WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les enjeux environnementaux, économiques, sociaux et politiques de l'accès à l'eau dans l'agglomération de Lima et plus spécialement dans les quartiers dits « asentamientos humanos », quel avenir pour une ville assoifée ?

( Télécharger le fichier original )
par Claire Gaillardou
UFR de Géographie Bordeaux III - DEA de géographie, mention développement, sociétés et cultures 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

III-2 Le prix de l'eau

Les personnes qui vivent dans des habitats précaires sont les premières à être frappées par les maladies liées à l'eau Souvent, le seul moyen dont disposent ces populations pour se procurer de l'eau potable consiste à en acheter auprès de fournisseurs privés, à un coût jusqu'à dix fois supérieur à celui de l'eau courante.

- Les prix du réseau de la SEDAPAL :

La SEDAPAL s'occupe de plus de 1 000 000 d'usagers. Pour effectuer l'établissement et l'application des tarifs, elle classifie ces usagers en cinq catégories : sociale, domestique, commerciale, industrielle, et étatique. 94% des usagers sont considérés comme « résidentiels » et inclus dans les catégories sociale et domestique, les 6% restant forment la catégorie non- résidentielle.

En accord avec son cahier des charges, la SEDAPAL a établi à Lima une politique de subvention de l'eau consistant en théorie à faire payer plus cher aux industriels et aux entreprises qu'aux particuliers. En effet, alors que le coût moyen pour un mètre cube d'eau peut être chiffré à

1.5487 sol en 2002, soit 0.4407 dollar, les entreprises commerciales et les industriels payent 3,238 soles (0,9225 dollars) et l'Etat 1,614 sol, soit 0.4598 dollar1. Les volumes d'eau consommés par l'Etat et les particuliers sont donc subventionnés par les industriels et les entreprises commerciales.

L'entreprise publique assure également des prix plus modérés pour ses plus faibles consommateurs, jugés raisonnablement comme étant les plus démunis. Ainsi à Lima, plus on consomme d'eau, plus on paie cher le litre supplémentaire.

La SEDAPAL pénalise ainsi les gros consommateurs au nom de deux principes : une politique de rationnement de l'eau dans les contextes actuels de pénurie, et une politique de subvention envers les consommateurs les plus pauvres qui sont reliés au réseau. Les politiques de l'entreprise fonctionnent parfaitement l'une avec l'autre mais peuvent se révéler dangereuses pour l'entreprise elle-même.

Ce serait le cas si ces mesures de pénalisation financière de la surconsommation avaient un effet coercitif, le prix de l'eau pour les plus petits consommateurs augmentant parallèlement pour retrouver la plus-value manquante.

De plus, une autre mesure de subvention concerne cette fois ci les consommateurs s'approvisionnant aux bornes-fontaines. Elles bénéficient en effet d'un tarif régulier au litre quel que soit le volume consommé. Celui-ci est équivalent au coût des vingt premiers litres du système particulier, soit 0.894 sol.

Cependant, parallèlement à ces mesures, le prix de l'eau à Lima connaît depuis quelques années une hausse significative.

-Le prix des entrepreneurs privés de l'eau :

Comme nous l'avons vu lors de l'étude des différentes modalités d'accès à l'eau, à coté de l'approvisionnement offert par le réseau de la SEDAPAL, on trouve aussi dans les quartiers les plus démunis, un approvisionnement par camions-citernes issus de petites entreprises privés.

1 Chiffres issus du Memoria 2002 de la SEDAPAL.

Photos 17 et 18 : Chargement d'un camion-citerne privé à Ventanilla, et livraison dans l'asentamientos humanos de Lomas de Carabayllo.

Source : Auteur.

Ceux-ci profitent du désengagement de la SEDAPAL dans des quartiers résultants d'invasion et souvent au statut foncier illégal, pour développer leur commerce.

Le prix ne cherche évidemment pas à être compétitif, car les conducteurs de camion savent pertinemment qu'ils sont la seule alternative viable.

Ces camions citernes livrent l'eau à l'échelle d'un bidon de 200 litres au prix de 1.5 sol, à des fréquences diverses selon les diverses situations familiales.

Etant donné que ces 200 litres équivalent à 1/5 de mètre cube, cela signifie que ces opérateurs privés font payer le mètre cube d'eau 7,5 soles, soit plus de 8 fois plus cher que les tarifs que propose la SEDAPAL.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein