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Les années Gorbatchev

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par Antoine Sauvagnargues
ILERI - Master 2008
  

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Le « putsch des conservateurs » :

C'est alors que tout va s'accélérer. Le passage à l'économie de marché aboutit, les 25 et 26 juillet 1991, lors du plénum du Comité central du PCUS, à l'abandon du principe de lutte des classes, cher au socialisme soviétique. La colère commence alors à monter dans le camp des conservateurs, fervents opposants de Gorbatchev depuis son arrivée au pouvoir. Ayant déjà mal accepté la perte d'influence de l'URSS en Europe de l'Est et redoutant l'éclatement de l'Union soviétique, ils tiennent Gorbatchev pour personnellement responsable de la décomposition de l'Etat, de la faiblesse de l'économie et de la perte de l'empire. Ils ne considèrent donc plus Gorbatchev digne d'être à la tête de l'Etat et songent à se débarrasser de lui. Ceux-ci auraient été poussés par la crainte de perdre leurs postes dans les instances dirigeantes. En effet, l'instruction menée un an plus tard par le procureur général Valentin Stepankov et les témoignages de personnalités des deux camps (pro ou anti-putschistes) arrivent à la conclusion que les dirigeants se sont vus politiquement condamnés et c'est pourquoi ils auraient agis. C'est ce qu'ils font le 19 août 1991, à la veille de la signature du traité sur la nouvelle Union, en retenant Gorbatchev et sa femme prisonniers dans leur résidence de vacances en Crimée et en le déclarant « incapable d'assumer ses fonctions pour raisons de santé ». Ils annoncent la formation d'un « Comité pour l'état d'urgence » avec à sa tête le vice-président de l'URSS, Ianaev, le Premier ministre Pavlov, le vice-président du Conseil de défense Baklanov, le président du KGB Krioutchkov, le ministre de l'Intérieur Pugo, le ministre de la Défense Iazoyv, le président de l'Association des entreprises d'Etat Tiziakov et le président de l'Union des paysans Starodobtsev. Les artisans de ce putsch sont donc les plus hauts dignitaires du régime.

Les putschistes, dans leur « Adresse au peuple soviétique », déclarent leurs intentions. Ils font occuper Moscou par l'armée, établissent la censure et interdisent les activités politiques hostiles au parti communiste. Cependant, ce putsch apparaît rapidement comme un « putsch idiot », selon les termes du journaliste Maxime Sokolov. En effet, l'armée ne peut pas utiliser ses armes, aucune communication, nationale ou internationale, n'est coupée, et les principaux opposants réformateurs, dont fait partie Boris Eltsine, ne sont pas inquiétés ni arrêtés. Toutefois, les conservateurs, alors enfermés dans le Kremlin, n'avaient pas pris en compte l'évolution de la société. Il est évident que celle-ci n'est plus aussi passive qu'auparavant et le peuple a pris goût à la liberté née avec Gorbatchev et la glasnost et ne compte pas la perdre. C'est pourquoi il répond massivement à l'appel à la résistance lancé depuis la « Maison Blanche », le Parlement russe, par Boris Eltsine. Le « Comité » commençant à sentir la situation lui échapper, a planifié un assaut du Parlement par les forces spéciales du KGB afin de déloger Eltsine. Cette entreprise échoua car ces forces ont refusé d'obéir et se sont ralliées au président de la Russie. Durant l'une des manifestations, Eltsine se tint debout sur un tank pour condamner la "junte". L'image, diffusée dans le monde entier à la télévision, devint l'une des images les plus marquantes du coup d'État et renforça très fortement la position de Eltsine. Des confrontations eurent lieu dans les rues environnantes, dont l'une menant à la mort de protestataires, écrasés sous un tank, mais dans l'ensemble on dénombra un faible nombre de violence. Le 21 août 1991, une large majorité des troupes envoyées à Moscou se rangea ouvertement au côté des manifestants. Le putsch échoua après trois jours d'existence, les putschistes sont arrêtés, à l'exception de Boris Pugo, le ministre de l'Intérieur, qui se suicide, et Gorbatchev revint à Moscou, en disant : « Nous volons vers un autre pays ».

Cet événement est donc l'un des souffles finaux du colosse soviétique qui, à partir de là, vivra ses dernières heures. A son retour, Gorbatchev tentera quelques ultimes actions afin de sauver ce qui peut l'être du régime. Mais le rôle de Boris Eltsine et celui du peuple soviétique, nouvellement libre, dans la résistance au « putsch des conservateurs » vont irrévocablement changer la donne.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe