WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'oedeme aigu pulmonaire cardiogénique a l'hopital du point « G »

( Télécharger le fichier original )
par Fernando KEMTA LEKPA
Université de Bamako - Doctorat d'Etat en Médecine 2005
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

A/ Etude du parenchyme pulmonaire et de la plèvre

Les signes radiologiques sont souvent en retard sur la clinique. Le plus souvent bilatéraux et symétriques, ils peuvent être asymétriques, voire unilatéraux au début. > Les signes d'oedème interstitiel

Ils sont liés à l'accumulation de liquide dans l'interstitium ou les septa. Les principaux sont :

· Redistribution vasculaire vers les sommets : c'est un signe précoce lié à une congestion des veines pulmonaires, notamment des veines lobaires supérieures. Elle apparaît pour des pressions capillaires supérieures à 18mmHg. Cette redistribution n'a de valeur qu'en l'absence de maladie pulmonaire sous-jacente (emphysème). On obtient d'abord une distribution vasculaire équilibrée (vaisseaux des lobes inférieurs et supérieurs de même calibre) puis une distribution inversée (vaisseaux des lobes supérieurs élargis par rapport aux vaisseaux des lobes inférieurs).

· Lignes septales de Kerley : elles traduisent l'élargissement des septa interlobulaires. Elles apparaissent pour des pressions capillaires allant de 25

à 35 mmHg. Les lignes de Kerley B sont les plus fréquentes. Elles siègent aux bases, surtout dans les culs-de-sac costo-diaphragmatiques. Elles sont courtes (2 cm), de localisations périphériques, orientées transversalement, perpendiculaires à la surface pleurale.

· Élargissement des hiles (<< flou périhilaire ») : les limites du hile sont rendues
plus floues par l'oedème périvasculaire, donnant une image "en lunettes".

· Épanchement pleural : souvent de faible abondance (comblement d'un cul-de-sac pleural et épaississement des scissures interlobaires), ils sont plus fréquents et plus abondants dans les OAP cardiogéniques ou liés à une hyperhydratation que dans les OAP lésionnels.

> Les signes d'oedème alvéolaire

En plus des signes observés au stade interstitiel, s'y ajoute des opacités alvéolaires : ce sont des opacités non systématisées, floconneuses, diffuses, à contours flous, confluentes, prédominant dans les régions périhilaires (hilifuges) puis aux bases donnant une image << en aile de papillon » avec bronchogramme aérique en son sein dans 10% des cas [9]. Ces opacités sont rapidement variables dans le temps. Une asymétrie peut s'observer (oedème sur poumon bulleux).

B/ Aspect de la silhouette cardiaque

Elle est de taille variable en fonction de la pathologie causale. Il est rare que sur un cliché réalisé en urgence, en position couché, on puisse noter des déformations caractéristiques de la silhouette cardiaque permettant d'établir un diagnostic étiologique. Très souvent, est retrouvé une cardiomégalie avec un index cardiothoracique > 0,5.

10.4.2 Electrocardiogramme (ECG)

Il est systématique et ne permet en aucune façon le diagnostic ni d'insuffisance ventriculaire ni d'oedème pulmonaire, mais peut montrer des arguments importants en faveur de l'étiologie et des stigmates de la cardiopathie chronique :

> Fibrillation auriculaire jouant le rôle de facteur déclenchant ;

> Aspect de nécrose myocardique traduisant une cardiopathie ischémie ancienne ou en évolution ;

> Signes d'hypertrophie ventriculaire gauche observés en cas de surcharge sévère du ventricule gauche.

Le plus souvent, il n'apporte que des éléments secondaires : tachycardie sinusale, troubles de la repolarisation diffus, hypertrophie des cavités gauches.

10.4.3 Gazométrie artérielle

Elle doit être systématique et faite sans oxygénothérapie. Les perturbations des gaz du sang sont constantes, variables et reflètent la gravité de l'OAP (intérêt pronostic), particulièrement la présence ou non d'une hypercapnie. Elle est cependant sans aucun rapport avec l'aspect radiologique.

L'hypoxémie est liée au déséquilibre ventilation/perfusion. Habituellement, une hypocapnie par hyperventilation alvéolaire globale s'observe avec alcalose respiratoire (pH élevé), mais l'importance de l'obstruction bronchiolaire détermine parfois une normocapnie voire une hypercapnie, dont le caractère péjoratif doit être connu. L'hypercapnie peut également traduire un épuisement respiratoire, notamment en cas de bas débit profond ou de choc cardiogénique en cours d'installation. Dans ce cas, une acidose (pH bas) d'ailleurs souvent mixte, est notée ; la composante métabolique étant due à l'acidose lactique que détermine l'hypoxie tissulaire.

10.4.4 Echocardiographie Doppler

L'échographie cardiaque est rarement possible en phase aiguë, sauf cas particulier tenant à un doute diagnostique sur la nature cardiogénique ou lésionnelle de l'oedème pulmonaire. L'échocardiographie ne sera mise en oeuvre qu'après correction des phénomènes aigus, à la recherche d'une étiologie. Elle peut orienter le diagnostic en retrouvant un ventricule gauche dilaté et hypocinétique ou une sténose mitrale serrée. Le diagnostic est par contre beaucoup plus difficile en cas d'insuffisance cardiaque à fonction systolique conservée. Elle permet également

une quantification du débit cardiaque qui est en général diminué (index cardiaque < 3 l/min/m2).

10.4.5 Exploration hémodynamique

Elle est inutile à la phase aiguë d'oedème pulmonaire cardiogénique. Réalisée uniquement en l'absence de renseignements fournis par les explorations non invasives, elle est utile dans les cas de diagnostic difficile.

Le cathétérisme droit (cathéter de Swan-Ganz) montre :

> une élévation de la pression capillaire supérieure à 25mmHg (pression moyenne) ;

> une élévation pression artérielle pulmonaire d'occlusion > 18mmHg;

> une désaturation artérielle pulmonaire profonde (< 65%) tenant à la désaturation artérielle périphérique (hypoventilation et effet shunt pulmonaire), mais également à la diminution du débit cardiaque dans certaines formes ;

> un débit cardiaque normal ou abaissé en fonction de la cardiopathie causale et du stade évolutif de l'oedème pulmonaire.

10.4.6 Exploration biochimique

Certains examens biochimiques sanguins sont indispensables : ionogramme, hémogramme, glycémie, paramètres de la fonction rénale et hépatique, enzymes myocardiques (troponine, CPK-MB).

Le dosage du peptide natriurétique de type B (BNP = B-type Natriuretic Peptide) semble constituer un élément intéressant tant pour le diagnostic de l'OAP cardiogénique que pour le pronostic du patient. Il permet, dans les formes douteuses, de rattacher l'épisode dyspnéique aigu à une défaillance cardiaque [2, 8, 9, 39, 40, 41J.

Le BNP est un peptide libéré dans le sang en cas d'étirement des myocytes du ventricule gauche. Il contrebalance l'activation du système rénine-angiotensinealdostérone. Son élévation dans le sang est corrélée à divers indices fonctionnels d'insuffisance cardiaque gauche. Plusieurs études [39, 40, 41J ont montré son intérêt comme marqueur d'insuffisance cardiaque gauche aiguë. Le seuil de

positivité varie selon les études entre 80 et 300 pg/ml. Schématiquement, lorsque le BNP est inférieur à 100 pg/ml, l'insuffisance cardiaque peut-être éliminée mais un BNP supérieur à 400 pg/ml est très évocateur d'un OAP cardiogénique, sous réserve d'un tableau clinique compatible. Il existe néanmoins deux situations d'OAP cardiogénique sans élévation du BNP : l'OAP << flash >> où l'oedème est de survenue suraiguë avant que le BNP ne soit sécrété dans la circulation sanguine (une heure environ) et l'insuffisance mitrale et le rétrécissement mitral important (existence d'un OAP cardiogénique sans insuffisance cardiaque gauche vraie) [39]. Compte tenu de l'intérêt pronostique et de la précocité du diagnostic de l'OAP, tous les services d'urgences ou de réanimation devrait avoir accès au dosage rapide du BNP [39, 40].

10.5 Formes cliniques

Le tableau typique n'est pas retrouvé dans 10 à 15% des cas [9].

10.5.1 Formes étiologiques

Ce paragraphe est développé au chapitre << Etiologie >>. Quelque soit la nature de la cardiopathie en cause, l'expression clinique de l'oedème pulmonaire est identique.

10.5.2 Formes d'OAP à symptomatologie particulière A/ OEdème pulmonaire suraigu

L'oedème est foudroyant, asphyxique, rapidement mortel. Le malade est pris de dyspnée et meurt presque subitement en quelques minutes avec un peu d'écume mousseuse à la bouche, quelquefois sans la moindre expectoration [42].

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci