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Une approche de mesure du bien-etre des enfants et de la pauvreté des ménages au Congo

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par Anaclet Géraud NGANGA KOUBEMBA
Institut Sous-régional de Statistique et d'Economie Appliquée (ISSEA) - Ingénieur Statisticien 2008
  

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3. 2.1 Pauvreté et conditions de vie des ménages

Il a été précisé au début de ce travail que le but principal de l'étude est de mesurer et d'analyser la pauvreté infanto-juvénile au Congo. Cependant, il est simple de constater qu'un profil de la pauvreté des ménages s'avère indispensable à cet effet ; les enfants étant naturellement issus des ménages. Des raisons secondaires justifient cette nécessité. D'abord, au sens de l'approche indirecte de mesure de la pauvreté des enfants qui fait une présomption d'une induction du bien-être des enfants par celui des ménages. Ensuite, la disponibilité préalable dans la source des données, de l'indice de richesse des ménages dont nous voudrions simuler la compréhension, selon notre optique par les besoins de base.

3.2.1.1 Construction de l'indice de richesse des ménages

L'indice de richesse des ménages (IRM) par l'approche des seuils relatifs nommés «quintiles de bien-être économique» a été élaboré par les experts de ORC Macro via une (ACP), sur la base des informations relatives aux biens durables possédés par les ménages et certaines caractéristiques du logement. Cependant les cinq quintiles ne sont pas décrits dans le rapport final (Cf. Rapport d'analyse EDSC-I 2005, p.22), bien que l'IRM ait été inséré dans le fichier EDSC-I 2005 disponible. Cet indicateur ne nous étant pas familier, nous en faisons une simulation, question d'approcher, un tant soit peu, une facette des variables caractéristiques de chacune des 5 classes ou quintiles. Les notations suivantes sont adoptées dans le présent travail :

Le plus pauvre F Plus pauvre : classe 1

Second F Pauvre : classe 2

Moyen F Moyen Pauvre : classe 3

Quatrième F Riche : classe 4

Le plus riche F Plus riche : classe 5

L'agrégation du type Ward (minimisation à chaque étape de la perte d'inertie inter-classes) a permis de classifier les 5879 ménages à partir d'un ensemble de 11 dimensions :

- Biens durables culturels et de cuisine (1) ;

- Biens durables de locomotion (2) ;

- Indice de peuplement de logement (3) ;

- Électricité (4) ;

- Natures : du sol (5), du toit (6), des murs (7) et des combustibles de cuisine (8) ;

- Équipements sanitaires (9) ;

- Source d'eau potable (10) et durée d'aller-retour pour prendre de l'eau potable (11).

Les résultats sont inscrits sur l'arbre de la figure 3.1 ci-dessous.

Figure 3.1 : Dendrogramme [ou arbre] de classification des ménages selon les biens durables possédés et certaines caractéristiques de logements

Classification hierarchique directe

Source : I'auteur I EDSC-I 2005

ATM

ATCC

ATSE

ATT

ATMS

VNGFX

VOCA

TRSAB

SCE

TRBA

SANWC

CHASC

TOLT

CHASM

CARO

GAZ

ORDI

CELEC

TELFIX

TV

CIAG

CHRB

TELPORT

CIM

TOLM

PAY

RIVFL

PUITS

BRIQ

FRGPU

BPLS

FSLATM

NELEC

IPL2

BPLM

IPL3

IPL1

FSLATC

RDIO

MQMN

RBPCL

FSLAMC

RFGR

RBLOG

RBEXT

PTRL

FSLAMM

ELEC

Coupe verticale imposée ici

Cet arbre, à travers la coupure que nous lui avons imposé, renseigne sur le nombre de classes souhaitées, à savoir cinq (5). Notons qu'une coupure idéale du dendrogramme,

réaliserait une partition en trois classes au lieu de cinq, ce qui serait un résultat plus pertinent mais manquerait d'adhésion à l'approche des «quintiles» dont nous faisons une simulation. Les cinq catégories de ménages sont:

· classe 1 : regroupe les ménages qui se rassemblent autour des variables que sont l'approvisionnement en eau potable tantôt par les sources (SCE) tantôt par les rivières/fleuves. Leurs logements présentent des murs faits en terre battue (TRBA) ou d'autres matériaux (ATM), de toiture en paille/chaume (PAY) et le sol en terre ou sable (TRSAB). De par les caractéristiques du Congo, voire des PVD en général, l'on présumerait ces types de spécificités comme tributaires des ménages ruraux. Et l'on sait que de tels ménages sont plus enclins à la pauvreté en infrastructures et à la vulnérabilité de l'existence humaine ;

· classe 2 : regroupe les ménages qui se rassemblent autour des variables que sont l'utilisation de fosses ou latrines traditionnelles dans le ménage (FSLATM) comme sanitaires, des murs en briques faites de terre cuite/non cuite (BRIQ) et le sol couvert de bois/planches (BPLS) ou d'autres matériaux (ATMS). Ces ménages sont sans toilette/ Nature (SANWC), utilisent d'autres combustibles de cuisine (ATTC) et consomment de l'eau potable issue des puits (PUITS), des forages publics (FRGPU) ou d'autres sources d'eau potable (ATSE). En outre, ils ne sont pas électrifiés (NELEC). Il s'agit des ménages «semiruraux», vulnérables mais ayant des conditions de vie relativement meilleures que celles des ménages de la classe 1;

· classe 3 : ménages aux caractéristiques suivantes : murs en bois ou planches (BPLM), 1 à 6 pièces à coucher (IPL1, IPL2 et IPL3), fosses/latrines traditionnelles en commun (FSLATC) comme sanitaires. Ces spécificités sont communes aux ménages ruraux et aux ménages urbains ;

· classe 4 : chasse d'eau en commun (CHASC) ou fosses/latrines modernes dans le ménage (FLAMM) comme sanitaires, possession de radio (RDIO), toiture en tôles (TOLT), moins de 15 minutes pour chercher de l'eau (MQMN). De telles spécificités caractérisent les ménages «semi-urbains», présumés avoir un bien-être meilleur que celui des deux premières classes43 ;

· classe 5 : renferme les ménages qui utilisent le butane (GAZ), le pétrole (PTRL) et le charbon de bois (CHRB) comme combustibles de cuisine. Ils sont électrifiés (ELEC) au point qu'ils utilisent des combustibles électriques pour la cuisine, la réfrigération pour les aliments (RFGR), la télévision (TV), le téléphone fixe (TELFIX) et l'ordinateur (ORDI). La

43 Jusque-là nous nous réservons de localiser et d'apprécier le bien-être des ménages de la classe 3.

possession d'un téléphone portable (TELPORT), d'une voiture/Camion (VOCA), les logements aux murs cimentés/agglos (CIAG), au sol en vinyle/gerflex (VNGFX), cimentés (CIM) ou carrelés (CARO) sont aussi leurs caractéristiques d'habitation. Pour les lieux d'aisance, ces ménages utilisent les fosses/latrines modernes en commun (FSLAMC), aux fosses/latrines modernes dans le ménage (FSLAMM) ou chasse-eau dans le ménage (CHASM). Enfin, pour s'approvisionner en eau potable, c'est l'eau de la Société Nationale de Distribution d'Eau (SNDE) qui est consommée à travers un robinet extérieur (RBEXT), le robinet privé du logement (RBLOG) ou le robinet de la parcelle (RBPCL). L'on voit qu'il s'agit dans cette classe des ménages caractérisés par des indicateurs qui leur confèrent le statut de ménage urbain et donc de niveau de vie relativement meilleur par rapport aux classes 1, 2 et 4. En effet, ils ont un cadre de vie assaini, possèdent des actifs modernes et bénéficient d'un accès aux moyens de communication et de transport.

Ces résultats pourraient être assimilés à un prélude d'une facette de profil de pauvreté des ménages congolais : bien-être inégalitaire discriminant les plus pauvres des plus riches. Mais ils restent toutefois mitigés même après cette séparation catégorielle. En effet, à l'intérieur même de chacune des «classes socio-économiques» de ménages, existent des disparités, lesquelles sont révélées par la figure 3.2 qui complète l'arbre précédent.

Note : Les valeurs affichées sur l'axe horizontale sont les scores normalisés. Pris sur le facteur 1, ces scores ou poids constituent un indicateur composite de pauvreté des ménages, au point de l'assimiler à l'indice de richesse des ménages (Asselin, 2002). Le passage de ces scores à un indice de pauvreté multidimensionnel a fait l'objet d'une description plus haut. Pour le cas des ménages, notons que ce passage ne relève pas de nos objectifs. A l'inverse, il s'avérera indispensable pour le cas des enfants dont nous essayerons de mesurer l'incidence, la profondeur et la sévérité de la pauvreté.

Classe 5

Classe 4

Classe 2

Classe 3

Source : I'auteur EDSC-I 2005

Classe 1

Figure 3.2 : Hypercube de contingence de la catégorisation des ménages semblables selon la zone de résidence et certaines caractéristiques de la qualité d'habitation.

Comme l'on sait que la classification produit des résultats plus robustes qu'une ACM (M. Volle, 1981), cela est corroboré ici, d'autant plus que certaines variantes sont confuses sur la représentation de la figure 3.2 ci-dessus : la visualisation n'est guère élégante au point de confondre le positionnement de certaines modalités de variables sur un facteur, d'en oublier d'autres et d'affecter de manière grossière une modalité dans une classe voisine. Tel est le cas des postes NELEC ET ATMS, qui apparaissent dans la classe intermédiaire (classe 3 encerclée), alors qu'elles sont caractéristiques de la classe 2. Il en est de même des postes VOCA, CELEC, TELEFIX, PTRL, RBPCL et CHASM, qui ne sont pas visualisables alors qu'ils devraient apparaître dans la classe 5 du bas. Cependant, cette représentation a ses avantages. Ici particulièrement, non seulement elle fait apparaître sans ambiguïté les cinq classes matérialisées par cinq rectangles, elle les oppose deux à deux le long du premier axe factoriel, par rapport au milieu de résidence. Le premier axe (facteur 1) est pour ainsi dire un axe spatial, centré autour des ménages de classe intermédiaire (classe 3) ou classe des ménages «moyen pauvre». Il oppose les classe 1 et 2 aux classes 4 et 5 ; c'est-à-dire les ménages urbains «plus riches» et «riches» aux ménages ruraux «plus pauvres» et «pauvres». Une autre particularité de ce graphique résiderait dans la hiérarchisation de l'ordre des modalités des variables qui sont ordonnées de manière à positionner celles décrivant le bienêtre, proches des ménages riches le long du facteur 1, simulant à cet effet une détérioration du bien-être lorsque l'on se déplace de la gauche vers la droite : c'est la consistance ordinale sur le premier axe factoriel (COPAF).

Note 3 : L'on fera attention sur les signes des scores le long de l'axe 1. Ici particulièrement, ils sont inversés. Cela ne modifie aucunement l'interprétation des oppositions entre les classes 1, 2 avec les classes 4, 5. C'est le comportement d'un hypercube de contingence restreint à un seul axe : il se présente sur une diagonale et inverse les signes des coordonnées.

Cela étant, il apparaît un second prélude de profil de pauvreté des ménages congolais, à savoir une pauvreté qui revêt un caractère régionale.

Malheureusement, les deux précédentes analyses échappent à la mesure quantitative de l'état de bien-être des ménages. En effet, elles illustrent des considérations générales, en termes d'indicateurs qui regroupent les ménages homologues à la vue de certains attributs fondamentaux de l'habitat. Aussi, elles permettent de comprendre les dimensions impliquées dans chaque modalité de l'indice de richesse des ménages (IRM) dont elles ont donnée une facette. Cependant, elles ne décrivent pas plus ou moins exactement ce qui se passe à l'intérieur de chaque classe identifiée. Afin de connaître le nombre de ménages en déficit de telles ou telles autres caractéristiques, des détails chiffrés sur les caractéristiques de l'habitat s'avèrent indispensables.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand