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Interaction Hommes/Animaux chez les Gisir Gabon

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par Bipikila Moukani Mambou
Université Omar Bongo - Maîtrise 2008
  

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3.15 Eloignement des champs et croissance démographique

Selon les données du recensement de la population de 1993, la population rurale de la région de Mandji était estimée à 2187 individus et celle dite urbaine comptait près de 1776 habitants. Cependant, si l'on tient compte du nombre des villages dont le nombre d'habitants a périclité ou ceux qui ont totalement disparus tels que Kanana, Meli et Guikolou mais également de l'émergence des nouveaux quartiers dans la ville de Mandji tels que « Plein-air » ou la Cité Mpira, l'on est en droit de soutenir que ces données ne font plus autorité aujourd'hui. Pour Paul Marie Lounga (1999), depuis l'année du dernier recensement beaucoup de personnes enregistrées dans les villages voisins de la ville s'y sont installées de manière significative et définitive. Ce qui revient à dire que ces données ne sont plus d'actualité.

En effet, cette hypothèse est soutenue par le nombre de villages qui ont présentement périclité ou ont totalement disparu. La disparition de ces villages ou le rétrécissement du nombre de leurs habitants a favorisé une croissance démographique au niveau de la ville de Mandji. D'ailleurs cela est visible par l'agrandissement sans précédent de la ville avec l'émergence des nouveaux quartiers comme Plein-air, cité Mpira et la cité Forextra. Cependant, cette croissance relative de la population pose un problème de terres cultivables.

D'après M. Tshiunza et E. Tollens (1997), « la pression démographique conduit généralement à une raréfaction des terres cultivables ; celle-ci peut-être absolue ou relative. Elle est absolue lorsqu'il y a encore de nouvelles terres cultivables disponibles mais situées loin des habitations des paysans. Dans ce dernier cas, les paysans ont la possibilité soit de continuer à cultiver, tout en réduisant la durée de la jachère, les terres proches de leurs habitations, soit d'ouvrir des nouveaux champs loin de chez eux. Ouvrir des nouveaux champs est plus avantageux du point de vue de la fertilité des sols spécialement dans les systèmes de production où les paysans ne comptent que sur la jachère pour améliorer la fertilité des sols »210(*). Comme le montre notre carte n°1, la ville de Mandji a été érigée sur une plaine. Ce qui revient à dire que les terres cultivables les plus proches non seulement, elles ne sont pas nombreuses mais également ce sont celles où les règles d'appropriation sont les plus strictes. Aujourd'hui, du fait de plusieurs années de culture et de la diminution du temps de la jachère, ces terres ne sont plus fertiles et la production devient de plus en plus faible.

De ce point de vue, les populations sont contraintes de s'éloigner davantage de la ville en quête de terres plus fertiles car les champs éloignés sont généralement sujets à des longues périodes de jachère ; celles-ci permettent la restauration de la fertilité naturelle des sols. Cependant, l'exploitation des champs éloignés présente un certain nombre de désavantages. D'après Simons S. (1986, cité dans M. Tshiunza et E. Tollens 1997), le premier désavantage lié à l'exemple des champs éloignés est le temps de marche supplémentaire pour atteindre et en revenir ainsi que pour transporter les récoltes. A Mandji, outre le transport des récoltes sur les longues distances, c'est surtout le temps de marche supplémentaire qui pose le plus problème car il empêche aux paysans de mettre en place chaque soir les mesures de prévention contre les incursions des éléphants dans la mesure où les champs ne sont pas situés à proximité des villages. Cela revient à dire que si une personne n'est pas au campement, elle ne peut mettre tout le dispositif de prévention en place. En effet, hormis la mise en place d'une clôture, l'idéal est d'allumer les feux et les lampes chaque soir. Or les populations ne peuvent pas effectuer ces longues distances chaque jour en aller et retour.

Un autre inconvénient est celui lié à l'occupation des territoires. Au regard du manque de terres cultivables proches des habitations, les populations aménagent parfois sur des sites déjà colonisés par les éléphants ou propices à leur présence. C'est pourquoi Barnes Richard (1996, cité dans Halford Thomas et al., 2003) note que l'une des causes du conflit est l'augmentation de l'étendue géographique de l'agriculture notamment dans les zones où les éléphants se trouvent ; elle peut s'expliquer par l'augmentation de la démographie et par l'appauvrissement des terres périphériques aux villages et la recherche de terres plus fertiles.

* 210 M. Tshiunza et E. Tollens (1997), Effet de l'éloignement des champs sur la productivité du travail dans la culture du manioc en Afrique sub-saharienne in : TROPICULTURA, 15, 3, pp.123-126.

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