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La Prolifération des Services de Jeûne et de Prière dans le milieu chrétien capois à partir de 1990

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par Jean Marc-Antoine PREDESTIN
Université chrétienne du nord d'Haiti : Faculté de Théologie - Licence en Théologie 2004
  

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CHAPITRE 1

L'ETAT DE LA SITUATION DANS L'AIRE DU CAP-HAITIEN

Nous avons limité ce travail au niveau du Cap-Haïtien à cause non seulement de son importance au niveau religieux, de sa position économique stratégique au niveau de la république d'Haïti, mais aussi et surtout en fonction de certaines connaissances que nous avons de ce milieu. Nous avons vécu toute notre existence dans cette ville et nous croyons sincèrement qu'il nous est plus facile de mieux aborder le problème de la prolifération des services de jeûne et de prière en choisissant une ville où nous avons fait nos premières expériences chrétiennes.

Dans ce chapitre, nous faisons une présentation de certains aspects essentiels relatifs à la ville du Cap-Haïtien en tant que champs de notre travail de recherche. Nous y considérons le profil du Cap-Haïtien tant sur le plan historique, géographique, économique que religieuse.

Ce chapitre fournit surtout des informations sur l'état de la situation des services de jeûne et de prière dans l'aire du Cap-Haïtien. A travers l'enquête menée sur le terrain, nous avons pu déterminer, d'une part, la quantité totale de ces services et leurs caractéristiques et d'autre part, les caractéristiques des organisateurs et des participants. Etant donné que la réalité de la ville du Cap-Haïtien à tous les niveaux de la sphère sociale est très peu différente de celle du reste du pays, nous pouvons arriver à la conclusion que les faits observés lors de nos investigations sont aussi réels dans le cas d'Haiti en générale.

Les informations qui nous permettent de vérifier deux aspects importants de notre travail de recherche sont fournis à l'intérieur de ce chapitre, nous voulons parler notamment du foisonnement des services de jeûne et de prière et les principaux buts de prière exprimés dans ces services. De 1990 à ce jour, les services de jeûne se sont beaucoup multipliés et les gens, en proie aux problèmes socio-économiques sans cesse croissants, expriment de plus en plus des buts de prière relatifs à la guérison, à la recherche de travail, la demande de visa d'immigration dans un pays occidental, etc.

1.1 GENERALITES 

Le Cap-Haïtien est situé au nord de la république d'Haïti, c'est la deuxième ville du pays1(*)4. La ville du Cap-Haïtien est considérée comme l'une des principaux centres d'attraction du pays à cause de ses diverses activités économiques telles que les usines, le tourisme, les ports ouverts aux commerces extérieurs et intérieurs. Ainsi, la ville reçoit des gens venant non seulement des 18 autres communes du département du Nord dont elle est le chef- lieu, mais également des gens du Nord-Est, du plateau central et même de l'Artibonite et du Nord-Ouest. Comme conséquence, le Cap-Haïtien qui faisait autrefois la fierté des gens du grand Nord avec sa tracée géométrique qui ne manquait pas de charme, ses rues étroites et propres est aujourd'hui une ville dégoûtante, rongée par le développement inquiétant et déstructurant des bidonvilles.

Le Paris de Saint-Domingue est devenu, de l'avis de plus d'un, la deuxième ville la plus honteuse d'Haïti après Port-au-Prince. La revue Haïti Presse Network a fait le constat suivant concernant la ville du Cap-Haïtien :

Les rues du Cap, jadis étroites et propres, quadrillaient le charme architectural de la ville. Mais la restauration souvent arbitraire des façades de la cité, sans aucun respect de l'architecture coloniale typique, la dégradation des chaussées et des canalisations, relèvent de l'indécence. Les projets de protection et de conservation, longtemps prônés par l'Institut de Sauvegarde du Patrimoine National (ISPAN) ne semblent guère avancer. Dans ces conditions, la métropole septentrionale pourra difficilement être classée au registre des patrimoines mondiaux.1(*)5

Cela nous montre à quel point la structure physique de la citée christophienne est détériorée par rapport à ce qu'elle représentait en terme de beauté.

D'un autre côté, Daniel Elie dans son article « Le Cap-Haïtien : Evolution Structurelle et Images Urbaines », paru dans la revue Chemins Critiques, a fait remarquer que la transformation du Cap-Haïtien est due à des migrants ruraux entamés timidement dans les années 70 et s'est brutalement accélérée avec la chute des Duvalier en 1986. Il ajoute que, de 1978 à 1988, la ville a profondément changé d'aspect et l'appropriation par des secteurs dits informels de la quasi-totalité de la ville, la transformation du tissu urbain historique, l'inadéquation et la carence de l'infrastructure et enfin la surpopulation en sont les caractéristiques les plus immédiatement palpables1(*)6.

Donc, il convient dans cette partie de faire le point sur la ville du Cap-Haïtien en mettant l'accent particulièrement sur son profil historique, son importance sur les plans géographique, administratif et religieux.

1.1.1.- Profil de la ville du Cap-Haïtien 

La renommée et l'attrait du Cap-Haïtien ont traversé toute l'histoire d'Haïti. Fondé en 1670, le Cap-Haïtien est remarquable par son histoire, riche, depuis plus de 333 années1(*)7. La grande fierté des capois, l'originalité culturelle et l'architecture de la ville sont devenues proverbiales. La région représente depuis longtemps le principal attrait touristique du pays. La route du Cap était un passage obligé pour les nombreux touristes qui sillonnaient le pays dans les années 80. Un pôle d'attraction renforcé par le charme " sablé " de nombreuses plages du littoral atlantique, par la proximité de la commune de Milot où se dressent encore les vestiges du Palais Sans-Souci, de la Citadelle Henri Christophe et bien d'autres sites historiques du département du Nord.

La ville ne s'appelait pas toujours Cap-Haïtien, elle portait le nom, dans la période pionnière, de petite bougarde du Bas-du-Cap1(*)8, de Cap-Français1(*)9 durant la colonie et de Cap-Henry2(*)0 sous le règne d'Henri Christophe. Le Cap a connu aussi un passé d'ancienne capitale de Saint-Domingue. Au niveau géographique, le Cap-Haïtien est situé dans le Nord du pays, elle est localisée dans le golfe du Cap à 19 : 45 : 00 Latitude Nord et 72 : 11 : 00 longitudes Ouest2(*)1. En terme de poids démographique, le Cap-Haïtien est parmi les villes les plus peuplées et compte à peu près 800,000 habitants. Un chiffre qui, selon une étude de Oxfam, semble ne pas tenir compte de l'expansion de la ville vers ses trois sections communales (Haut du Cap au sud, Petite Anse au sud-est et bande du Nord à l'ouest).2(*)2 Au niveau culturel, les capois sont surtout réputés pour leur grande intelligence, leur sens d'hospitalité et leur façon très singulière de parler le créole haïtien.

1.1.2.- Importance au Niveau religieux 

La ville du Cap-Haïtien n'a pas seulement de valeur au niveau historique et économique, elle est aussi un endroit stratégique au niveau culturel et religieux tant pour les vodouisants que pour les chrétiens. D'ailleurs, on sait que du côté de Morne- Rouge, à quelques pas de cette ville a eu lieu l'importante cérémonie vodouesque des esclaves de Saint-Domingue dénommée « la cérémonie du Bois Caïman ». Bien avant 1791, lors de la reconstruction de la ville après l'incendie de 1734, on avait construit une importante église paroissiale au Cap dont MOREAU de SAINT-MERY a fait la description2(*)3. Pour les chrétiens catholiques romains, le Cap est avec Port-Au-Prince, les sièges des deux seuls archidiocèses du pays2(*)4. La majorité des dénominations chrétiennes connues dans le secteur religieux en Haïti sont représentées au Cap-Haïtien. Nous y trouvons des catholiques romains et des Anglicans. Pour le Protestantisme, nous comptons des Baptistes, des méthodistes, des Nazaréens, des pentecôtistes, des églises de Dieu, des églises du Christ, des églises Evangéliques, des églises Wesleyennes, des disciples et d'autres groupes comme les témoins de Jéhovah, les Mormons ou l'Eglise des saints des derniers jours, les adventistes du septième jour, etc.

1.1.3.- Etat de l'évolution des services de jeûne et de prière 

Les investigations que nous avons menées sur le terrain nous ont permises de réaliser que de 1990 à nos jours, il y a une très forte augmentation des services de jeûne et de prière à travers la ville et ceci au niveau des principales dénominations chrétiennes de la ville. Avant 1990, on ne pouvait compter que 12 services de jeûne et de prière, ce qui représentait 14% de la quantité totale des services de jeûne et de prière existant aujourd'hui. Les églises protestantes avaient eu dans leur programme des réunions de prière organisées le soir ou tôt dans la matinée pendant à peu près deux heures d'horloge, mais, il n'y avait pas eu tant de services organisés à l'extérieur des temples et par des laïcs. Et dans le catholicisme, il était plutôt rare de rencontrer ces services.

Aujourd'hui nous comptons dans la ville du Cap-Haïtien environ 84 services de jeûne et de prière, soit une augmentation de plus de 85% par rapport aux années 80 où il y avait seulement une douzaine de ces services dans la ville. Cette augmentation est constatée d'une part chez les protestants qui avaient déjà eu l'habitude d'organisation de ces services et d'autres part chez les catholiques qui commençaient à s'intégrer dans cette pratique à partir de la montée du mouvement Charismatique aux environs des années 90. A travers une figure (Voir annexe III ), nous retraçons le cheminement du rythme d'évolution des services de jeûne et de prière dans la ville du Cap-Haïtien. Nous avons considéré dans notre démarche quatre périodes qui sont ainsi divisées : la période d'avant 1990, celle de 1990 à 1995 qui est une période dominée par le coup d'Etat militaire du Général Raoul Cédras contre le Président Jean Bertrand Aristide, une autre de 1996 à 2000 dominée par la crise parlementaire du Président René Préval et le gel de l'aide économique à Haïti par la communauté Internationale et une dernière de 2001 à nos jours.

1.2.- ORGANISATION DES SERVICES 

Ces services de jeûne et de prière qui pullulent à travers la ville du Cap-Haïtien adoptent une forme d'organisation tout à fait particulière. Ils sont à plusieurs égards différents des autres types de services organisés habituellement dans le milieu ecclésiastique capois tant par leur forme que par leur contenu. La majorité d'entre eux se tiennent non seulement en dehors des temples conçus pour la tenue de cultes religieux, mais sont également sous la responsabilité des laïcs qui décident délibérément de les organiser en vue, disent-ils le plus souvent, de répondre aux besoins de délivrance des participants. Aussi, un nombre important des responsables n'ont reçu aucune autorisation ni des instances étatiques, ni d'une mission ou dénomination chrétienne légalement reconnue pour organiser ces services.

Les aspects que nous allons considérer dans cette partie concernent spécifiquement l'horaire et la durée de ces services, le lieu d'organisation, les types de messages qui y sont délivrés et surtout le profil de ces services.

1.2.1.- Horaire et durée des services 

Ces services de Jeûne et de prière fonctionnent à différentes heures de la Journée et pendant tous les jours de la semaine, le dimanche excepté. Les services dits de jeûne fonctionnent habituellement dans la matinée de 6 heures AM jusqu'à midi, les cris de Midi commencent à partir de 12 heures jusqu'à une heure et les veillées de prière entre 8 heures PM et 5 heures AM. Sur les 84 services de jeûne et de prière répertoriés dans la ville du Cap-Haïtien, nous avons trouvé que 42 d'entre eux, soit 50 % fonctionnent dans la matinée ; 9 à partir de midi, soit 10% et 33 dans la soirée, soit 40%. La durée se diffère d'un type de service à un autre ; pour les services dits de jeûne, ils durent entre 5 et 6 heures, les cris de midi, une heure et les veillées de prière entre 7 et 8 heures.

Les services dits de jeûne fonctionnent le plus souvent les mardi, jeudi et samedi, les cris de midi, presque tous les jours, sauf les samedi et dimanche et les veillées fonctionnent pour la plupart les lundi, mercredi et vendredi soir. Lors de notre enquête, nous avons trouvé que 5 de ces cellules de prière organisent à raison d'une fois par trimestre des séances de jeûne et de prière pendant environ 12 heures d'horloge. Ces services sont appelés des «des 6 pour 6 », c'est à dire, ils commencent de 6 heures du matin pour se terminer à 6 heures du soir. Cette catégorie de service se trouve le plus souvent au niveau des cellules de prière à tendance protestante.

En guise d'illustration, nous avons jugé nécessaire de présenter à travers une figure des données fournissant une idée de la distribution de ces services divisés selon la terminologie Jeûne, cris de midi et veillée ( Voir l'annexe III).

1.2.2.- Lieu des services

En ce qui concerne le lieu où se tiennent les services, on pourrait les classer selon deux catégories distinctes.  D'abord, des services de jeûne et de prière qui sont tenus sous la responsabilité directe des dénominations catholiques romaines et des adventistes du septième jour. Ces services sont reconnus officiellement par les dirigeants de ces dénominations précitées et sont organisés à l'intérieur même des temples. Ils représentent 20% de la totalité des services de jeûne et de prière dénombrés dans la ville du Cap-Haïtien. Ensuite, l'autre catégorie concerne des services de jeûne et de prière organisés un peu partout ; sur la montagne, à domicile, dans des sanctuaires de prière et autres. Cette catégorie échappe pour la plupart au contrôle d'une mission ou d'une dénomination donnée, leurs organisateurs sont le plus souvent des laïcs qui prennent seuls la responsabilité de l'organisation. Dans certains cas, nous trouvons parmi les organisateurs de cette catégorie de service, des groupes qui sont liés à une mission ou une dénomination. Nous pouvons prendre en exemple, des services de jeûne et de prière organisés à proximité du lycée National Philippe Guerrier qui sont tous sous la responsabilité des groupes liés à l'église Evangélique de la Rue 12 E. Il y a aussi le Groupe Gédéon de l'église Baptiste Redford qui organise un service sur la montagne, le groupe disciple de la paroisse du Sacré-coeur qui lui aussi organise un service sur la montagne, etc., mais ces cas ne représentent que 10% des services organisés hors des temples, soit 7 sur 67 services.

L'enquête nous révèle que 59 des 84 services recensés, soit 70% sont dirigés par des frères ou des soeurs laïcs partageant le dogme d'une dénomination chrétienne donnée. Ces dirigeants endossent seuls la responsabilité de l'organisation ; c'est, pour ainsi dire leur initiative personnelle qui n'engage personne d'autre.

1.2.3.- Messages 

Les messages délivrés à l'intérieur de ces services étalent à vrai dire la dimension illimitée de la foi. Il est montré aux participants toutes les grandes bénédictions dont ils pourraient être l'objet s'ils avaient mis leur foi en Dieu. La toile de fond des messages se trouve dans le verset suivant : « Toutes choses sont possibles à celui qui croît »( Marc 9 : 23). Ces messages cherchent à attirer l'attention des participants sur le fait que Dieu ne cessera jamais  de jeter sa bénédiction sur eux. Au contraire, il est toujours heureux de répondre aux espérances les plus vastes de la foi : « Ouvre ta bouche toute grande, et je la remplirai », lit-on dans les psaumes 81: 10. Ces messages insistent sur le fait que les trésors inépuisables du ciel sont ouverts à la foi et tout ce qui est demandé en priant, Dieu est fidèle et juste pour l'accorder. Les prédicateurs s'appuient aussi sur les paroles suivantes trouvées dans le livre de Matthieu, chapitre 21 et le verset 22 : « Quoi que vous demandiez en priant, si vous croyez, vous le recevrez. »

De façon plus détaillée, nous avons constaté que les messages tournent autour de trois principaux thèmes : le Miracle, la Guérison et la Bénédiction matérielle :

· Dieu est le Dieu des miracles, en ce sens, l'accent est mis sur le pouvoir de Dieu de multiplier la farine de la veuve et de l'orphelin ( 1 Rois 17 : 16), de commander aux corbeaux de donner à manger à ses serviteurs ( 1 Rois 17 : 6), de multiplier du pain pour donner à manger aux gens ( Matthieu 15 : 36, Marc 6 : 35-44) et de changer l'eau en vin ( Jean 2 : 2-11). Dieu est présenté comme le même hier, aujourd'hui et éternellement, le bon père céleste qui peut jusqu'à présent donner de la manne à son peuple, comme il avait fait pour le peuple Israël dans le désert pendant 40 ans ( Exode 16 : 35).

· Dieu est le Tout- Puissant qui peut ressusciter les morts ( 1 Rois 17 : 23, Jean 11 : 44), le Médecin par excellence qui peut guérir toute sorte de maladie, recouvrer la vue aux aveugles et faire entendre aux sourds ( Marc 7 : 31-37, Jean 9 : 6). Il a le pouvoir de chasser les mauvais esprits et de guérir les maladies surnaturelles ( Matthieu 9 : 35, 15 : 28, Marc 5 : 13, Actes des Apôtres 5 : 16). Dans les messages, les prédicateurs ne cessent de faire référence aux multiples interventions miraculeuses de Jésus pour guérir des malades désespérés comme ce fut le cas du bonhomme au bord de la piscine de Béthesda et la femme qui avait une perte de sang pendant plus de 10 ans ( Marc 5 : 25-34 et Jean 5 : 5-9).

· Une autre toile de fond des messages délivrés dans les services de jeûne et de prière concerne la Bénédiction matérielle. Les prédicateurs mettent l'accent sur les promesses de prospérité, de bien-être matériels et économiques de Dieu vis-à-vis de son peuple ( Lévitique 26 : 3-13). L'attention des participants à ces services est attirée sur les grâces matérielles réservées à ceux qui se confient en Dieu.

Nous ne voulons pas terminer cette section sans partager les commentaires de André Godin sur les messages délivrés par l'église dans le cadre des services de jeûne et de prière. Il a attiré notre attention sur le comportement de l'être humain de prêter à Dieu des désirs qui répondent à ses propres besoins, sans tenir compte de la volonté de Dieu. Les prédicateurs ont toujours pris le plaisir de répéter aux fidèles que Dieu peut tout faire, mais sans jamais mettre l'accent sur la volonté de Dieu de faire ou de ne pas faire une chose donnée. Car, en dépit des bonnes intentions de l'homme, la volonté de Dieu peut ne pas être en accord avec la sienne. Gourdin souligne:

 Si une église propose un chemin de croissance et d'actualisation qui fait correspondre besoins humains et cheminement de foi, il sera important de rester prudent. L'être humain prête facilement à Dieu des désirs qui comblent ses propres besoins. Il pourrait ne s'identifier à aucun désir « autre » que les siens. Il ne peut y avoir de maturité chrétienne sans ouverture, sans don de soi, à l'image de Jésus qui a aimé jusqu'à donner sa vie. S'il est bon que les responsables organisent la communauté pour qu'elle lutte contre les pauvretés du milieu en essayant de combler les manques et de répondre aux besoins des personnes, il ne faut pas pour autant proposer un Évangile qui ne soit qu'une recherche égoïste de soi. Le cheminement chrétien est une actualisation du salut dans les différents niveaux de la vie et une croissance dans l'amour, donc dans l'ouverture à l'autre.2(*)5 

1.2.4.- Profil de ces services 

Les services suivent ordinairement le même ordre que les cultes des dénominations auxquelles ils appartiennent. Les services de jeûne et de prière des églises catholiques s'apparentent aux cultes catholiques et les services des dénominations protestantes conservent le profil des cultes protestants. Mais ce qu'il faut souligner c'est que quelque soit la dénomination d'appartenance de ces services de jeûne et de prière, ils se divisent en six grandes parties :

· L'introduction : elle est composée des mots de salutation ou de bienvenue, de chants et de prière d'ouverture ;

· Louange et Animation : cette partie, dit-on, est la partie musicale de ces services où les participants donnent gloire et louange à Dieu avec des chants, des psaumes et des instruments de toutes sortes (Ps. 150.) Elle est l'une des plus importantes surtout dans les services dits de jeûne, elle est d'ailleurs très appréciée par les participants et absorbe près de 50% de la durée totale de ces services ;

· Des prières d'intercession : dans cette partie, des requêtes de toute sorte sont adressées à Dieu par les participants. Dans certains services, on pourrait même voir des participants qui prient avec une photo ou un passeport en main. C'est dans cette partie que l'invitation est faite aux participants de ne rien oublier, mais d'abandonner tout entre les bras de Dieu qui sont assez larges et solides pour recevoir tous les problèmes et toutes les calamités auxquels ils font face, quelle que soit leur nature. Tous les besoins doivent y être dévoilés : Guérison, divorce avec le diable, mariage, départ, enfantement. Certaines fois, les dirigeants demandent aux participants d'intercéder pour quelques minutes en faveur d'Haïti qui souffre de tous les maux du monde.

· Témoignages sur les bienfaits de Dieu : dans les services à tendances protestantes, la parole est accordée à des participants de témoigner des bienfaits déjà réalisés par Dieu dans le cadre de ces services. Cela permettra aux autres participants de croire qu'ils ne viennent pas prier pour rien, mais un jour ou un autre leurs prières seront aussi exaucées comme ceux-là qui sont déjà délivrés. Les témoignages assurent aux autres participants que la délivrance arrive sûrement, ils ne doivent qu'attendre leur tour.

· Le Message de la parole : nous avons déjà parlé du contenu des messages, seulement nous voulons souligner que dans les services catholiques, ce sont les prêtres qui se chargent de présenter la parole de Dieu au peuple de Dieu. Même si le prêtre ne participe pas activement au service, mais quand vient l'heure pour la présentation de la parole, il doit venir le faire, car il n'est pas permis dans le catholicisme à n'importe qui de délivrer un message sans avoir reçu l'onction nécessaire.

· La conclusion : c'est la fin du service, elle est composée de chants, d'appel à la conversion, de prière finale et du prononcé de la bénédiction.

1.3.- CARACTERISTIQUES DES ORGANISATEURS 

Les responsables des services de jeûne et de prière qui sont organisés dans la ville du Cap-Haïtien ne présentent pas le même profil, leurs caractéristiques ne sont pas uniformes, ils se diffèrent d'un groupe à l'autre ou d'un individu à l'autre. Pour certains services, c'est un ministre religieux qui est le principal responsable, surtout pour les services qui sont organisés dans les temples et sous l'obédience d'une église bien déterminée. Pour d'autres, ce sont des groupes ou des associations de fidèles liés à une congrégation qui sont les responsables. Ces services sont en majorité organisés sur des montagnes ou dans des lieux autres qu'un temple. Et pour une autre catégorie, ce sont des fidèles laïcs chrétiens, le plus souvent ce sont des diacres ou des diaconesses, des hommes ou des femmes de prière, comme on se plaît à les appeler, qui en sont responsables. A préciser que les organisateurs de cette catégorie ne sont ni des théologiens, ni des ministres religieux travaillant pour le compte d'une mission ou d'une Congrégation donnée, ce sont de simples frères ou soeurs.

Suite aux investigations que nous avons menées sur le terrain dans le cadre de ce travail, nous avons trouvé que les responsables de ces services se divisent en trois principaux groupes : d'abord des ministres religieux, c'est à dire des pasteurs ou des prêtres, ensuite des leaders laïcs qui n'ont reçu aucune formation théologique et en plus de cela, qui n'engagent aucune mission ou congrégation dans leurs actions et un autre groupe composé de membres de chorales, d'associations de jeunesse ou autres groupes à l'intérieur de l'Eglise qui sont autorisés par leur congrégation à organiser ces services.

1.3.1.- Les ministres religieux

Les ministres religieux, prêtres ou pasteurs sont au nombre de 9 et représentent 11% de l'ensemble des organisateurs des 84 services répertoriés dans la ville du Cap-Haïtien. Les services où des prêtres ou des pasteurs sont responsables, ce sont des services organisés par l'administration de l'église elle-même et qui rentrent convenablement dans le programme régulier de l'église. Et, il faut même souligner que ce ne sont pas tous les services organisés à l'intérieur d'un temple qui sont sous la responsabilité de ministres religieux. Le plus souvent, ces services sont organisés sous la férule de certains groupes d'église, comme nous l'avons déjà mentionné, des chorales, des groupes de prière, etc. Ce pourcentage de 11% est bien un faible niveau de participation des ministres religieux dans les services de jeûne. Nous avons même recueilli le témoignage de certains fidèles qui se plaignent de ne jamais voir leur pasteur assister aux services de jeûne et de prière tenus habituellement dans leur église.

Il faut souligner aussi que ce ne sont pas tous les ministres religieux qui ont une formation théologique, nous rencontrons ces cas surtout dans certaines des dénominations protestantes où des frères et des soeurs s'auto-proclament pasteurs sans avoir reçu une formation théologique. Nous savons déjà la réalité des choses en Haïti et plus particulièrement dans la ville du Cap-Haïtien où les gens créent de façon exagérée de petits temples çà et là. Les responsables n'ont pas eu le temps de faire des études bibliques ou tout simplement ne veulent pas faire des études. Car pour certains, le fait d'aller suivre des cours dans un institut biblique est une perte de temps. Ils croient que c'est le Saint-Esprit qui forme des pasteurs et par conséquent, il est tout à fait inutile d'aller dans un centre biblique fait de mains d'Hommes pour recevoir de la formation sur Dieu. Mais toutefois, nous n'avons pas exclu ces gens de la catégorie des ministres religieux, dès qu'ils se disent pasteurs, nous les croyons au mot et nous n'avons même pas cherché à savoir s'ils sont théologiens ou non.

1.3.2.- Les leaders laïcs

Un pourcentage de 68%, soit 57 sur les 84 services de jeûne et de prière recensés dans la ville du Cap-Haïtien sont organisés par des leaders Laïcs, hommes et femmes. Ces derniers ne sont ni des prêtres, ni des pasteurs, mais des membres d'église appartenant à une dénomination religieuse donnée. On trouve dans cette catégorie, des diacres, des diaconesses, des dames et des hommes de prière qui prennent délibérément l'initiative d'organiser ces services organisés un peu partout : à domicile, dans des cellules, sanctuaires ou maisons de prière, sur la montagne et autres lieux appropriés. Les organisateurs prennent seuls la responsabilité et n'engagent dans leurs actes aucune autre institution. Le plus souvent, ils déclarent avoir reçu un ordre ou une révélation spéciale de Dieu en vue d`organiser ces services. Nous avons rencontré lors notre enquête sur le terrain des cas où des cellules de prière étaient devenues églises et aussi des leaders laïcs devenus pasteurs.

1.3.3.- Les Groupes 

Les services organisés par des chorales, des associations de jeunesse, des groupes de prière et autres représentent 21% de l'ensemble, soit 18 sur 84. Cette catégorie d'organisateurs, contrairement aux laïcs, travaille sous l'obédience d'une église donnée et engage dans ses actions l'administration de cette église. Ce sont surtout les services de jeûne rencontrés dans les églises catholiques qui sont organisés par des membres des chorales ou des groupes des paroisses où se tiennent ces services. Normalement, il n'y a pas longtemps que les églises catholiques commençaient à organiser ces types de service, cela a commencé aux environs des années 1990 avec la montée du « Mouvement Charismatique » au sein de cette église. Donc, comme nous l'avons déjà expliqué, les prêtres ne participent à ces services que pour présenter la parole au peuple de Dieu, étant donne que dans le catholicisme cette tâche n'est pas laissée au soin des personnes qui n'ont pas été investi de cette mission. Dans les églises adventistes du septième jour, ce sont aussi des groupes qui sont responsables des services de jeûne et de prière organisés chaque mercredi dans tous les temples adventistes du Cap-Haïtien. A un degré moindre d'autres services des églises baptistes et évangéliques sont aussi organisés sous la responsabilité de certains groupes.

1.3.4.- La tendance religieuse prédominante 

Presque toutes les dénominations chrétiennes oeuvrant dans la ville du Cap-Haïtien sont concernées par la prolifération des services de jeûne et de prière, à l'exception de quelque-unes telles les témoins de Jéhovah, l'église des saints des derniers jours appelés Mormons et autres. Mais, c'est la tendance protestante qui domine, on trouve un nombre assez important de services de jeûne qui s'appuient sur la doctrine baptiste, pentecôtiste et des églises de Dieu. La figure 3 trouvée en annexe III nous donne une idée précise de la tendance religieuse prédominante dans l'organisation de ces services. Nous divisons les différentes tendances religieuses en trois groupes : Les catholiques, les protestants et les adventistes du septième jour. Normalement, les adventistes auraient dû se trouver dans la catégorie des églises protestantes, mais nous les considérons séparément parce que les adventistes forment un groupe plus ou moins à part dans le protestantisme haïtien.

1.4.- CARACTERISTIQUES DES PARTICIPANTS 

Depuis les années 90, nous avons constaté que de plus en plus de gens de la classe moyenne et de la masse populaire fréquentent les services de jeûne et de prière. Dans la plupart de ces services auxquels nous avons assisté, surtout ceux des catholiques romains, nous avons remarqué que même des gens de la classe bourgeoise y prenaient part. Au cours d'un entretien, un curé d'une paroisse de la ville du Cap-Haïtien nous a cité des noms de personnalités bien connues de la bourgeoisie capoise qui ont fréquenté régulièrement le service de jeûne de sa paroisse. Ces gens-là, dit-il, n'y venaient pas pour demander quelque chose de matériel, mais en signe d'action de grâce pour les multiples bénédictions dont ils sont l'objet de la part de Dieu. Et certaines fois, d'autres gros commerçants y venaient aussi prier pour remercier Dieu et la Notre-Dame, après avoir sorti sains et saufs d'attentats ou d'actes de banditisme perpétrés contre eux par des voleurs ou des Zenglendos ( des bandits à mains armées).

Autant dire, la participation aux services de jeûne et de prière gagne la sympathie de presque toutes les couches sociales dans la deuxième ville du pays. Dans les paragraphes suivants, nous allons mettre l'accent un peu plus en détail sur certains traits caractéristiques des participants à ces services, notamment leur statut social et leur groupe d'âge, leur niveau d'éducation, les principaux buts de prière exprimés et leur conception religieuse.

1.4.1.- Statut social et groupe d'âge 

Comme nous l'avons fait remarquer précédemment, ces services sont fréquentés par toutes les couches sociales de la ville du Cap-Haïtien. Cependant, à 95%, c'est la présence des gens de la classe moyenne et de la masse défavorisée qui prédomine. C'est très rarement qu'on pourrait remarquer la présence des personnes de grande possibilité économique ; on les rencontre parfois dans les services de jeûne tenus dans le catholicisme. De toute façon, ce n'est une surprise pour personne que ces services soient fréquentés par si peu de gens de la classe possédante, puisque l'on sait qu'en Haïti particulièrement, ce sont les gens à faible revenu économique qui fréquentent le plus l'église et, à un degré moindre, une partie de la classe moyenne. Le peu de bourgeois qui sont religieux sont en majorité des fidèles catholiques romains, plus rarement des protestants.

Ce qui est important aussi à noter, c'est que depuis environ 20 ans, le temps où les services religieux étaient fréquentés exclusivement, surtout dans les dénominations protestantes, par des gens appelés « Tèt mare » est révolu. Ces « Tèt mare », pour répéter un terme couramment utilisé, désignait des jeunes, adultes et vieillards qui n'ont pas un niveau de vie économique normal et qui n'ont pas reçu non plus un niveau d'éducation élevé. On les faisait passer pour des innocents, des naïfs auxquels on pourrait faire croire ce que l'on veut. Aujourd'hui, non seulement on trouve des gens de tous les âges participant aux cultes chrétiens, mais aussi des jeunes étudiants et universitaires de la classe moyenne. Ces derniers participent très activement dans les services de jeûne et de prière de la ville du Cap-Haïtien et représentent une quantité non moins importante de l'ensemble des participants. A cause de la situation difficile que traverse le pays, ils sont obligés de rester au pied du seigneur en vue de trouver un moyen pour se défendre.

1.4.2.- Niveau d'éducation 

Les statistiques révèlent que plus de la moitié de la population haïtienne ne sait ni lire, ni écrire. Conséquemment, un nombre assez important de chrétiens ne savent ni lire ni écrire. A partir de là, nous pouvons avancer l'hypothèses que plus de 50% des participants à ces services sont des gens qui n'ont pas terminé leurs études primaires. Ensuite, le reste est composé de jeunes professionnels, de jeunes écoliers et étudiants et même d'universitaires déjà diplômés.

Chacun de ces groupes a des raisons tout à fait particulières qui les motivent à fréquenter les services de jeûne et de prière. D'abord, nous savons que, dans quel que soit le pays du monde, même dans les sociétés économiquement fortes, les personnes qui n'ont pas reçu une solide formation intellectuelle et professionnelle ont toujours du mal à avoir une situation sociale confortable. La tâche est d'autant plus difficile pour les gens des pays économiquement faibles comme Haïti où les malheureux peu instruits sont obligés de chercher un support pour pouvoir survivre. Si pour certains, le support se trouve ailleurs, mais pour les chrétiens du Cap-Haïtien, ils pensent pouvoir le trouver en persévérant dans les services de jeûne et de prière. Ensuite, l'autre groupe composé surtout des gens de niveau moyen et un peu plus avancé, sont aussi à la recherche d'une amélioration de leur condition de vie. Rien n'est facile en Haïti et pour sortir des difficultés, pour trouver du travail après le diplôme et pour réussir les examens, on doit se confier en Dieu, on doit prier et les services de jeûne et de prière offrent l'occasion idéale pour ce faire, selon la conception des participants.

A l'époque des examens, nous avons souvent remarqué une affluence d'élèves participant aux services de jeûne. Cela s'explique par le fait qu'ils cherchent un meilleur résultat scolaire. Nous avons en plusieurs occasions assisté à des services où, à la veille d'examens du baccalauréat, les organisateurs distribuaient des stylos dits « bénits » aux étudiants, une pratique tout à fait supersticieuse. Ainsi, Les gens croient que le seul fait de jeûner, de prier et de recevoir une plume spéciale, cela pourrait leur permettre d'aborder les examens avec plus de chance de réussir, même s'ils ne se sont pas préparés.

1.4.3.- Principaux buts de prière exprimés 

Les principaux buts de prière exprimés par les participants sont des requêtes relatives à la sollicitation auprès de Dieu de miracles, de guérisons, de prospérité matérielle, etc. Les gens sont le plus souvent à la recherche d'un mieux-être physique ou économique. Les requêtes de prière concernent le plus souvent la recherche d'un travail, de la guérison contre une maladie incurable où les médecins et les oungans ne pouvaient rien faire, d'un mariage avec un partenaire de la diaspora ou une personne aisée, d'un visa pour s'immigrer ailleurs, de la victoire dans le combat contre les persécutions ( les loas, le diable, les ennemis, etc.). En gros, toutes ces requêtes ont pour toile de fond une situation qui exige l'intervention miraculeuse de Dieu, une demande de guérison ou une demande de changement de l'état actuel des conditions de vie.

Dans ces services, la recherche de bénédictions matérielles prévaut sur celle de bénédictions spirituelles ; des demandes d'ordre spirituel telles que des prières de confession, de repentance, de conversion et autres sont aussi adressées à Dieu, mais dans une proportion inférieure par rapports aux besoins matériels. D'ailleurs, le succès de ces services est en grande partie dû au fait que les participants pensent pourvoir être délivrés de leurs problèmes matériels. Ces services sont de plus en plus réputés dans la ville du Cap-Haïtien comme un puits de délivrance, une source de bien-être matériel, une clinique spirituelle, une voie de protection ou de miracle, etc.

1.4.4.- Attachement religieux des Participants 

Les mêmes remarques que nous avons fait dans une des paragraphes précédents concernant les tendances religieuses prédominantes sont aussi vraies pour l'attachement religieux des participants. Ces derniers sont de presque toutes les catégories ecclésiastiques du Cap-Haïtien, sauf les témoins de Jéhovah. Même certains vodouisants ont quelquefois participé à certains jeûnes de l'église chrétienne. Ils pratiquent ainsi le « Syncrétisme Religieux » qui se résument en un peu de Dieu et un peu de magie (Moso Bondye, Moso Sòlòkòtò). Certains pratiquants du vodou éprouvant le plus souvent de la honte à se déclarer vodouisants, préfèrent dire qu'ils sont catholiques.

D'ailleurs, dans les services de jeûne et de prière organisés dans la ville du Cap-Haïtien, il est quelque peu difficile de distinguer les gens qui sont catholiques, adventistes, protestants ou autres. Lorsqu'il s'agit de chercher la délivrance, toutes les tendances religieuses s'entremêlent, on dirait même que l'oecuménisme est à l'honneur. Beaucoup de catholiques prennent part aux services de jeûne et de prière des protestants et il semble que l'inverse est tout aussi vrai. Nous connaissons des chrétiens protestants qui ont l'habitude de fréquenter les jeûnes faits à l'église catholique. En plus de cela, nous avons questionné des gens qui se disent protestants et qui nous ont avoué avoir toujours pris part au jeûne des catholiques, car disent-ils, ce sont les mêmes chants et que les prières sont adressées à Jésus plutôt qu'à la vierge Marie. Mais, de toute façon, la tendance protestante prédomine, on trouve beaucoup plus de gens attachés aux dénominations baptistes, pentecôtistes et des églises de Dieu fréquentant les services de jeûne et de prière.

* 14 Mathieu PHILIPPE et al. Cartes et études des risques de la vulnérabilité et des capacités de réponse en Haïti, Oxfam, Ateliers Grafopup, Port-au-Prince, 2002, p. 167.

* 15 http://www.haitipressnetwork.com/news.cfm?articleID=1094, consulté le 10 novembre 2003.

* 16 Elie DANIEL, «  Le Cap-Haïtien: Evolution Structurelle et Images Urbaines », article publié dans la revue Chemins Critiques, Vol 1 No. IV ( juillet 1990), p. 89.

* 17 Ibid,p. 89.

* 18 Ibid, p. 90.

* 19 Ibid. p. 91

* 20 Ibid., p. 107.

* 21 http://www.haiti-reference.com/geographie/villes/cap.html, consulté le 15 novembre 2003.

* 22 Mathieu PHILIPPE et al. Op. Cit., pp. 168-169.

* 23 Moreau De SAINT-MERY, Louis-Méderic, Description de la Partie Francaise de l'Ile de Saint-Domingue, Société française d'Histoire d'outre-Mer, 1986, p. 97.

* 24 http://www.haiti-reference.com/religion/catholique/ceh.html, consulté le 2 décembre 2003.

* 25 André GODIN, « Psychologie des Expériences religieuses: le désir et la réalité », Paris, éditions le centurion, p. 286.

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