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Réformes financières et rentabilité du système bancaire des pays de la CEMAC

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par Bruno Emmanuel ONGO NKOA
Université de Yaoundé II - Diplôme d'études approfondies 2009
  

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I.2.2.2. LE DÉVELOPPEMENT DE LA MICROFINANCE ET L'ESSOR D'UN SECTEUR FINANCIER INFORMEL

L'une des conséquences les plus attendues fut le développement de la microfinance qui est restée embryonnaire jusqu'en 1990, en dépit de quelques expériences mennées au Cameroun, au Congo, au Tchad et en Centrafrique. L'expression microfinance vient de microcrédit qui désigne des crédits de faible montant offerts aux exclus du crédit bancaire, faute de garanties nécessaires ou parfois même d'idéologie culturelle, sociologique et d'analphabétisation. L'histoire du microcrédit a commencé en 1974 lorsque M. Mohammad Yunus29(*) alors professeur d'économie à l'université de Chittagong au Bangladesh prêta 27 dollars à chacun des paysans de 42 familles et les sortit ainsi de la pauvreté. La microfinance serait alors l'ensemble des services financiers (services d'épargne et services de credit) et non financier offerts à des petits opérateurs économiques des zones rurales et du secteur informel des milieux urbains et périurbains. Suite à la faillite des banques dans la sous-région et au regard de la perte de confiance installée chez les clients, ceux-ci se tournent alors vers une nouvelle forme de financement. Les faillites bancaires ont en outre provoqué des licenciements massifs, notamment de cadres de banques plus ou moins expérimentés qui se sont lancés dans la création sans contrôle des structures de microfinance.

De plus, en se restructurant pour échapper à la crise, les banques classiques restées en survie ont durci les conditions d'accès à leurs services et redimensionné leur réseau. Cette évolution a eu pour conséquences la marginalisation d'une plus grande tranche des populations par rapport à l'accès aux services bancaires et une aggravation de la sousbancarisation, surtout dans les zones rurales. C'est pourquoi les entités de microfinance se sont révélées de plus en plus attractives par leur proximité, la simplicité de leur approche commerciale et leur capacité d'adaptation présumée. En fin février 2008, la CEMAC comptait 677 EMF agrées donc 444 au Cameroun, 59 au Congo, 14 en Centrafrique, 4 au Gabon, 0 en Guinée Equatoriale et 156 au Tchad.

En outre, au cours de la même période, on a assisté au développement d'un secteur financier informel qui regroupait des associations tontinières, des organisations de crédit rotatif reposant sur des communautés d'adhésion, des prêteurs et banques non officiels ou usuriers et des institutions communautaires reposant sur des groupes d'appartenance (clans, lignages, réligieux) (Hugon,1996). Mais, de tous ces types d'associations, la tontine est l'organisation informelle (du fait d'un manque de ligislation administrative et financière étatique) du système financier informel le plus représentatif. Quelques traits permettent de décrire la tontine : l'appartenace à un groupe pour se valoriser, le besoin de solidarité pour combler certains déficits et valoriser ses excédents, la participation aux actions collectives afin de donner un sens à sa vie dans la communauté, la disposition d'assistance sociale pour stabiliser ses forces matérielles et morales en cas d'évènements heureux ou malheureux, l'incitation à l'effort pour progresser davantage dans la vie et un placement pour l'épargne afin de réaliser un projet et sécuriser l'avenir (Nzemen, 1997). En plus, on peut ajouter l'ouverture de possibilité d'accès à un crédit pour faire face à des nécessités présentes, la disposition d'atouts pour la facilité de mobilisation de masse dans sa vie associative, professionnelle, politique et autres, l'aquisition de l'esprit d'entreprise auprès des membres de la tontine qui font des affaires et par le partage des leçons d'échecs et de succès dans la gestion ou la création des entreprises.

Malgré ces nombreux atouts, on reproche à ces organisations clendestines d'appauvir davantage les populations. Car, nombreux sont les cas où les dirigeants de celles-ci s'en vont avec toute l'épargne laissant les membres dans un désarroi inexplicable. La perte de confiance des populations envers le système financier s'est amplifiée ; d'autant plus que celles-ci mélangent banques, totines, assurances et usure dans le même panier.

Les autorités monétaires ont alors pensé qu'il fallait réformer le système bancaire afin que ce dernier retrouve sa stabilité, favorise la rentabilité des banques et permet le financement de l'économie.

conclusion 

Entre 1960 et 1980, le système bancaire de la zone CEMAC est resté stable enregistrant même une rentabilté remaquable. Il a financé les multiples projets de développement des Etats membres de la sous-région.

Mais, de 1982 à 1985, quelques signes avant-coureurs indiquaient des lendemains dificiles pour les banques de la sous-région (chute des cours du petrôle, ralentissemnt de la croissance, acumulations des impayés de la part des Etats, le manque de respect des ratios prudenciels...). Ainsi, entre 1985 et 1989, tous les indicateurs de la crise étaient réunis et lorsque la crise éclate, elle se manifeste par des faillites bancaires, d'énormes crédits douteux, des pertes d'emplois et autres. Sur le plan social par exemple, les faillites et liquidations des banques ont occasionné près de 135 000 emplois supprimés dans l'ensemble des pays de la sous-région. Ce chiffre s'est amplifié du fait de la fermeture des entreprises qui se sont retrouvées dans l'incapacité d'accéder à leur trésorerie confiée aux banques. Il fallait à tout prix réformer le sytstème bancaire de la sous-région dans l'espoir d'une sortie de crise. C'est dans ce sillage que les autorités monétaires ont institué des réformes à la fois monétaire, bancaire et institutionnelle en vue de retrouver la stabilité du sytème financier.

* 29 Muhammad Yunus (1997), Transgresser les préjugés économiques, le monde diplomatique.

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