WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Interaction Hommes/Animaux chez les Gisir Gabon

( Télécharger le fichier original )
par Bipikila Moukani Mambou
Université Omar Bongo - Maîtrise 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Récit248(*) n°3 de Diawou Marie Augustine249(*) sur La nature et les signes de reconnaissance des animaux responsables des dégâts et sur les conséquences de ces dégâts

1- Menu dzibanga gu luba, ni masise dilandi dine gu kielu nzahu guku mipume mi beyi. guse ga batu, batu gune be karangu ka gurangu. ni mavioga gu dubandzi be mbatsi be ma vuduga gu dubandzi beku gu dzila neni igi yenu dza gwenda. Mangala ini maviogila gu dubandzi baya giamba, ayiyi dzaku sola, du makaka ka kangi ne vane be tsiya. Du tsibanga gu dubandzi gune digumi dibegetu ne begetu de siamunu. Yetu botsu du ma vaduge guna (...) Dibandu dwa rinilila, nzahu dwa rina.

1- Moi j'étais à Luba, j'ai abandonné ce secteur à cause des éléphants il y a deux ans. Il n'y a plus des gens, ceux qui restent on les compte. Moi je suis parti à Dubandzi les autres sont partis sur la grande route de Yeno. La saison sèche au cours de laquelle je suis passé à Dubandzi ils ont dévasté ma plantation, cette saison je n'ai plus débroussé, on a seulement fait un jardin. Même celle là, ils ont dévasté. Nous étions seize femmes à Dubandzi. Nous sommes toutes sorties de là-bas. La raison pour laquelle nous avons fui c'est les éléphants.

2- Muati vava bene ngudu tsiawu bakavagingi biamba ka bi beyi bireru mbara esi nzahu atsiya gi mosi be gudengana ne bia sali. Memosi mutu akusola ka giamba gineni gineni mba esi nzahu aseruga guse guya besa gumana giotsu mu dibeti di mosi. Kila nesi Mimia mbe pakila guvaga giandi giamba ne mupuma vioga amabusa ka gukielu nzahu a menu pa nimafu aguvagilitsie ne bane fo kanengi guvaga bi diandzu bi mugetu.

2- Certaines personnes qui ont des moyens font désormais deux ou trois plantations parce que si les éléphants viennent dévaster une d'entre elles, elles peuvent survivre avec le reste. D'autres, font des très grandes plantations de cette manière si les éléphants viennent la dévaster, ils ne finiront pas toutes les cultures en une seule nuit. Regarde même Mimi qui voulait commencer à apprendre à faire sa propre plantation l'année dernière, est découragée à cause des éléphants or si moi je meurt comment va-t-elle faire avec les enfants ? il faut qu'elle apprenne à faire les travaux d'une femme.

3- A gu dubandzi diambu diranga gweni gune mimioli. ne mupuma uwu bema duvega dzala viagunu ne nzahu (...) Mbeka tsibisi, ne be kambi bemuna bepakila mbetsi mumu tumba minioli ne nzahu yawu re beranga. Minioli begaye bigongu mume gaya, beku gomba muri gombi gombi la gigongu gina gisaku benda. Nzahu yandi agaya bigongu, mipala, malanga, agaye biotsu. Nziya yawu bese gaya bayudzi ka guyudza, bapasi miaga ka gupasa. Mbeka nziya asapaga gusandza pa umaboka imosi ne votsu asakuruga.

3- À Dubandzi le problème qui se pose le plus là-bas c'est les criquets. Cette année ils nous ont donné plus de faim que les éléphants (...) certes les hérissons, les porcs-épics, les antilopes sont présents, ils ont commencé depuis longtemps mais les criquets et les éléphants, ce sont eux qui ravagent le plus. Les criquets mangent le manioc au niveau des feuilles, ils grattent les plants du manioc et ce manioc ne peut plus se développer. L'éléphant lui, il mange le manioc, la banane, les taros, il mange tout. Quant aux gorilles, eux, ils ne consomment rien, ils font seulement le désordre, ils détruisent les bananiers. Mais ils ne sont pas difficiles à chasser, il suffit d'en tuer un seul, ils ne viendront plus.

4- Gugu yabe gibule gise gwingene gu giamba dimbu me tambi ne dugengi duandi. Kambi dwa labi ne ga gone tabulile bigongu. nzahu ane giandi giyitsi, agatsari gutsara agarubuli ane gone bendza bi gubendza. Si timbu giandi ka marufi mawu. Nzahu agavagi agayi aganiaki, merufi mana wameragunu me muna mu yandi ase viogila. Minioli dwa gone baragunu be mune, tsibisi munongu.

4- C'est par les empreintes des pattes et l'odeur que nous reconnaissons l'animal qui vient dévaster la plantation. L'antilope cheval on le reconnaît à partir des plants de manioc cassés. L'éléphant a sa manière de consommer, il piétine les cultures, les déracine et brise certains endroits. Un autre signe ce sont leurs crottes. L'éléphant pendant qu'il consomme, il rejette les crottes et ces crottes, on les retrouve sur les endroits par lesquels il est passé. Les criquets on les retrouve sur les plantes, les aulacodes, c'est la même chose.

Le présent récit met en évidence la nature des animaux prédateurs des cultures vivrières des populations mais également les signes par lesquels les populations les reconnaissent et les conséquences liées aux dégâts causés par ces animaux. Il montre en effet, que l'éléphant est l'animal qui cause le plus de dégâts dans les champs. Outre l'éléphant, il y a aussi d'autres espèces telles que les aulacodess, les athérures, les gorilles et les criquets qui détruisent les cultures. Mais un accent particulier est mis sur l'éléphant par rapport à la quantité des cultures détruites, il consomme quasiment tout. Le discours de cette informatrice, nous apprend que c'est en fonction des empreintes, de l'odeur et des excréments que les populations reconnaissent les animaux responsables des dégâts. Mais également par la façon de prélever les cultures. Les aulacodes et les althérures broutent le manioc au niveau des racines et des tiges et lorsque le manioc n'est pas encore en maturité, il se brise et ne se développe plus. Les criquets s'apprennent également au manioc. Ils le broutent au niveau des tiges et des feuilles et il ne peut plus se développer aussi. L'éléphant quant à lui, déracine, brise et piétine les cultures. Par contre le gorille n'est pas friand des cultures des hommes, il vient uniquement détruire les bananiers comme s'il s'agissait d'un jeu. Au regard de tant de dégâts, certaines femmes ont cédé au découragement en abandonnant des plantations entières dans certaines zones agricoles pour aller s'installer ailleurs. Ce découragement a également affecté les jeunes filles qui sont appelées à apprendre la pratique de l'agriculture et de la perpétuer de génération en génération.

* 248Récit collecté le 31 août 2007, transcrit et traduit en français par MOUKANIMAMBOU-BIPAKILA.

* 249Marie Augustine DIAHOU, 67 ans, agricultrice, clan Bupeti, quartier Miguebi.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand