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Cohabitation population fang/CNPN, WCS dans la conservation de l'environnement au Gabon : Analyse du cas du Parc National des Monts de Cristal

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par Aimée Prisca MEKEMEZA ENGO
Université Omar Bongo - Maîtrise 2007
  

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Quatrième Partie :

Les fondements socio-culturels liés à la confrontation entre les villageois et le CNPN/WCS

Chapitre 7 : Les limites de la politique du Parc National

des Monts de Cristal

1. Les causes

1.1 Marginalisation des villageois

Depuis la création du Parc en août 2002, il n'a jamais été demandé l'avis de la population fang par rapport au projet de conservation. Les quelques fois qu'elle a été consultée, ses doléances ne se sont jamais prises en compte. Elle fait face aux fosses promesse. Les gestionnaires l'ont promise qu'ils irons revoir les limites du Parc, jusqu' à ce jour aucune activité n'a été faite. Les Fang sont marginalisés dans ce projet de conservation. Leur consultation s'est limitée uniquement à la confiscation de leurs campements, forêts sacrées. Les gestionnaires estiment qu'ils ne connaissent rien de la conservation de la nature. Cependant, ils oublient effectivement que cette population a assuré pendant des décennies la conservation et la protection de la faune et flore du massif forestier des Monts de Cristal.

Depuis la mise en place du Parc, aucune activité relative au développement durable n'existe dans la région. On est même tenté de dire que le projet d'éducation à l'environnement mis en place au Gabon, et particulièrement dans les Monts de Cristal ne s'inscrit pas dans le contexte d'aide régional, mais international, d'autant plus qu'il n'émane pas d'une demande locale et ne suscite pas l'adhésion de la population.

Aucun changement social et économique ne s'est produit dans la zone des Monts de Cristal, si l'on s'en tient à la logique du développement durable. La vie des villageois n'a connu aucun changement depuis la mise en place du Parc. D'aucun disent que « le Parc est encore dans sa phase initiative ». Ils ajoutent que : «  le tourisme communautaire visé n'est pas mise en place pour des raisons de Fond ». Les villageois subissent seulement des législations. Situation qui met le projet dans une phase difficile.

Entretien 25 : BRYAN Curram, Américain, 49 ans, Ex-Directeur des Projets WCS-Gabon.

Le rendez-vous de cet entretien a été pris le mardi 11 avril 2006. L'entretien a eu lieu au WCS le 14 avril 2006 à 15h après que la secrétaire nous ait introduite. Il a eu lieu dans une ambiance détendue empreint de compréhension mutuelle. L'entretien a démarré à 15h50mn. Il a souhaité prolonger l'entretien du fait de la pertinence de notre sujet. Mais ses obligations professionnelles ne le lui ont pas permis.

« Nous ne pouvons pas encore parler d'un apport économique dans le Parc des Monts de Cristal, mais des services écologiques car cette forêt est un fournisseur d'eau et d'électricité. Il n'y a pas d'investissement au niveau de ce Parc, aucun développement touristique comme c'est le cas dans la lopé, loango. Ceci est dû au fait que le Parc n'existe que depuis quatre ans. Le tourisme est difficile à développer dans ce site parce que les touristes sont fascinés par les animaux. Ceux des Monts de Cristal sont difficile à voir».

Si l'on s'en tient à ce récit, on peut prendre le risque de dire que le Parc des Monts de Cristal n'est pas encore rentable sur le plan National, International, encore moins local. Cette situation est due au ralentissement des travaux. «  Le Parc manque de bailleurs de Fond », disaient t-il.

Si l'on se réfère au rôle de ce massif forestier, en tant que réservoir d'eau et source d'électricité, qui alimente Libreville et ses environs, est ce que l'on ne peut pas parler de rentabilité économique ? Cette forêt de par son rôle écologique, est rentable sur le plan national et international, sauf sur le plan local. Malgré leur proximité, certains villages proches du « puits d'eau et d'électricité manquent toujours d'eau potable et d'électricité. Les populations s'alimentent en eau de source et se servent de lampes tempête ou des groupes électrogènes. Elles conçoivent cela d'inégal. L'Etat doit tenir compte du « principe 2 » (2003, 304) des principes et lignes mis en place par l'UICN. D'après ce principe :

« Les Etats doivent améliorer les qualités de vie des populations, ces derniers doivent bénéficier directement et équitablement de la conservation et de l`utilisation durable des ressources naturelles que leurs espaces terrestres, côtiers ou marins et d'eau douce contiennent »

Depuis la mise en place du Parc jusqu'à nos jours, les populations vivent toujours dans la pauvreté, des conditions précaires. Les villes de Medouneu et Cocobeach n'ont connu aucune amélioration, elles manquent d'infrastructure d'accueil et connaissent des problèmes à plusieurs niveaux.

Entretien 26 : NKOGHE NIZELE Julien Alexis, 48 ans, Marié, Père de six enfants, ethnie fang, village Andok-Foula, département Como-Kango, clan Opoè, sur les rapports des villageois avec les gestionnaires. Notre entretien s'est passé dans la journée du 4 avril 2007 dans le village du pré-cité. Il avait eu lieu sous sa véranda, en présence de sa nombreuse famille à savoir son épouse, ses enfants, ses frères et ses soeurs. L'enquête a démarré à 13h33mn et elle a duré 30mn. Nous avons commencé par les rituels de politesse, nous présenter et décrire les objectifs de notre étude.

Texte en fang

Traduction française

1 Édzame WCS ye CNPN angâ dzo bia engueng angua dzou bi yén ése ke été akal na'a bi tâ na'a Parc abele émame me ne abi edeng émame mene vê. Bingua bwuine na'a Parc aka'a sô, éning dza'a éke folane, bia ye deng bisè ane mbot abelane afan angua dzô bia, bi ave bia via yen na'a bia bia dzimle. Bia yeng dia, bia deng ke dzo, kegue yen dzame da folane. Bi tâna'a dzam dembobanedia.

1 Contrairement à ce que nous disait la WC S et le CNPN lors des campagnes de sensibilisation, on constate que le Parc a plus d'inconvénients que d'avantages. Nous croyions qu'avec l'arrivée de ce dernier, comme le disaient les gestionnaires, nos vies allaient changer, nos enfants et nous mêmes allons trouver du travail, on se rend bien compte que nous sommes des véritables perdants. On ne voit et on ne gagne rien, pas de développement. on subit seulement les lois et nous avons l'impression qu'il n'y aura aucune activité, ni de changement.

2 Engueng bot ba bebia, bia belane bô ve bot beté ba yiane ked dô. Ba bô na bia yébwan ba'a bi dzime ning. Mengueng medzeng, ba lik bia bigong engueng ba lot akal na'a bevele lore lelu menda ma'a. dzame été éke beme ye ke tcui odén?

2 Lorsque ces gens viennent ici, on les reçoit bien parce que nous sommes sociables, mais en réalité, ils ne le méritent pas. Ils nous font trop souffrir. On a nos enfants qui souffrent ici. Parfois, ils nous laissent des boites de conserve lorsqu'ils sont de passage et ils le font c'est parce qu'on les loge. Cette situation va durer jusqu'à quand?

Ce récit témoigne la souffrance qu'endurent les populations riveraines au Parc National des Monts de Cristal. En effet, ces populations sont très marginalisées dans les projets de conservation. L'Etat ne tient pas compte d'elles. Contrairement à ce que l'on pense de la politique des Parcs, celle mise en place aux Monts de Cristal n'est pas rentable et les villageois sont impatients de voir cette illusion se concrétiser. L'Etat se contente à juste titre de son profit et non l'inverse. Notons également que certains craignent que cela ne soit une perspective sans suite. Il incombe alors à l'Etat Gabonais de revoir cette politique de conservation, afin de répondre aux exigences des villageois. La politique de conservation instituée par l'UICN applique la théorie du «  don et du contre don » de Marcel Mauss. Les villageois espèrent recevoir les retombées du Parc.

Les Problèmes connus dans la ville de Medouneu :

- Manque de structures hôtelières de qualité pouvant répondre aux attentes des clients ; notamment la propriété des bâtiments dûe au manque d'eau (elle dispose néanmoins d'un seul motel, cependant, il ne répond pas aux exigences des clients) ;

- Manque de pharmacie (Les populations se procurent des médicaments auprès des soeurs de l'église catholique à des prix pas très abordables) ;

- Manque d'eau potable malgré les nombreux réservoirs d'eau de la SEEG ;

- Manque d'enseignants Gabonais dans le CES et dans certaines écoles primaires des villages riverains au Parc (les enfants font des semaines entières sans se rendre au cours) ;

- Manque de micro-projet pouvant permettre aux populations d'améliorer leurs conditions de vie ;

- Manque de structures touristiques communautaires envisagées dans les projets de conservation ;

- Manque de guides touristiques ;

- Manque de structures pour les gestionnaires du Parc et autres acteurs de la conservation ;

- Manque d'écoles primaires dans certains villages ;

- Chômage accentué.

- Manque de dispensaires dans certains villages ;

Photo 10 : La prise de l'eau dans la ville de Medouneu

Source : source : Cliché Aimée Prisca Mekemeza Engo

Sur cette photographie, nous voyons une femme et ses deux fils qui reviennent d'une source d'eau avec les récipients sur la tête. A côté, nous avons des plantes. Cette image prouve effectivement que la ville de Medouneu et ses environs connaîssent des problèmes notamment en eau potable. Malgré la présence du Parc, ces régions vivent toujours dans la précarité.

Les problèmes connus dans la ville de .Kango :

- Manque d'infrastructures ;

- Manque de médias (Radio, Télévision, il faut nécessairement avoir une parabolique);

- Manque de moyen de transport ;

- Manque de médecin ;

- Manque de pharmacie, on compte seulement un dépôt.

- Eaux et Forêt ;

- Manque de micro-projet ;

- Manque d'eau potable dans les villages proches du puits d'eau, seulement en ville ;

- Manque d'écoles primaires dans certains villages ;

- Manque de guide pour le tourisme communautaire ;

- Route non praticable (Kougouleu-Song) ;

- Manque de structures touristiques communautaires envisagées dans le projet de conservation ;

- Manque d'écoles primaires dans certains villages.

- Chômage accentué.

- Manque de dispensaire dans certains villages

Photo 11: Une voiture de la WCS et deux « routiers » dans un bourbier sur le tronçon Kougouleu-Song

Source : WCS, 2006

Cette photo présente au premier plan une voiture de la WCS et plus loin, deux voitures qui font le transport routier. Sur le côté gauche de la photo, nous avons de tronc d'arbres et des deux côtés de la forêt, nous avons un paysage. La photo illustre l'état de la route. La région de Kougouleu jusqu'à Song manque de route praticable. Les populations ont du mal à se déplacer surtout en saison de pluies d`autant plus que les voitures se font rare. Les populations ne peuvent non plus faire l'activité commerciale. Elles sont obligées de vendre dans leurs villages respectifs.

A travers ces problèmes, on peut dire qu'il n'existe encore aucune trace relative au Parc. Le Parc n'a pas encore de réelles retombées auxquelles s'attendent les populations. Le souhait de ces dernières, c'est de voir un développement durable effectif prendre essor dans les zones périphériques.

Entretien 27 : ANDEME OBAME Georgette, 50 ans, ethnie fang, clan Yégun, Mariée, village Mbé-Akélayong, département Haut-Komo, sur La conception du Parc. Nous avons passé notre entretien le 9 avril 2007. Ce dernier a eu lieu dans sa cuisine. Il a commencé à 8h24mn et s'était achevé à 8h50mn.

Texte en fang

Traduction française

abale émame be tare benga lik biè. ébo'o bâ bene yéne abime betsit ye bilé bia ning be. éne fe vena'a bi somane édzom be tare bân lik bia. be yeng bene sô oyap ne ba zu yén mbeba be mame ma'a. ve bia kum na'a édjuè ésimane na'a ékom bia si ye ve bia bisen.biâ vine dzam parc, bia gneguegnegue akal Parc

Nous ne sommes pas contre le Parc, au contraire nous apprécions énormément. A travers le Parc, nous pouvons conserver notre patrimoine naturel. Nos enfants pourront voir certains animaux, plantes que nous utilisons maintenant. Nous pourrons valoriser notre patrimoine culturel. A travers le tourisme, de nombreuses personnes pourront venir découvrir nos merveilles. Cependant, nous souhaiterons que l'Etat gabonais pense à nous, développe notre région et diminue le taux de chômage.

A travers ce récit, on peut noter que la politique du Parc est bien appréciée des populations. Les populations pensent que le Parc est une bonne chose et il a la raison d'y être. Ils croient que si les choses se mettent bien en place, cela pourra également être à leur avantage. Pour ces derniers, ils pourront trouver du travail et diminuer le taux de chômage. A travers le tourisme, ils pourront développer des micros projets dans lesquels elles vont valoriser leur savoirs-faire. En dehors de cet aspect, elles souhaitent que dans le futur, l'Etat trouve un terrain d'entente et qu'il leur prête beaucoup d'attention.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle