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les conflits de la mondialisation

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par GORA BA
Université de Nice sophia antipolis - Master 1 en economie et gestion 2006
  

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B) Les prolongements du modèle des avantages comparatifs

Les raffinements de l'analyse en termes d'avantages comparatifs portent sur l'origine de ces avantages comparatifs. Ricardo ne raisonnait que sur les coûts en travail, donc avec un seul facteur, c'est donc les productivités comparées de travail qui étaient la source des avantages comparatifs.

a) Heckscher - Ohlin et la dotation factorielle.

Ø en 1919, Elie Heckscher, économiste suédois, publie un article intitulé " les effets du commerce international sur la distribution du revenu ". Il y présente les grandes lignes de ce qui deviendra le modèle HOS. Ohlin, a repris ses idées en 1933 dans un livre sur le commerce international. C'est Samuelson qui formalisera ces analyses à la fin des années 40.

Chez Ricardo, c'était les différences de savoir-faire et donc de technologie entre deux pays qui étaient la base des avantages comparatifs. Chez Heckscher et Ohlin, ce sont les différences de dotation de facteurs.

Ø Les hypothèses de base sont les suivantes :

· les pays connaissent les mêmes technologies

· les pays se distinguent par leurs dotations factorielles

Ø Un pays a un avantage comparatif dans le produit intensif dans le facteur pour lequel il est comparativement le mieux doté.

Cette spécialisation en fonction des dotations factorielles engendre l'égalisation de la rémunération des facteurs ente pays partenaires. Les deux auteurs font remarquer que l'échange de produits a, de ce point de vue, le même effet que si on avait procédé à un échange de facteurs. Cela s'explique par l'utilisation du théorème de Stolper-Samuelson : lorsque le prix d'un produit augmente, cela augmente la rémunération du facteur qui est intensif dans la production de ce bien et cela diminue parallèlement la rémunération de l'autre facteur. Un pays abondant en travail, va produire des biens intensifs en travail et il y aura donc une augmentation de la demande de travail suite à l'ouverture des échanges. La rémunération du travail va augmenter et celle du capital va baisser.

On retrouve l'idée selon laquelle l'échange international modifie la répartition des revenus : elle détériore la rémunération des détenteurs du facteur rare dans l'économie, ces détenteurs seront dons sans doute hostiles à l'ouverture.

b) Le paradoxe de Léontieff

Ø Il réalise le premier test empirique du modèle HOS en 1953, à partir de données de commerce américain en 1947. Il obtient un résultat paradoxal, puisque les Etats-Unis sont sensés être bien dotés en capital et qu'il observe une forte spécialisation dans des biens intensifs en travail. Il procède de la façon suivante : pour les biens exportés et pour les biens produits sur le territoire qui pourraient servir de substituts aux importations, il calcule le ratio suivant :

K/L = quantité de capital /quantité de travail (quantités nécessaires pour produire le bien exprimées en $ pour le capital et en hommes /an pour le travail). Il trouve 13.99 pour les exportations et 18.18 pour les importations. On a donc le ratio = 1.3 > 1

Alors que ce ratio devrait être inférieur à 1 étant donné la dotation factorielle des Etats-Unis.

Ce premier test est suivi par d'autres études empiriques, portant sur différents pays, qui tantôt confirment, tantôt infirment le modèle HOS.

v Ce test a été l'objet de différentes critiques

§ D'abord sur sa validité : Léontieff lui-même avait indiqué un premier problème : la productivité des travailleurs américains est trois fois supérieure à celle des autres travailleurs.

§ On ne prend en compte que les importations qui ont un substitut possible sur le territoire américain, on élimine donc une grande partie des matières premières.

§

§ Les tarifs douaniers peuvent expliquer une partie du résultat : les industries les plus protégées sont aussi celles qui sont les plus intensives en travail, cela limite le montant des importations riches en travail.

v Le développement des analyses néo-factorielles et des analyses néo-technologiques.

La critique de fond adressée au modèle HOS c'est l'idée qu'il y aurait une irréversibilité des intensités factorielles : en fait, un même bien peut être intensif en travail dans un pays bien doté en travail et intensif en capital dans un autre pays. Dans ce cas, le théorème HOS n'est pas vérifié, pas plus que celui de Stolper- Samuelson sur l'égalisation des prix de facteurs.

Ø Les analyses néo-factorielles : elles visent à mieux mesurer la dotation factorielle. Léontieff dès 1956 avait montré que les exportations américaines nécessitaient l'emploi d'une main-d'oeuvre plus qualifiée que dans les industries produisant des biens substituts d'importation.

Kravis (1956) observait aussi que les salaires étaient plus élevés dans les industries d'exportation que dans les autres. Le capital humain et la qualification du travail deviennent importants des avantages comparatifs.

Une étude de Wood (1964) montre que les différences de qualification expliquent bien la structure des échanges commerciaux Nord/Sud.

Ø Les analyses néo-technologiques : elles essaient d'expliquer le paradoxe de Léontieff en revenant sur une des hypothèses de HOS, à savoir que tous les pays sont capables de produire le mêmes biens car ils disposent de la même technologie. Elles introduisent au contraire l'idée qu'il existence des différences d'évolution technologique selon les pays. On distingue deux types d'approches néo-technologiques :

v L'écart technologique, théorisé par Posner en 1961.

Son idée est la suivante : le pays dans lequel apparaît une innovation bénéficie d'un avantage absolu sur les autres partenaires commerciaux pendant un certain temps, il pourra donc exporter ces nouveaux produits issus de l'innovation. Ces nouveaux produits sont ensuite imités, en raison de la diffusion des technologies, mais d'autres innovations viennent prendre le relais.

Dans cette analyse, la source des avantages comparatifs c'est l'écart technologique qui existe avec les autres pays. Les pays qui possèdent une avance technologique exportent des biens intensifs en nouvelles technologies, les autres des biens banalisés.

Ces intuitions de Posner ont été formalisées ensuite par Krugman (1979). Dans son modèle, il existe deux zones :

· les pays du Nord, qui innovent.

· Les pays du Sud, qui n'innovent pas

L'innovation prend la forme d'innovations de produits, qui sont d'abord fabriqués au Nord, puis ensuite au Sud. Krugman montre que le Nord est condamné à innover sans arrêt, pour maintenir l'écart technologique avec le Sud, sinon ses industries déclinent et disparaissent à cause de la concurrence des pays à bas salaires. Les hauts salaires du Nord reflètent selon lui la rente de monopole associée aux innovations : si l'écart technologique disparaît, cette rente disparaîtra aussi, il ne sera plus possible de verser de hauts salaires.

v le cycle du produit, théorisé par Vernon : il insiste sur le lien entre le cycle de vie d'un produit et les évolutions des échanges internationaux. Pour le cycle de vie du produite, il distingue 4 phases du volume des ventes : introduction, croissance, maturité et déclin à chaque phase du cycle de vie du produit, correspond une configuration des échanges internationaux. Il distingue trois zones : le pays innovateur, les pays suiveurs développés (qui sont au même niveau de développement technologique) et les PVD.

§ pendant la phase d'introduction le produit est intensif en technologie. Seul le pays innovateur en exporte et c'est dans ce pays que la consommation de ce produit commence, suivi par les pays suiveurs, qui sont alors importateurs nets.

§ Pendant la phase de croissance, on observe une forte croissance des exportations du pays innovateur et aussi de celles des pays suiveurs, qui deviennent progressivement exportateurs nets. Les PVD commencent juste à consommer ce produit, mais ils n'en produisent pas encore, ils sont donc importateurs nets.

§ Pendant la phase de maturité, la consommation dans le pays innovateur stagne et ses exportations commencent à décliner, il devient importateur net à la fin de la période. Pour les pays suiveurs, les exportations continuent à augmenter, ils restent exportateurs nets. Les PVD deviennent exportateurs, puis exportateurs nets.

§ Pendant la phase de déclin, le pays d'origine est importateur net, le déficit commercial pour ce bien devient de plus en plus important. Les exportations des pays suiveurs baissent. Ce sont les pays en voie de développement (PVD) qui assurent la production du bien pour l'économie mondiale, c'est devenu un bien banalisé.

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