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Mouvements de résistance et culture politique au Sud-Kivu. Mise en évidence des fondements idéologiques et des actions revendicatrices.

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par Philippe KAGANDA MULUME-ODERHWA
Université officielle de Bukavu - Diplôme d'études supérieures en sociologie politique 2009
  

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3. Problématique

Poser une problématique consiste à préciser la position du problème en donnant la perspective théorique qui guide la pensée mais aussi les questions adressées aux faits empiriques observés.

Les mouvements de résistance du Sud-Kivu sont théoriquement envisageables comme le phénomène de mouvement social tel qu'étudié par A. Touraine (4) et ses continuateurs (Albert Melucci) (5)et les autres. Dans cette perspective théorique, ceux-ci s'imposent dans le système social comme des acteurs aux logiques instrumentales en s'opposant à l'ordre social et politique existant. Les mouvements de résistance ont revendiqué dans un contexte de guerre le contrôle du système d'idées en faisant prévaloir des fins « nationalistes ». En effet, les guerres successives de 1996-2001 peuvent être perçues comme la conséquence d'un processus politique conflictuel pour la démocratisation de la République Démocratique du Congo. L'émergence de ce phénomène résistant est liée au prolongement du processus de démocratisation et des guerres qui l'ont suivi. Dans ces conditions, ils constituent à la fois un moyen violent d'expression des revendications et en meme temps un vecteur des idées nouvelles dans la société. Parlant du rapport entre les mouvements sociaux et la démocratie, Alain Touraine précise ce qui suit :

« D'un côté, si un système politique ne considère les mouvements sociaux que comme l'expression violente de demandes impossibles à satisfaire, il perd sa représentativité et la confiance des électeurs (...). De l'autre côté, il n'y a de mouvement social que si l'action collective se donne des objectifs sociétaux, c'est-à-dire reconnait des valeurs ou des

4 Dans l'ouvrage La voix et le regard, Paris, Seuil, 1978 Alain Touraine entend par mouvement social « (...) la conduite collective organisée d'un acteur de classe luttant contre son adversaire de classe pour la direction sociale de l'historicité dans une collectivité concrète » (p.103).

5 Dans la continuation de la pensée touranienne, Alberto Melucci émet des considérations enrichissantes sur ce qu'il convient bien d'appeler les nouveaux mouvements sociaux. Dans « Société et changement et nouveaux mouvements sociaux » publié dans la Revue sociologie et société, Vol. 10, n°2, 1978, il souligne qu'un mouvement social se définit comme une action collective indiquant la lutte de deux acteurs pour l'appropriation de valeurs et ressources sociales, lutte dont les modes d'expression cassent les normes institutionnalisées dans les rôles sociaux, débordent les règles du système politique et attaquent la structure des rapports sociaux (Lire J. Lafargue cité plus haut, p. 106).

intérêts généraux de la société et, par conséquent, ne réduit
pas la vie politique à l'affrontement de camps ou de classes,
en meme temps qu'elle organise et développe des conflits »

(6).

Du point de vue empirique, il s'est observé la formation de plusieurs mouvements de résistance appelés mai-mai sur l'étendue de la Province du Sud-Kivu. Le contexte de guerre évoqué ci-haut a été une condition favorable à leur existence. La genèse de ces mouvements de résistance semble intégrée à la fois le contexte social et le contexte historique. Ce qui est frappant c'est l'existence des systèmes d'idées fondées sur les acquis historiques des rebellions et autres formes de résistance ainsi que les actions protestataires qu'elles entraînent. Les idéologies véhiculées recèlent des contradictions et sont mouvantes en fonction de contextes conjoncturels. Elles se fondent sur le sentiment d'une situation d'occupation, d'envahissement, d'injustice sociale d'une part, et propose un système d'idées nationalistes comme solution à travers la lutte armée ou la violence politique.

Les mouvements de résistance se sont manifestés davantage dans les sociétés rurales. Ils se sont servis des ressources tirées de ces milieux « naturels », mais aussi ils ont remué les germes des conflits identitaires et fonciers en latence entre les communautés.

A travers leurs idées et actions, les mouvements de résistance ont participé quoiqu'avec violence aux processus politiques engagés dans le pays. Ils ont perturbé l'équilibre des contrées occupées. Le processus de brassage des troupes et de démobilisation mené par le système politique semble inaugurer la fin des mouvements de résistance.

Au regard de notre perspective d'analyse et des faits empiriques problématisés, nous avons formulé une préoccupation

6 A. TOURAINE, Qu'estRWWWWWWWWWW ?, Paris, Seuil, 1994, pp.87-88.

principale consistant à savoir pourquoi persiste-t-il des idéologies de résistance au Sud-Kivu qui ont conduit à l'émergence de nouvelles formes de mouvements de résistance en plein processus de démocratisation ? En plus de celle-ci, nous avons posé trois questions secondaires à savoir :

- Quelles sont les origines des mouvements de résistance au Sud-

Kivu ?

- Quels sont les fondements de l'idéologie de mouvements de résistance ainsi que la nature des actions revendicatrices exprimées ?

- Quel est le rôle du système d'idées construit et les actions qu'il génère dans la recherche de l'idéal démocratique ?

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway