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L'oedeme aigu pulmonaire cardiogénique a l'hopital du point « G »

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par Fernando KEMTA LEKPA
Université de Bamako - Doctorat d'Etat en Médecine 2005
  

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A/ OEdème aigu pulmonaire de moyenne gravitéLe traitement consistera à :

> Oxygénothérapie adaptée à la mesure des gaz du sang: 6 à 10 l/min

> Diurétiques d'action rapide : furosémide injectable (40 mg IVD lente à renouveler 2 ou 3 fois)

> Dérivés nitrés par voie sublinguale ou spray : trinitrine spray, isosorbide dinitrate > Héparinothérapie : prescrite après la crise dyspnéique pour prévenir les complications thrombo-emboliques

> Evacuation d'un épanchement pleural transsudatif volontiers associé.

B/ OEdème aigu pulmonaire grave

Le traitement médical doit apporter une amélioration spectaculaire dans la demiheure qui suit son institution. Dépassé ce délai de 30 minutes, la persistance de l'hypoxémie impose la ventilation spontanée en pression expiratoire positive par un masque facial (CPAP). La persistance de signes cliniques de gravité doivent faire craindre l'épuisement du malade et l'arrêt cardiaque anoxique et imposer l'intubation endotrachéale et la ventilation mécanique [8, 35, 46].

Doivent être considérés comme critères de gravité les items suivants :

9 Les troubles de la conscience ;

9 Le collapsus cardio-vasculaire ou l'état de choc ;

9 Une hypercapnie supérieure à 50 mmHg ;

9 Une désaturation artérielle inférieure à 50% ;

9 Une acidose métabolique.

Le traitement consistera alors à l'usage des thérapeutiques suivantes :

> Diurétiques par voie veineuse : une dose de 40 à 120, parfois plus, de furosémide est souvent nécessaire (1 à 5mg de bumetanide).

> Dérivés nitrés par voie intraveineuse à la seringue électrique (0,3 à 1 ug/kg/min) avec surveillance de la TA (risque d'hypotension), de la dyspnée, de l'auscultation pulmonaire et de la diurèse.

> Inotropes devant des signes de choc cardiogénique : dobutamine, 5 à 20 ug/kg/min, administrée à la seringue électrique sous contrôle ECG et tensionnel permanent.

> Ventilation au masque à haute concentration (CPAP). Une intubation endotrachéale avec ventilation invasive sera pratiquée en l'absence d'amélioration rapide, dans les formes asphyxiques surtout si hypercapnie paradoxale.

> Assistance circulatoire par contre-pulsion intra-aortique est parfois nécessaire en cas d'insuffisance mitrale, choc cardiogénique et rupture septale post-infarctus.

> En présence d'une hypotension artérielle, il est légitime de faire précéder le traitement de l'OAP par une perfusion de dopamine (2 à 10 ug/kg/min) pour maintenir la pression artérielle systolique supérieure à 90 mmHg.

> Selon les cas, dans les grands centres hospitaliers, il pourra être réalisé en urgence une chirurgie valvulaire, angioplastie coronaire, transplantation cardiaque...

11.4 Traitement étiologique

Le traitement étiologique est dans tous les cas indispensable. Il est réalisé chaque fois qu'une étiologie est retrouvée, et dans la mesure où le plateau thérapeutique le permet. Sa mise en oeuvre permettra d'éviter l'apparition de nouvelles crises. Certaines des mesures envisagées ci-dessus sont aussi à visée étiologique : diurétique en cas de rétention hydrosodée, digitaliques en cas de troubles du rythme supraventriculaire, vasodilatateur artériel en cas d'hypertension artérielle sévère.

11.4.1 Hypertension artérielle (HTA)

La poussée hypertensive contemporaine de l'OAP nécessite l'emploi des médicaments influençant la post-charge. Les principales classes thérapeutiques utilisées sont :

> Les dérivés nitrés : leur posologie est majorée par rapport à celle nécessaire pour l'OAP. La voie intraveineuse est recommandée.

> Les antagonistes du calcium : nicardipine en perfusion continue.

> Les IEC : captopril

11.4.2 Syndromes coronaires aigus

La trinitrine intraveineuse s'impose dans ces situations. L'administration d'un antagoniste du calcium à action inotrope négative peut également être indiquée.

Un infarctus du myocarde aigu récent, compliqué d'un OAP, constitue une indication élective à l'emploi de la morphine et à un geste de revascularisation myocardique en urgence, soit par thrombolyse médicamenteuse, avant la 6e heure (dans une moindre mesure à l'emploi des héparines), soit par angioplastie transluminale, ou par pontage aorto-coronaire. Une assistance circulatoire peut être nécessaire sous forme de contre pulsion intra-aortique.

11.4.3 Troubles du rythme

Les troubles du rythme ventriculaire graves sont l'indication d'une cardioversion par choc électrique externe. Il en est de même en cas de fibrillation auriculaire très rapide.

En cas de flutter auriculaire ou de fibrillation auriculaire moins rapide, une dose de charge d'amiodarone per os est indiquée pour tenter de réduire l'arythmie après ralentissement par un digitalique d'action rapide en IVD, et vérification de l'ionogramme sanguin (lanatoside C, 1 ampoule = 0,4 mg, 1/2 à 3 ampoules par jour ou digoxine par voie veineuse 0,25 mg, 1 à 2 ampoules par jour). Les digitaliques sont contre-indiqués chez un sujet antérieurement digitalisé et à la phase aiguë de l'infarctus. Une anticoagulation efficace sera mise en place. Une injection intraveineuse d'amiodarone (400 mg) peut être nécessaire pour obtenir une réduction plus rapide : elle doit alors impérativement être réalisée à travers un cathéter central et sur au moins 30 min pour limiter les risques de thrombophlébites et surtout de collapsus (effet inotrope négatif).

11.4.4 Pathologie valvulaire

En cas d'insuffisance mitrale aiguë ou d'insuffisance mitrale majeure, les médicaments influençant la post-charge sont particulièrement indiqués. Une insuffisance mitrale aiguë par rupture de cordage peut conduire à un oedème pulmonaire intraitable et nécessiter chez un patient intubé et ventilé, le transfert rapide en chirurgie cardiaque pour réparation mitrale en urgence. Dans le même ordre d'idée, un OAP compliquant une thrombose de prothèse mitrale responsable ne peut guérir que par remplacement valvulaire en urgence ou une fibrinolyse.

Le traitement étiologique ultérieur des anomalies valvulaires comportera une valvuloplastie, un remplacement valvulaire, et une plastie chirurgicale. Une antibiothérapie adaptée sera mise en place en cas d'endocardite.

12. EVOLUTION ET SURVEILLANCE DE L'OAP CARDIOGENIQUE [20]

Sous traitement approprié, l'évolution est le plus souvent favorable. L'oedème se résorbe assez facilement dans la majorité des cas lorsque l'hypertension capillaire pulmonaire est réduite. La réponse thérapeutique se juge à l'importance de la réponse diurétique. Le plus souvent, en l'espace de quelques minutes ou quelques dizaines de minutes, une diurèse abondante va s'installer, supérieure à 500 ml dans la première heure.

La toux va s'estomper et la dyspnée va progressivement disparaître. L'hypersudation régresse. La cyanose, si elle existe, disparaît, le malade se recolore, et les extrémités se réchauffent. L'expectoration mousseuse se tarit. La pression artérielle se normalise. L'amélioration fonctionnelle est suivie d'une diminution des râles crépitants.

La régression des anomalies radiologiques et gazométriques est plus lente que l'amélioration clinique et prend plus de 24 heures.

Cette évolution est identique dans les formes les plus sévères où la ventilation assistée est nécessaire, et le sevrage peut-être obtenu en 24 à 48 heures. La fin de la crise aiguë de l'oedème pulmonaire est souvent marquée par l'endormissement du patient.

Au bout de 12 à 24 heures, le relais per os du traitement intraveineux est en règle possible, puis adapté à la cardiopathie.

L'évolution fatale est surtout le fait des formes suraiguës asphyxiques et des formes traitées tardivement. En fait, le plus souvent, la mort s'observe au cours des formes graves associées à un choc cardiogénique. Ces formes graves sont marquées d'emblée ou de façon retardée par des signes de choc périphérique, des lividités, un refroidissement des extrémités. De plus, il existe une acidose métabolique avec une hypoxie sévère et une réduction voire une disparition de la diurèse. Ces formes avec choc cardiogénique sont le fait de cardiopathies terminales ou d'infarctus massif évoluant en quelques heures vers le décès.

A distance de l'épisode initial, il est nécessaire :

> de reprendre les antécédents pathologiques du patient ;

> de renouveler l'examen clinique, qui souvent permettra d'identifier la cardiopathie causale par les anomalies auscultatoires qu'elle entraîne ;

> de renouveler l'électrocardiogramme et la radiographie de thorax dans de bonnes conditions ;

> de soumettre le patient à une exploration échographique qui confirmera la nature de la cardiopathie en cause ;

> de proposer une exploration invasive complète, cathétérisme droit et gauche et coronarographie en cas soit de doute diagnostique persistant, soit un bilan d'extension précis de la cardiopathie si une solution thérapeutique chirurgicale est envisagée ;

> de proposer une thérapeutique d'entretien.

Cependant, lorsque la cause de l'hypertension capillaire persiste, l'oedème peut persister, ou se reproduire rapidement après amélioration passagère de l'épisode grâce au traitement.

METHODOLOGIE

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand