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La couverture du risque maladie: essai d'une étude comparative entre les systèmes français et marocain

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par Jamila Zakour
Université Bordeaux IV Montesquieu - DEA de droit du travail et de la Protection Sociale 2006
  

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§1) La réforme de 2004 et la création de l'UNOCAM.

La loi n° 2004-810 du 13 Août 2004 relative à l'assurance chômage a donné naissance à l'Union Nationale des Organismes d'Assurance Maladie complémentaire (UNOCAM ci-après), réécrivant ainsi l'article L.182-2 du Code de la Sécurité Sociale.

Cet organisme qui regroupe des représentants des mutuelles, des institutions de prévoyance et des sociétés d'assurance, a pour fonction entre autres d'émettre des avis quant au choix d'admissions des actes, des prestations et des taux de remboursement. Ces avis ont une importance considérable car ils vont orienter les politiques de dépense des organismes complémentaires. Elle est également associée aux négociations portant sur les contrats et conventions signés avec les professionnels de santé. Il va sans dire qu'au regard de la tendance actuelle de recadrage budgétaire, les avis de l'UNOCAM comme la teneur des accords signés avec les professionnels de santé ne va pas dans un sens d'une extension de la couverture du risque maladie. D'ailleurs, la composition de cet établissement public administratif et les choix sémantiques l'illustrent bien: la « couverture maladie » laisse la place à la « gestion » ou « gouvernance » du risque maladie, et toutes les structures mises en place s'alignent sur une organisation qui tient du gouvernement d'entreprise, avec un conseil d'administration et à sa tête un Président. L'UNOCAM ne fait donc pas exception à la règle puisqu'elle est composée d'un conseil d'administration composé de douze membres tous issus des institutions mutualistes, d'assurance et de prévoyance, à leur tête un Président choisit parmi ses membres. Un collège de directeurs regroupant les directeurs de la CNAMTS ainsi que des secteurs libéraux et agricoles est institué. Conseil d'administration, collège décisionnel. Ce sont autant de structures que l'on ne s'attend pas a priori à voir dans un secteur aussi particulier que la couverture du risque maladie. Et pourtant tel est le cas à l'heure actuelle. Pour les défenseurs d'une gestion du risque maladie la définition traditionnelle de la protection sociale est inadéquate à formuler une « stratégie » (encore un thème tiré du monde des affaires) efficace pour à la fois réduire les déséquilibres financiers et promouvoir une vraie politique de prise en charge de la maladie qui couvrirait l'ensemble de la population.

Désormais toutes les décisions concernant les prestations et leur équilibre budgétaire ne ressort plus de la sphère de l'Etat: le protagoniste politique s'est amputé de cette fonction qui paradoxalement exerce une influence décisive sur les débats concernant les politiques budgétaires. Le Léviathan ne serait donc là uniquement pour mettre en place des cadres légaux et institutionnels souvent aidé par des acteurs de la sphère privée (mutuelles, assurances...) qui voient là une occasion de développer leur champ de compétences. Plus d'arbitrage, plus de coordination des décisions de la part du Gouvernement. Alors on pourra objecter que la personne de l'Etat n'est pas totalement absente de ces nouveaux centres décisionnels au regard notamment des modes de nomination des directeurs de CNAMTS. Mais là n'est pas le coeur du problème: l'inconvénient réside dans le fait qu'il y a une telle dilution des responsabilités qu'au fond on ne sait plus qui est vraiment responsable de quoi. Enfin, il est indéniable qu'une conception purement comptable s'est substituée à l'intérêt des administrés. La Loi organique du 2 Août 2005 le montre bien; sous couvert d'une meilleure lisibilité au profit du Parlement, cette loi s'aligne totalement sur les schémas fiscaux et comptables que l'on trouve habituellement dans les lois d'orientations portant sur les loi de finances.

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