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Interaction Hommes/Animaux chez les Gisir Gabon

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par Bipikila Moukani Mambou
Université Omar Bongo - Maîtrise 2008
  

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3.14 Abandon des pratiques agricoles endogènes

Dans l'espace culturel gisir, chaque clan ou chaque lignage a son domaine forestier. Celui-ci était une propriété collective et, seuls, les membres du clan avaient le droit de s'y établir, de l'exploiter et d'y circuler librement. L'exploitation de ce domaine forestier chez les Bisir se faisait sur la base à la fois familiale et sociale. Le groupe familial représentait l'élément de travail permanant de l'unité de production mais le recours à la société d'entreaide était souvent indispensable. Cette société d'entreaide était un groupe de travail qui rassemblait au niveau de chaque lignage ou clan, selon des critères donnés, un certain nombre de personnes, en vue de l'exécution d'une tâche de production précise. Cependant, l'introduction de l'économie monétaire a sérieusement perturbé le schéma traditionnel d'organisation de la production. En juxtaposant à une économie du besoin une économie de profit, elle a entraîné l'éclatement des sociétés d'entreaide.

Celles-ci se constituaient désormais moins sur la base du lignage que sur la base de rapports d'affinité multiples. Elles deviennent des unités d'intervention groupant un ensemble de personnes ayant décidé de mettre leur force de travail en commun pour la louer à qui en a besoin sous forme de contrat de type salarial. Cet éclatement des sociétés d'entreaide va donner donc naissance à l'individualisation des unités traditionnelles de production même si le domaine agricole demeure toujours collectif.Ainsi, les unités de production étant devenues individuelles, lors des incursions des éléphants dans les champs, les opérations de lutte contre les animaux prédateurs s'effectuent également de manière individuelle. Ce qui revient à dire comme le souligne Sally Lahm (1996, cité dans Halford Thomas et al., 2003) que l'abandon des pratiques communautaires de l'agriculture remplacées par les approches plus individualistes concentre les dégâts sur l'individu et non plus sur la communauté. Or si la production se faisait encore de manière collective, les mesures de lutte devaient être également communautaires et plus efficaces. De plus, du fait des regroupements administratifs des villages, plusieurs familles ont abandonné leurs terres. Et pour survivre dans leur nouvel espace, elles ont du s'approprier des terres sur la base du principe du premier occupant, loin des terres des autochtones. Ce qui explique alors que les champs des uns et des autres soient éloignés. Mais cet éloignement favorise les incursions des éléphants dans les champs. Par ailleurs, pour lutter contre la déprédation des cultures par les éléphants, les Bisir avaient un certain nombre de pratiques rituelles qu'ils opéraient mais celles-ci sont presque abandonnées. Les quelques rares personnes qui les utilisent sont souvent taxées de sorciers.

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