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Impact des politiques fiscales sur les recettes fiscales et la croissance économique en Cote d'Ivoire

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par Kassoum BIKIENGA
Université de Cocody/Abidjan, Programme de Formation en Gestion de la Politique Economique - DESS-Hautes Etudes en Gestion de la Politique Economique 2009
  

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Introduction générale

Située en Afrique de l'Ouest, la Côte d'Ivoire est un pays à vocation agricole. Son produit intérieur brut qui représente presque le tiers1 de celui de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), est en grande partie réalisé grâce aux produits des secteurs primaire et tertiaire, l'industrie étant encore peu développée. Le secteur primaire est principalement dominé par l'agriculture qui occupe plus des deux tiers de la population active et fournit 40% du PIB. Ces dernières années, l'économie ivoirienne a été fortement éprouvée par une crise sociopolitique qui a entrainé une croissance négative sur la période 2000-2003. Une reprise est observée entre 2004 et 2008, mais le taux de croissance économique observé sur cette période, soit 2,9% par an en moyenne, reste inférieur au taux de croissance démographique (3,3%), ce qui traduit une baisse du niveau du revenu par tête.

Face à cette situation, le gouvernement ivoirien a pris des mesures pour corriger les déséquilibres à travers notamment des politiques budgétaires.

Le budget constitue l'instrument principal dont dispose le Gouvernement ivoirien pour intervenir dans l'économie. En plus des rôles régaliens reconnus à l'Etat, la politique budgétaire utilise les éléments du budget à des fins de régulation de l'activité économique. Cette intervention de l'Etat passe par des actions contra-cycliques qui consistent à soutenir activement l'activité dès lors que la demande des agents est déprimée et, à la freiner lorsque son emballement fait craindre des déséquilibres internes et externes.

Mais les effets positifs de la politique budgétaire ne sont pas aussi évidents si l'on examine, en amont, comment l'Etat finance ses dépenses. Dans beaucoup de pays, les recettes fiscales constituent la principale ressource de l'Etat. Dans ce contexte, la politique fiscale a pour but de garantir des entrées budgétaires minimales. En 2008, les recettes budgétaires de l'Etat ivoirien étaient constituées à 75% de recettes fiscales, elles mêmes dominées par des recettes fiscales intérieures. Ces recettes fiscales intérieures sont composées pour une grande part, de l'impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux, l'impôt sur le traitement et salaires, l'impôt sur les revenus des valeurs mobilières, l'impôt foncier, les droits d'enregistrement et la TVA. Ces impôts sont pour cette raison qualifiés d'impôts leaders.

Outre son rôle financier, la politique fiscale peut également servir à réguler l'activité
économique en modifiant l'effort fiscal demandé aux contribuables ou prendre la forme

1 Moyenne 2005-2007, données de l'UEMOA

d'incitations fiscales visant à réduire les taux d'imposition afin de relancer la consommation et stimuler la croissance.

La politique fiscale apparaît donc comme un instrument important qui participe de la politique économique en contribuant au financement des dépenses et à la redistribution des revenus. Elle a donc des effets réels sur la croissance économique, ces effets pouvant être positifs ou négatifs.

Objectifs de l'Etude

L'objectif général de cette étude est d'analyser l'impact des politiques fiscales adoptées par l'Etat ivoirien sur les recettes fiscales et sur la croissance économique. Plus spécifiquement, il s'agira :

- de faire le point des politiques fiscales mises en oeuvre par l'Etat ivoirien depuis 1980 ;

- de mettre en rapport ces politiques avec le volume des recettes fiscales obtenues ;

- d'évaluer l'impact de ces différentes mesures fiscales sur le taux de croissance

économique ;

- de formuler des recommandations de politiques économiques pour une fiscalité plus

rentable et favorable à la croissance économique et au développement.

Hypothèses de l'étude

1. Une augmentation des taux d'imposition peut influencer négativement le niveau des recettes fiscales ;

2. Une baisse des taux d'imposition peut stimuler l'activité économique. Intérêt de l'étude

Cette étude se fait dans un contexte où la Côte d'Ivoire est en voie de bénéficier de l'annulation d'une bonne partie de sa dette extérieure dans le cadre de l'initiative PPTE. Cela a été possible grâce à l'atteinte du point de décision en début 2009 par l'adoption par le Gouvernement, du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté d'une part, et l'adoption d'autre part de la Facilité de Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance par le Conseil d'Administration du FMI, le 27 mars 2009. L'enjeu financier est de taille. En effet, selon le FMI, l'allégement au titre de l'Initiative PPTE renforcée est estimé à 3 milliards de dollars US en VAN (environ 1500 milliards de FCFA), soit une réduction de 23,6 % de la dette après les mécanismes d'allégement

classiques. Quand la Côte d'Ivoire franchira le point d'achèvement de l'Initiative PPTE, elle devrait bénéficier aussi d'un allégement au titre de l'IADM de la part de l'AID, du FafD et du FMI, d'un montant d'environ 2013,5 milliards de dollars US.

Dans le cadre de cette initiative, les principaux objectifs de la période 2009-2011 se présentent comme suit :

- un taux de croissance réel moyen du PIB supérieur à 4,2% par an ;

- le maintien du déficit budgétaire global autour de 2% du PIB et un excédent primaire de

base supérieur ou égal à 1% du PIB) ;

- un déficit du compte courant extérieur (hors transferts officiels) qui ne dépasse pas 5%

du PIB ;

- le taux d'investissement devrait s'accroître de 10,4% du PIB en 2009 à 14,9% en 2011.

L'objectif de l'initiative PPTE étant de ramener à terme la charge de la dette à un niveau soutenable, l'Etat ivoirien est soumis au strict respect du principe de non-accumulation d'arriérés de paiement au titre du service de la dette extérieure.

Dans cette perspective, il est important pour la Côte d'ivoire d'accroître le niveau de ses ressources internes pour le financement de sa stratégie de réduction de la pauvreté et de stimulation de la croissance.

Relever un tel défi suppose d'impulser une dynamique nouvelle au secteur productif, toute chose qui nécessite un cadre macroéconomique et un climat des affaires favorables à l'initiative privée. L'assainissement du climat des affaires inclut le rôle de la fiscalité, qui pourtant n'est pas des plus favorables en Côte d'Ivoire, selon le rapport Doing Business 2009.

Dans un tel contexte, la Côte d'Ivoire poursuivra les réformes fiscales engagées ces dernières années pour relancer l'économie. La présente étude ambitionne de contribuer à dégager des pistes de solutions à travers des recommandations pour une meilleure réussite de la stratégie de développement du pays.

Méthodologie

Pour la conduite de la présente étude, nous avons d'abord procédé à une revue de littérature qui nous a éclairé sur la suite de l'étude. Cela a nécessité une collecte documentaire comprenant :

- d'une part des informations statistiques en provenance de la Direction Générale des impôts, de la base de données de la Banque Mondiale (World development indicators 2008), ainsi que des sites de l'UEMOA,

- d'autre part de la littérature économique disponible, aussi bien issues des documents durs qu'électroniques obtenus sur certains sites spécialisés.

Pour l'analyse des données statistiques, nous avons fait appel aux procédés statistiques, notamment de la statistique descriptive.

Plan du document

Le présent document comporte trois chapitres. Le premier chapitre traite de la relation entre la fiscalité et la croissance, selon la littérature économique. Le deuxième chapitre présente les politiques fiscales mises en oeuvre par l'Etat de Côte d'Ivoire depuis les indépendances, et plus particulièrement sur la période 1980 à nos jours. Dans le dernier chapitre, il est analysé l'impact des politiques fiscales sur les recettes fiscales et la croissance économique.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus