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La sous-évaluation initiale et la liquidité des titres nouvellement introduits sur la BVMT

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par Chaouch Syrine
FSEGT - Maitrise en Finance 2007
  

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III.2- Les facteurs explicatifs de la sous-évaluation initiale

Plusieurs hypothèses peuvent expliquer la sous-évaluation initiale, on s'intéressera dans ce qui suit à présenter les facteurs les plus importants qui sont au nombre de huit.

2.1-Hypothèse des bulles spéculatives :

Cette hypothèse suggère que les rendements anormaux positifs constatés sur le marché des titres récemment introduits en bourse s'expliqueraient par les achats spéculatifs des investisseurs qui n'auraient pas reçu de titres à l'introduction. En d'autres termes, les prix d'offre des titres introduits seraient en rapport avec leur vraie valeur économique, mais la spéculation s'empare de ces titres après qu'ils soient introduits et poussent leurs prix à des niveaux déraisonnablement élevés. L'hypothèse des bulles spéculatives implique pour être vraie que les rendements anormaux positifs soient suivis de rendements anormaux négatifs, une fois le « soufflé retombé », ce qui ne correspond à aucune évidence empirique comme l'ont montré Jacquillat, Mac Donald et Rolfo pour le marché français et Ritter pour le marché américain.

2.2-Hypothèse d'aversion au risque des banquiers :

Selon cette hypothèse, les banquiers introducteurs qui conseillent les sociétés sous-évalueraient le prix des titres des sociétés dont ils conseillent l'introduction afin de réduire leurs risques et leurs coûts. En d'autres termes, la sous-évaluation aurait pour objet de réduire la probabilité que la demande de titres soit inférieure à l'offre et les risques qui en découlent.

2.3-Hypothèse d'assurance des banques introductrices :

Selon Tinic (1988), la sous-évaluation sert d'assurance implicite aux banquiers introducteurs qui engagent leur responsabilité civile auprès des investisseurs. La sous-évaluation est donc considérée comme une forme d'assurance contre les poursuites éventuelles que pourraient encourir conjointement l'entreprise émettrice et le courtier de la part d'acheteurs d'émissions mal évaluées.

2.4-Hypothèse de pouvoir de monopsone du banquier introducteur :

Certains auteurs dont Ritter (1984) ont montré que la sous-évaluation des titres à l'introduction résultait du pouvoir de monopsone qu'exerceraient les grandes banques introductrices vis-à-vis des petites et moyennes entreprises. En effet, les banques ont tendance à sous-évaluer les titres de ces sociétés dans le but de les placer ultérieurement auprès d'institutions avec lesquelles les banques entretiennent des relations d'affaires.

2.5-Hypothèse d'asymétrie d'information :

Une première explication théorique, due à Rock (1986), de la sous-évaluation est basée sur l'asymétrie de l'information qui existe entre les demandeurs de titres informés et non informés. Rock a aboutit à partir de son modèle à démontrer que si un investisseur non informé reçoit des actions lors d'une introduction en bourse, il a des chances supérieures à la moyenne de recevoir des actions qui se négocieront ensuite sur le marché à un cours inférieur au prix d'introduction.

Le modèle de Baron (1982) repose sur un type d'asymétrie de l'information totalement différent puisqu'il s'agit de celle pouvant exister entre la société qui s'introduit et son banquier. Ainsi, il cherche à voir s'il existe un contrat optimal entre la firme émettrice et son banquier sachant que :

· La firme émettrice ne peut pas observer l'effort réalisé par le banquier pour placer ses titres. Or, la demande pour l'émission va dépendre de cet effort de distribution dans la mesure où le banquier peut persuader les investisseurs d'acheter des titres et peut influencer leurs anticipations à travers l'information qu'il donne sur l'introduction.

· Le banquier possède avant de signer le contrat, des informations privilégiées sur le marché des capitaux et donc sur le marché futur des titres.

Sachant cela, l'entreprise émettrice aura pour objectif de trouver une fonction de compensation pour le banquier qui le poussera à augmenter son effort de placement et à utiliser ses connaissances sur le marché des titres. Le contrat prendra donc en compte le partage du risque entre la firme émettrice et son banquier avec une compensation payée au banquier pour ses conseils sur le prix d'offre et pour les efforts qu'il fait pour vendre les titres émis.

En premier lieu, Baron (1982) arrive à conclure que, si la firme émettrice et son banquier possédaient des informations équivalentes sur le marché des capitaux, un prix d'émission optimal pourrait être obtenu. Par contre, si la firme émettrice ne connaît pas les conditions du marché, elle est obligée de compenser le banquier afin de le pousser à faire état de ses informations privilégiées. Ceci va éloigner le prix d'offre et l'effort de placement du banquier de l'optimum trouvé précédemment.

De plus, Baron montre que la valeur de la délégation au banquier du choix du prix d'offre est une fonction croissante de l'incertitude de la firme émettrice en ce qui concerne la demande future pour ses titres. Ainsi, le prix d'offre est une fonction décroissante de l'incertitude ce qui implique que plus l'incertitude est grande, plus l'émission est sous-évaluée.

Beatty et Ritter (1986) ont, quant à eux essayé de tester les hypothèses concernant la sous-évaluation en utilisant des données empiriques sur les émissions.

Bien que ses modèles sont différents, les implications sont les mêmes en ce qui concerne la sous-évaluation des titres à l'introduction.

2.6-Hypothèse de la dispersion de la propriété et de liquidité du marché :

Cette hypothèse suggère que la sous-évaluation provient de la volonté du propriétaire de disposer le capital offert lors de l'introduction en bourse pour assurer au titre une liquidité plus importante sur le marché. De plus, la liquidité supplémentaire promise devrait contribuer au fur et à mesure de la cotation du titre de faire progresser le cours. Le taux de rendement requis par les investisseurs baisera en raison d'une réduction du risque de liquidité.

2.7-Hypothèse de signalisation :

Welch (1989) Grinblatt et Hwang (1989) et Allen et Faulhaber (1989) expliquent la sous-évaluation par l'hypothèse de la signalisation. En effet, les entreprises introduites en bourse recourent à la sous-évaluation pour refléter le signal non apparent de leur qualité récupérant ainsi le coût de la signalisation sur le marché boursier. N'oublions pas de signaler selon cette même hypothèse que les performances positives correspondent à des entreprises de bonnes qualité et susceptibles de performances à long terme.

2.8-Hypothèse du comportement stratégique :

Les performances anormales à court terme sont dues d'une part, au choix de la période propice d'introduction et d'autre part, à la sélection de la méthode de cotation la plus appropriée.

Conclusion :

Au cours de ce premier chapitre, nous avons présenté les conséquences de l'introduction en bourse en expliquant les principaux avantages et inconvénients liés à cette décision stratégique. Ensuite, nous avons étudié la rentabilité initiale et en particulier la rentabilité initiale anormale des nouvelles émissions. Enfin, nous avons présenté les facteurs explicatifs de la sous-évaluation initiale lors de l'introduction en bourse.

Dans la première section, nous avons présenté les principaux avantages liés à la décision de l'introduction en bourse dont les plus importants sont : le renforcement de la notoriété, l'assurance de la pérennité, la diversification des sources de financement, l'acquisition d'un pouvoir de négociation plus important avec les banques, la motivation du personnel et l'amélioration du degré de liquidité des titres nouvellement introduits en bourse. Parmi ces inconvénients : la perte de contrôle la dilution du capital, les coûts préalables à l'introduction, la perte de confidentialité la sélection adverse et le risque moral et enfin, la sous-évaluation initiales des titres.

Au niveau de la seconde section, nous avons défini la rentabilité initiale lors de l'introduction en bourse tout en ayant recours à plusieurs études déjà effectuées concernant ce sujet afin de mettre en évidence sur la rentabilité initiale anormale.

Au cours de la dernière section, nous avons présenté les facteurs explicatifs de la sous-évaluation initiale. Les principales hypothèses qui peuvent expliquer ce phénomène sont : l'hypothèse des bulles spéculatives, l'hypothèse d'aversion au risque des banquiers, l'hypothèse d'assurance des banques introductrices, l'hypothèse du pouvoir de monopsone du banquier introducteur, l'hypothèse de l'asymétrie d'information, l'hypothèse de la dispersion de la propriété et de liquidité du marché, l'hypothèse de signalisation et l'hypothèse du comportement stratégique.

Enfin, il faut noter que le facteur principal de la sous-évaluation initiale est que cette dernière améliore la liquidité des titres nouvellement introduits en bourse. Cette hypothèse fera l'objet du deuxième chapitre.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery