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Analyse de la rentabilité financière des centres de café dans la région de Baptiste-Belladere.

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par Pierre ANTOINE
Faculte d'Agronomie et de Medecine Veterinaire (FAMV) de l'Universite d'Etat d'Haiti (UEH) - Ingenieur-agronome 2011
  

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5.4.- Évaluation des coûts de production et de commercialisation

Depuis l'acquisition de la matière première, en passant par le processus de production, jusqu'à la commercialisation, les coûts sont variés et élevés. En fait, les coûts liés à l'approvisionnement sont les plus élevés, ils atteignent très souvent plus de 50% des coûts totaux des centres de traitement. Dans cet ordre d'idées, le tableau 5 nous a permis de constater que NCOCABA et CAB1 ont effectué des dépenses d'approvisionnement en cerise de café supérieures aux autres centres. D'après le tableau 5, le premier a dépensé, en ce sens, 335612 gdes soit 59.56% de ses dépenses tandis que pour le second, ce montant est de l'ordre 465278.3 gdes soit 58.38% de ses dépenses totales. Viennent ensuite CAB2 et CODAT dont les dépenses d'approvisionnement s'élèvent respectivement à 268367.7 gdes et à 300680 gdes, ce qui correspond à 57.31 et à 54.71% de leurs dépenses. Par ailleurs, celles-ci tournent autour de 50% pour COAL et COOFUDERB, tandis que la dépense d'approvisionnement la plus faible est réalisée par COTRAS. Elle est de l'ordre de 206117.5 gdes soit 49.37% de ses dépenses.

Il faut préciser que l'approvisionnement est dépendant du prix de la marmite de café cerise qui varie d'un centre à l'autre et tout le long de la campagne. Celui-ci est, de plus, influencé par la présence des voltigeurs dominicains qui ont tendance à acheter la marmite à des prix plus élevés que ceux des centres. C'est ainsi que l'on a trouvé des centres comme c'est le cas de NCOCABA, de CAB1 et de CAB2 qui ont donné jusqu'à 35 gdes pour la marmite cerise (avec promesse de ristourne en retour) contre une moyenne de 33 gourdes pour l'ensemble des centres dans l'unique objectif de mobiliser les membres et la clientèle, en général, en leur faveur, ce qui se traduit par des dépenses d'approvisionnement élevées.

Les dépenses liées au paiement des intérêts sur emprunt sont, après celles consenties pour l'acquisition des matières premières, les plus élevées que les centres ont effectuées jusque là. Elles varient peu d'un centre à l'autre. Elles sont un peu plus élevées pour COOFUDERB et COAL (respectivement 18.95% et 17.05% de leurs dépenses), tandis qu'elles tournent autour 16% pour les autres centres (CAB 1, CAB2, COTRAS, CODAT et NCOCABA). Cette faible variation des coûts à ce niveau est due au fait que les centres sont soumis tous aux mêmes conditions de prêt qui sont de l'ordre de 30% l'an. Ce prêt est obtenu grâce aux efforts des responsables du réseau UCOCAB auprès de COPECLAS qui est une coopérative d'épargne et de crédit.

Outre l'approvisionnement et le paiement des intérêts sur emprunt, les centres effectuent d'autres dépenses pour : le traitement final, la rémunération des salariés, le transport, la communication, les frais de dossier, amortissement etc.

L'opération de traitement final se révèle plus importante en termes de coût pour les centres qui ont vendu majoritairement sur le marché gourmet. Elle représente 10.43% des dépenses de COAL et 10.03% de celles de COTRAS. Les dépenses effectuées par COOFUDERB suivent la même tendance, elle correspond, en fait, à 9.42% de ses dépenses. Ceci s'explique par le fait que le café parche en provenance de ces derniers centres devait subir deux traitements finals (ils ont payé pour ces deux traitements) dont l'un à Port-au-Prince dans l'usine de traitement final de REBO et l'autre à Thiotte dans celle de COOPCAB afin que ce café puisse être accepté sur le marché gourmet.

Par ailleurs, cette opération est relativement moins coûteuse pour les centres (CAB1, CAB2, CODAT et NCOCABA) qui ont écoulé fondamentalement leur café sur le marché équitable. Elle tourne autour de 6% des dépenses consenties par ces derniers, car le café en provenance de ceux-ci n'a subi qu'un traitement final à Port-au-Prince au niveau de l'usine de traitement final de REBO.

La rémunération des employés est, entre autres, un poste de dépense important pour les centres. Celle-ci est fortement liée aux quantités de café cerise collectées par ces derniers (le salaire du gérant et celui-ci du manutentionnaire8(*) étant les mêmes partout ailleurs). C'est ainsi que des centres comme CAB1, CAB2, CODAT et COTRAS vont dépenser près de 9% du montant de leurs dépenses à ce niveau. Viennent ensuite COAL et NCOCABA qui en ont dépensé près de 7%, tandis que le pourcentage de dépense le plus faible à ce niveau, est enregistré par COOFUDERB soit 4.6% car celui-ci n'a pu collecter que 5252.5 marmites de café-cerise.

Les dépenses effectuées pour le paiement des taxes à l'exportation, des frais de dossier au niveau du réseau et la commercialisation tournent respectivement autour de 2.3%, de 2% et de 1.4% pour les centres (COTRAS, COAL et COOFUDERB) vendant majoritairement sur le marché gourmet alors que ces dernières tournent respectivement autour de 1.5%, de 1.4% et de 1% pour les centres (CAB1, CAB2, CODAT et NCOCABA) vendant la majeure partie de leur café sur le marché équitable. Les taxes et les dépenses de commercialisation sont plus élevées sur le gourmet. Ceci est dû au fait qu'il n'y a équité entre les partenaires commerciaux sur le marché gourmet contrairement au marché équitable qui favorise les produits agricoles en provenance des pays ACP9(*) (commerce équitable)

La connaissance de la dépréciation des immobilisations dans le temps nous a porté à faire des calculs d'amortissements. Ceux-ci correspondent à près de 4% de la dépense totale, car ils sont le fruit d'un même projet de renforcement organisationnel mené par ICEF de concert avec AVSF. Les cas CAB1 et de NCOCABA qui ont eu des amortissements faibles soit près de 2% de leur dépense, peuvent être expliqués par un niveau de dépréciation faible dû au fait que ces centres ont été mis en place trois (3) ans plutôt avant les autres.

Les autres coûts comprennent les dépenses de communication, les dépenses de déplacement des responsables de centres et les dépenses d'entretien des matériels. Ces coûts ont tendance à être plus élevés pour les centres qui sont situés un peu plus loin de la ville de Baptiste. C'est ainsi que ces derniers s'élèvent à près de 3% des coûts totaux de production de COOFUDERB et CODAT qui se localisent à respectivement 11/2 heure et 2 heures de marche de la ville de Baptiste, tandis que, pour ceux qui sont situés un peu plus près de la ville (à environ 30-60 minutes de marche) comme NCOCABA, COTRAS et COAL, ils correspondent à près de 2% de leurs coûts totaux. Ceci est dû au fait que les centres éloignés ont dépensé beaucoup plus pour communiquer avec les responsables de réseau, ce que ne sont pas obligés de faire les centres qui sont plus proches. D'autre part, pour les deux CAB (CAB1, CAB2) qui sont situés dans la ville, ces coûts sont relativement plus faibles et représentent 1.41% de leurs coûts totaux de production, car leurs dépenses de communication sont inférieures à celles des autres centres.

Tableau 5 : Coûts de production de café vert et de commercialisation des centres

Centres

 

Coûts(operations)

 

CAB1

 

CAB2

 

COAL

 

CODAT

 

COTRAS

 

COOFUDERB

 

NCOCABA

 

Total.

 

Matière première

 

Montant (en gourdes)

465278.3

268367.7

257100

300680

206117.5

160605.5

335612

1993761

% coût tot10(*)

58.38

57.31

51.49

54.71

49.37

50.76

59.56

-----

Intérêt sur emprunt.

 

Montant (en gourdes)

134123.4

77360.99

85160.01

91757.43

69119.6

59964.12

88586.3

606071.8

% coût tot.

16.83

16.52

17.05

16.7

16.55

18.95

15.72

-----

Transport

 

Montant(en gourdes)

15138

8732

11460

11425

11491

10060

11905

80211

% coût tot.

1.9

1.9

2.3

2.1

2.8

3.2

2.1

------

Traitement final.

 

Montant(en gourdes)

49968

28821.01

52104.74

35745.06

41868.52

29791.84

32912.02

271211.2

% coût tot.

6.27

6.15

10.43

6.5

10.03

9.42

5.84

-------

Salaire

 

Montant(en gourdes)

73456

42369

35155

50350

37555

14565

44635

298085

% coût tot.

9.22

9.05

7.04

9.16

8.99

4.6

7.92

-------

Taxes

 

Montant(en gourdes)

13003.38

7500.212

11563.57

9405.288

10565

7151.068

8686.852

67875.37

% coût tot.

1.6

1.6

2.3

1.7

2.5

2.3

1.5

-----

Commercialisation

 

Montant(en gourdes)

11377.96

6562.686

10118.13

8229.627

9244.372

6257.185

7600.996

59390.95

% coût tot.

1.4

1.4

2.0

1.5

2.2

2.0

1.3

 ------

Frais de dossier

 

Montant(en gourdes)

8127.113

4687.633

7227.233

5878.305

6603.123

4469.418

5429.283

42422.11

% coût tot.

1.0

1.0

1.4

1.1

1.6

1.4

1.0

 ------

Amortissement

 

Montant(en gourdes)

15000

17272.52

19311.5

19647.5

15897.5

15025.74

13863.4

116018.2

% coût tot.

1.88

3.69

3.87

3.57

3.81

4.75

2.46

------

Autres

 

Montant(en gourdes)

11447.87

6602.13

10129.71

16490

9074

8520

14254

76517.71

% coût tot.

1.44

1.41

2.03

3

2.17

2.69

2.53

-------

Total

 

Montant(en gourdes)

796920

468275.9

499329.9

549608.2

417535.6

316409.9

563484.9

3611564

% coût tot.

100

100

100

100

100

100

100

-------

Source : Elaboration propre (Octobre- Novembre 2009)

* 8 Le manutentionnaire ici est un contractuel qu'on embauche en fonction de l'intensité du travail pour faire tourner les moulins.

* 9 Les pays de l'Afrique, Caraïbes et Pacifique qui jouissent le privilège d'exporter certains produits agricoles sur le marché européen sans être soumis aux tarifs douaniers en vigueur (Haïti fait partie de ces pays et jouit donc de ce privilège)

* 10 Représente le pourcentage du coût total

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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King