européen qui n'était pas entré en application...

Sans prétendre rendre compte de l'ensemble du débat, on peut retenir deux arguments qui ont été particulièrement saillants. Ils éclairent également l'état dans lequel se trouve la société française : le procès du libéralisme et le thème de la « renégociation ».

Le procès du libéralisme aura été l'événement idéologique de cette campagne référendaire et certainement l'une des causes de la victoire du « non ». Il s'est habilement appuyé sur une actualité riche en reportages sans mesure et commentaires particulièrement anxiogènes concernant les délocalisations, le textile chinois, la directive Bolkestein, etc.

Si la protestation antilibérale a beaucoup pesé sur la campagne, c'est parce qu'elle permettait de mettre en question le modèle de l'économie de marché sans avoir à assumer une position proprement« anticapitaliste » et en même temps de contester l'élargissement de l'Union, de 15 à 25 membres, sans avoir à assumer une position franchement anti-européenne.

Selon les termes du débat, en particulier à gauche, tout s'est passé comme si l'économie de marché tentait de pénétrer en France, le 29 mai devenant la grande bataille par laquelle le libéralisme allait être maintenu hors de nos frontières.

C'est ainsi que le « non » de gauche rejoignait le « non » de droite. La demande de protection sociale, par l'Etat, entrait en contact avec la demande de protection nationale, par les frontières. La figure rhétorique du « plombier polonais » assurait la jonction entre ces deux registres, d'un côté le « national », de l'autre le « social ».

La thèse selon laquelle les partisans du « non » forment un camp hétéroclite est hautement contestable. Le thème de la « renégociation » aura fourni un second grand argument aux partisans du« non ». En effet, il apparaissait plus efficace d'inviter à rejeter le Traité proposé pour en promettre un autre, qui lui serait supérieur, que de refuser tout progrès de l'Union .

Telle était la thèse d'un « non européen ». Bien des Français ont été guidés par cette illusion. Selon Ipsos, au moment de voter, 39% des électeurs du « non » pense que « cela permettra de renégocier une meilleure constitution ». Le chiffre fourni par l'enquête Sofres est à peu près le même (35%). D'un autre côté, la victoire du « non » ne semble guère avoir renforcé la croyance dans la thèse du « plan B » qui devait favoriser la France et les intérêts des Français.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand