WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

De la prise en charge du toxicomane en détention et du suivi à sa libération

( Télécharger le fichier original )
par Philippe THOMAS
Université Paris VIII - DEA droit de la santé, médical et médico-social 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.0.2 - Traitements des pathologies liées à la toxicomanie

Plus d'un tiers des détenus souffrent d'un problème lié à leur consommation de drogues et d'alcool, un sevrage brutal dans de mauvaises conditions de prise en charge peut être très mal ressenti physiquement et psychologiquement.

La majorité des détenus arrivent en détention à la suite d'une garde à vue, les simples usagers de drogue peuvent être maintenus dans les cellules d'un poste de police ou de gendarmerie pendant quatre jours (96 heures), dés lors que l'enquête aborde la législation sur les stupéfiants,98(*) beaucoup d'entre eux arrivent en état de manque.

Les détenus doivent en principe passer la visite médicale auprès d'un médecin de l'unité de consultations et de soins ambulatoires (UCSA) dans les 48 heures qui suivent leur placement en détention.

Le médecin évalue lors d'un entretien, l'état de santé du détenu et le traitement envisagé en matière d'addiction aux drogues et/ou à l'alcool. Les soins sont en relation avec le type de produit consommé. La personne peut bénéficier d'un traitement spécifique ou être orienté vers les services médico psychologiques régionaux (SMPR) ou les centres de soins spécialisés pour toxicomane (CSST) ou d'autres spécialistes.

En règle générale, le médecin doit être informé du traitement que suit un toxicomane pour décider s'il doit le poursuivre ou le modifier, Si le détenu détenait des médicaments à son arrivée en détention il doit aviser le médecin pour les conserver ou non en cellule99(*)

La sous-évaluation des chiffres sur le nombre des toxicomanes est une réalité qui peut être comparée avec une série d'études réalisées dans l'Union Européenne. L'usage de drogue au cours de la vie d'un détenu dépasse les 50 %. Ce chiffre varie selon le type de prisons et le pays, il se situe entre 22 et 86 %.100(*)

Les pathologies correspondent à la toxicité des produits utilisés, la connaissance du produit aide le diagnostic du médecin qui pourra envisager un traitement approprié. Cependant en raison d'une polytoxicomanie croissante, on relève des affections communes comme le VIH, le VHB en nette augmentation101(*) et le VHC.

Des études médicales récentes à ce sujet, exposent des risques cardiovasculaires ignorés ou mal connus du médecin. D'autres constats évoquent des infections urinaires à répétition, des insuffisances rénales, des pertes d'appétit, une déshydratation, ulcères ...

Le phénomène de la polytoxicomanie ou polyconsommation consiste à associer différentes substances toxiques afin d'en renforcer ou modifier les effets. Il peut s'effectuer du fait d'un usager régulier de plusieurs produits indépendamment les uns des autres ou du fait d'une consommation simultanée des produits 102(*)(...) La physiopathologie est complexe et compliquée par la polytoxicomanie souvent associée ou par les excipients ajoutés à ces drogues : toxicité vasculaire propre, vascularite, thrombose artérielle ou veineuse.103(*)

Le THC comme l'héroïne a tendance à faire chuter les défenses immunitaires d'un consommateur. Certaines catégories d'amphétamines comme le « crystal meth » affaiblissent un groupe de cellules immunitaires appelées cellules CD8+.104(*)

Plus graves seraient les affections neurologiques qui peuvent dégénérer en troubles mentaux plus ou moins importants selon les individus. Nicole MAESTRACCI souligne l'inégalité des personnes en la matière.105(*)

Certaine études tentent d'établir un lien entre cannabis et schizophrénie, cette maladie est souvent dépistée par les médecins à l'adolescence et les jeunes adultes. Dans l'ensemble, les résultats laissent penser que l'usage régulier de cannabis risque de fragiliser le psychisme de jeunes personnes et de provoquer des complications permanentes chez celles qui seraient plus « réceptives » aux stupéfiants.

* 98 Garde-a-vue, articles, 63, 63-1 et 706-29 du Code de procédure pénale ; Cour de cassation. 8 juin 1999, (D. 1999, IR, 221) ; circulaire Ministère de la Justice du 17 juin 1999. Sur la retenue douanière, art. 67 ter et 323 du Code des Douanes

* 99 Articles D.285 et D.335 du Code de procédure pénale, circulaire 45 DH/DGS/DAP du 8 décembre 1994

* 100 BIRD, S. ET ROTILY, M. «results from European prisons, Inside methodologies for counting blood-borne viruses and injector-inmates' behavioural risks -», Howard Journal 41 (2002),

* 101 MAESTRACCI Nicole, les drogues, PUF 2005 - page 52

* 102 MILDT - Drogue savoir plus risquer moins - juillet 2000

* 103 Journal des maladies vasculaires de  VANDHUICK O. , vol. 29, no5, pages 243-248 - Edit. MASSON, 2004

* 104 HOSEIN SR - Toxicomanie : Des ravages corporels et cérébraux - N° volume : 17 3/ 2005 avril/mai - http://www.catie.ca/ts.nsf/e187e49d33e573f4852566a40077a0c2/b63ffe4425d55e888525701800669dd4!OpenDocument

* 105 MAESTRACCI Nicole, les drogues, PUF 2005 - page 20

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci