WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La sous-évaluation initiale et la liquidité des titres nouvellement introduits sur la BVMT

( Télécharger le fichier original )
par Chaouch Syrine
FSEGT - Maitrise en Finance 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE II : Effet de la sous-évaluation initiale sur la liquidité des titres nouvellement introduits en bourse

Introduction :

Le but des dirigeants de l'entreprise nouvellement introduite en bourse est d'attirer le plus grand d'investisseurs, ils doivent, par conséquent, garantir la liquidité des titres. Pour atteindre leur objectif, les propriétaires de ces entreprises doivent sous-évaluer leurs émissions. En effet, cette sous-évaluation influence d'une manière directe la décision d'investissement des acquéreurs.

Section I : Définition et mesures du concept de la liquidité

I.1-Définition de la liquidité :

La liquidité est un concept essentiel pour les investisseurs. En effet, elle constitue un critère essentiel d'intervention sur le second marché. Les propriétaires des firmes nouvellement introduites en bourse sont conscients de l'importance que représente la liquidité sur leurs produits, si l'on veut définir ce concept de liquidité, on peut l'approcher par le concept de profondeur qui se définit comme le volume de titres susceptibles d'être mobilisés à l'achat ou à la vente sans variation sensible du cours.

La liquidité est un concept à facettes multiples dont : la capacité ou la profondeur d'absorption d'ordre de grande taille sans variation du cours, la vitesse de convergence vers un nouveau niveau d'équilibre. Il s'agit donc d'apprécier non seulement le délai nécessaire pour réaliser une transaction, mais également de mesurer les coûts de transactions explicites et implicites qui y sont associés.

I.2-Les mesures de liquidité :

Après avoir défini le concept de la liquidité, nous allons présenter dans ce qui suit les mesures les plus souvent utilisés dans la littérature pour estimer la liquidité d'un titre. Plusieurs indicateurs de liquidité sont proposés dont :

A-Le volume de transaction :

L'exigence de liquidité se traduit par des conditions minimales relatives à la fréquence des cotations et des échanges. La réponse à ces exigences passe par la diffusion dans le public du plus grand nombre d'ordres. Lors de la création du second marché, il est apparu que le seul moyen d'améliorer la liquidité était de faciliter la confrontation des ordres d'achat et des ordres de vente par la contrepartie. Cette dernière constitue l'un des premiers éléments de la liquidité qui offre à l'investisseur la possibilité de négocier. Cette mesure d'activité peut être approchée soit par le nombre de transactions effectuées, soit par le nombre de titres échangés ou d'ordres passés, ou encore par le montant des capitaux échangés.

Sur le second marché, l'information révélée est généralement difficile à identifier ce qui traduit par conséquent, la difficulté d'évaluer la relation prix-volume.

Easley et O'Hara (1987) se sont intéressés à étudier l'importance du volume de transaction sur un marché. Ces auteurs ont essayé d'analyser le rôle joué par la taille d'une transaction et son impact sur les prix. Ils ont conclu que plus la taille de transaction est importante, moins les prix sont favorables. Par conséquent, la quantité échangée constitue un facteur essentiel pour la détermination du prix.

B-L'immédiateté des échanges :

Le déterminant essentiel de la liquidité du marché est l'immédiateté des échanges. En effet, elle constitue le facteur temporel de la liquidité. Or, le pouvoir de la rapidité de négociation dépend essentiellement du volume de transaction qui peut être mesuré par la formule suivante :

T

?nt

Nombre moyen de transactions = t=1

T

Où nt est le nombre de transactions à l'instant T et t est la durée de la séance boursière.

Dans leur modèle qui s'articule autour de l'effet des contraintes relatives à la vente à découvert sur la vitesse d'ajustement des prix à l'information privée, Diamond et Verrechia (1987) définissent le temps comme étant une source d'information et associent par conséquent, l'absence de transaction à l'arrivée d'une mauvaise nouvelle.

Easley et O'Hara (1992) ont eux aussi associé le temps au moyen d'une variable aléatoire qui correspond à l'arrivée d'une information sur le marché. Dans ce cadre, les auteurs montrent que le cours d'un titre dépend essentiellement de l'intervalle de temps qui sépare deux transactions. Ils concluent par la suite, q'en l'absence d'information il n'y aura pas de transaction.

C-Les coûts d'exécution :

Les coûts d'exécution se répartissent en deux catégories : les coûts explicites et les coûts implicites. La première catégorie se compose des commissions, des courtages, TVA et impôts. Tandis que la seconde est constituée par la fourchette de prix et l'impact de marché.

1-La fourchette de prix :

La meilleure mesure de la liquidité est celle de la fourchette de prix acheteur-vendeur (bid-ask spread). On distingues deux types de fourchettes : la fourchette affichée ou cotée et la fourchette effective ou pratiquée.

1.1-La fourchette affichée ou cotée :

Dans un marché dirigé par les prix, la fourchette est définie comme la différence entre le prix de vente (ask price) et le prix d'achat (bid price). Sur ce marché caractérisé par plusieurs teneurs, la fourchette peut être mesurée à chaque instant à travers le ask le plus faible et le bid le plus fort.

La fourchette cotée est exprimée en pourcentage à un instant t donné de la manière suivante :

Fourchette affichée :

ft (%) = Askt - Bidt

Askt +Bidt

2

1.2-La fourchette effective ou affichée :

Sur les marchés hybrides c'est-à-dire les marchés gouvernés à la fois par les prix et par les ordres, les teneurs de marché peuvent négocier à l'intérieur de la fourchette affichée. Dans ce cas, la fourchette cotée ne constitue pas une bonne mesure des coûts implicites subis par les opérateurs. En effet, un teneur de marché peut accorder une remise par rapport à la fourchette affichée lorsqu'il traite avec un investisseur mal informé.

La fourchette effective dépend du volume de transactions et des prix proposés par les teneurs de marché. Par conséquent, les coûts implicites sont mieux mesurés par la fourchette pratiquée que par la fourchette affichée.

On peut définir la fourchette effective comme la différence entre le cours à l'instant t et le milieu de la fourchette devisée par cette dernière.

Fourchette effective : Ft = Pt - Mt

Mt

Où Ft est la fourchette effective, Pt est le cours à l'instant t auquel la transaction est effectuée et Mt est le milieu de la fourchette.

Par conséquent, nous pouvons conclure que l'organisation des marchés affecte directement les valeurs de la fourchette.

2-L'impact de marché :

Le prix d'équilibre, qui est impliqué par le volume d'ordres sur le marché, est généralement mesuré par l'impact de marché. En effet, Berkowitz, Logue et Noser (1988) avancent une méthode de calcul du coût d'exécution, il s'agit de la différence entre le prix de transaction et le prix moyen pondéré par les quantités. Par conséquent, l'impact de marché noté MICij (Market Impact Cost) est calculé de la manière suivante :

N

MICij = Volume _ BPij avec Volume = ? (Vij)*(Pij)

WAPj WAPj i=1 Vj

Où WAPj est le prix moyen pondéré, BPij est le prix acheteur, Vij est le nombre de titres j négociés à la ième transaction, Pij est le prix de cette transaction et N est le nombre de transactions effectuées à chaque séance.

D-La profondeur :

Sur le second marché, lorsque la taille des ordres transmis est supérieure au volume demandé ou offert, les investisseurs subissent une variation défavorable de prix.

Handa (1992) défini la profondeur moyenne (average depth) comme la somme des quantités disponibles aux meilleurs prix affichés divisés par deux, nous obtenons par conséquent la formule suivante :

Average depth = Average depth at bid + Average depth at ask

2

La profondeur moyenne à l'achat correspond au volume demandé sur le prix acheteur calculé au prorata temporisé sur une période d'une demi-heure. De même pour la profondeur moyenne à la vente qui correspond au volume offert sur le prix vendeur calculé au prorata temporisé également sur une période d'une demi-heure. Nous obtenons donc:

Depth at bid = ? Depth at bid * Seconds quote valid

1800

Depth at ask = ? Depth at ask * Seconds quote valid

1800

Cependant, pour une bonne mesure de liquidité, on doit utiliser non seulement la profondeur, mais également la fourchette de prix. En effet, Mucklow et Ready (1993) montrent que les changements survenant dans le risque engendré par l'asymétrie de l'information influencent les fournisseurs de liquidité. Les auteurs concluent que pour contrôler ce risque, il faut utiliser la fourchette de prix et la profondeur.

Sous l'hypothèse de l'asymétrie de l'information, Dupont (2000) développe quant à lui un modèle de fourchette de prix et de profondeur en présence d'un teneur de marché. L'auteur conclu qu'en situation de monopole, un teneur de marché neutre vis-à-vis du risque ajuste d'une manière plus proportionnelle la quantité qu'il est disposé à échanger que les prix lorsqu'il y a des variations au niveau des conditions de marché.

E-Le ratio de liquidité :

Le ratio de liquidité correspond à la différence entre le cours de clôture lors de la séance t et le cours de clôture lors de la séance t-1 divisée par le volume échangé durant la séance de cotation :

Mt = Pt - Pt-1

Vt

Ce ratio met en évidence le volume de titres nécessaires pendant une séance pour obtenir une variation de prix donnée. Néanmoins, il existe plusieurs limites inhérentes à la profondeur qui rend cette mesure inadéquate pour apprécier cette dernière.

F-Le MEC (Market Efficiency Coefficient) :

Le principe du MEC est que les cours d'un titre peu liquide sont dus à des perturbations dans le cours terme, l'action des investisseurs pressés écartant temporairement le cours affiché de la valeur informationnelle de l'action.Le MEC se calcule en rapportant la variance des rentabilités d'un titre sur de longues périodes à la variance des rentabilités de ce même actif sur des sous-périodes plus courtes où la longue période est divisée en n sous-périodes :

MEC= Var (Rt)

n*Var (Rt/n)

G- Le flottant :

Le flottant est une mesure utilisée généralement par les gérants de portefeuilles, son estimation ne peut être faite sans arbitraire.

Hamon (1995) défini le flottant comme la part de capitalisation d'une action qui circule effectivement en bourse et n'est donc pas gelée, pour des raisons stratégiques ou en raison de pactes d'actionnaires, dans les portefeuilles.

Section II : Sous-évaluation initiale et liquidité des titres nouvellement introduits

Le cours d'un titre dépend principalement des anticipations des investisseurs quant aux flux monétaires. En effet, si leurs anticipations sont à la hausse, le cours du titre augmente, par contre, si leurs anticipations sont à la baisse alors le prix de l'action baisse.

Lors de nouvelles émissions, le taux des actions retenues par les propriétaires est élevé, ce qui va avoir un effet négatif sur le volume de transactions des titres nouvellement introduits en bourse, ceci aura pour conséquence la baisse du niveau de cours.

Les propriétaires envisagent, dans ce cas, de recourir à la sous-évaluation initiale lors de l'introduction en bourse. En effet, cette stratégie permet, d'une part, de motiver les investisseurs à investir dans leurs émissions, par conséquent, la demande des actions va augmenter ainsi que leur prix. D'autre part, la sous-évaluation permet aux propriétaires de refléter la qualité de leurs firmes améliorant ainsi le niveau des anticipations des investisseurs.

II.1-L'effet du taux des actions retenues et la sous-évaluation initiale sur la liquidité :

La motivation principale des dirigeants des firmes qui s'introduisent nouvellement en bourse est de garantir la liquidité de leurs actions sur le marché. Généralement, les propriétaires retiennent une part des actions lors de l'émission cette part est en moyenne égale à 2/3 de leur entreprise. Cette décision influence le degré de liquidité sur le marché. En effet, ces titres ne peuvent pas faire l'objet de transaction librement sur le second marché. En effet, plus le taux des actions retenues est élevé, plus la probabilité que les investisseurs externes échangent leurs actions avec les propriétaires est élevée.

Reese (1998) met en évidence la relation entre le taux des actions retenues et le volume de transaction. Il s'est basé sur l'idée que les investisseurs sont exposés à un risque moral, par conséquent, ils seront découragés de faire des transactions sur le marché et il a conclu qu'il existe une relation négative entre le taux des actions retenues et volume de transaction. Par contre, Reese (1998) montre qu'il existe une relation positive entre la sous-évaluation initiale et le degré de liquidité lors de l'introduction en bourse et il conclut que pour investir dans une nouvelle émission, l'investisseur se base non seulement sur la rentabilité initiale mais également sur le volume de transaction des titres nouvellement introduits en bourse.

Pour améliorer la liquidité des titres nouvellement introduits en bourse, les propriétaires sous-évaluent leur émission. Cette hypothèse a été développée par Zheng, Ogden et Jen (2002). En effet, si le marché est liquide, les actions retenues par les propriétaires seront échangées plus facilement. De plus, plus le volume échangé est important, mieux les actions retenues seront valorisées puisque les investisseurs exigeront une faible prime de liquidité. Par conséquent, les auteurs concluent que la sous-évaluation initiale améliore la liquidité et augmente le volume de transaction. Néanmoins, la sous-évaluation implique également des coûts. Or, ces coûts baissent avec le taux des actions retenues. Ainsi, les actions nouvellement introduites en bourse seront plus sous-évaluées si le taux des actions est retenues est élevé.

II.2-La relation entre la sous-évaluation initiale et la liquidité :

Nous avons dis récemment que la sous-évaluation initiale améliore la liquidité. En effet, la sous-évaluation initiale augmente le nombre de transactions à court terme, d'autre part, la sous-évaluation motive les investisseurs à investir dans les nouvelles émissions. Enfin, elle baisse la fourchette de prix réservée de la part des investisseurs et augmente la sensibilité des transactions face à l'arrivée d'une nouvelle information.

Lorsque une nouvelle introduction en bourse est sous-évaluée, cette nouvelle émission encouragera les investisseurs intéressés et non intéressés à investir et par conséquent la demande de ces actions va augmenter. L'offre est limitée donc les demandes des investisseurs intéressés ne vont pas être satisfaites ce qui les poussera à faire des transactions auprès des investisseurs non intéressés augmentant par conséquent le volume d'échange.

L'arrivée d'une nouvelle information sur le marché poussera les investisseurs à ajuster leurs espérances et à réserver par conséquent, une faible fourchette de prix ce qui va générer un volume de transactions important.

II.3-La relation entre la sous-évaluation et le taux des actions retenues :

Le taux des actions retenues lors de l'introduction en bourse influence la sous-évaluation. Ces effets sont au nombre de trois.

En premier lieu, si le pourcentage d'actions retenues est élevé, le flottant sera faible et le marché sera peu liquide c'est pour cette raison qu'il est important de sous-évaluer les titres nouvellement introduits en bourse afin d'améliorer la liquidité.

Ensuite, la perte sera minime pour les propriétaires qui retiennent un taux d'actions élevé et leurs gains seront futurs seront maximisés si ces actions nouvellement émises sont sous-évaluées. En effet, lorsque le taux d'actions retenues est élevé, le nombre d'actions qui seront vendues après l'émission sera important. D'autre part, les investisseurs vont demander une faible prime de liquidité si le marché d'actions nouvellement introduites en bourse est liquide, de plus, les coûts de transactions ne seront pas élevés ce qui implique l'amélioration le prix des actions retenues avant l'émission par les propriétaires. Par conséquent, pour améliorer la liquidité des titres retenus, il est nécessaire de sous-évaluer les nouvelles émissions si le taux des actions retenues est élevé. Par contre, lorsque le pourcentage des actions retenues est faible, les propriétaires ne seront pas incités à favoriser la liquidité des actions émises mais ils chercheront à maximiser le prix de leur offre, par conséquent, les ils n'ont pas intérêt à sous-évaluer leurs émissions.

Enfin, les propriétaires peuvent minimiser la perte engendrée par la sous-évaluation s'ils retiennent un grand nombre d'actions lors de l'introduction en bourse.

Conclusion :

Au niveau de ce chapitre, nous avons défini et présenté les mesures de liquidité des titres nouvellement introduits en bourse, ensuite, nous avons mit en évidence la relation entre la sous-évaluation initiale et la liquidité des titres nouvellement émis en bourse.

Au cours de la première section, nous avons, en premier lieu, défini le concept de liquidité. En second lieu, nous avons présenté les différentes mesures de liquidité à savoir : le volume de transaction, l'immédiateté, les couts d'exécution, la profondeur, le MEC (Market Efficiency Coeffcient) et le flottant.

Au niveau de la seconde section, nous avons étudié l'impact du taux des actions retenues et de la sous-évaluation initiale et la liquidité des titres lors de l'introduction en bourse. Enfin, nous avons traité théoriquement la relation entre la sous-évaluation initiale et la liquidité des actions nouvellement introduites en bourse.

L'objectif de ce chapitre réside dans l'importance que représente le concept de liquidité et sa capacité à expliquer la sous-évaluation lors de l'introduction en bourse.

Nous traiterons la validation empirique concernant la sous-évaluation initiale et son impact sur la liquidité des titres au niveau du troisième et dernier chapitre.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite