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Réformes financières et rentabilité du système bancaire des pays de la CEMAC

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par Bruno Emmanuel ONGO NKOA
Université de Yaoundé II - Diplôme d'études approfondies 2009
  

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II.2.2.2. ILLUSTRATION DU MITIGE : FAIBLE IMPLICATION DES BANQUES DANS LE FINANCEMENT DE L'ÉCONOMIE ET MANQUE DE DIVERSIFICATION DES SERVICES

Bien que l'objectif visé n'était pas fondamentalement l'accroissement du crédit à l'économie, il n'en demeure pas moins qu'on attendait à l'issue de ces réformes, une implication remarquable des banques dans le financement des différents projets. En tant qu'intermédiaire financier, le rôle premier d'une banque est de collecter l'épargne auprès des agents à capacité de financement et d'octroyer du crédit à ceux à besoin de financement (Pyle 1971, Plihon 1995 et Scialom, 2007). Lorsque ce rôle n'est plus assuré, on assiste à une perte de confiance de la part de la clientèle. Ce qui hypothèque toute vision positive du secteur.

Les banques de la sous-région CEMAC sont devenues liquides, solvables et stables à l'issue des réformes engagées mais cette stabilité ne sied pas avec le niveau de financement de l'économie. Ainsi, sur le plan quantitatif, le volume du crédit a relativement augmenté (Graphique 2.4).

Graphique 2.4 : Evolution du crédit en zone CEMAC 1994-2005 (en millions de francs

CFA)

Source : construction par l'auteur à partir des données de la BEAC, 2005.

Mais sur le plan qualitatif, on assiste à une prédominance des crédits à court terme qui représentent 74% des crédits octroyés dans la zone comme l'illustre le graphique 2.5 ci-dessous.

Graphique 2.5 : Répartition du Crédit en zone CEMAC au 31 Déc. 2005

Source : construction par l'auteur d'après les données de la BEAC, 2005.

Cette prépondérance des crédits de court terme renforce la surliquidté des banques de la zone et ne garantit pas des investissements lourds pour favoriser la croissance économique.

Outre cette situation, le manque de diversification des produits bancaires renforce le mitige des réformes. Dans la zone CEMAC, les banques présentent peu de services tournant autour des dépôts à vue et dépôts à terme et pour les crédits on a les découverts et les crédits à très court terme. Très peu d'établissements pratiquent le crédit bail et les crédits hypothèquaires. La carte bancaire est encore en expérimentation dans quelques établissements de crédit. On assiste aussi à un faible taux de bancarisation qui freine la pénétration de l'industrie bancaire dans les économies.

Au regard de ceci, il demeure que les réformes financières ont contribué au retour de la stabilité malgré son caractère mitigé du fait de leur implémentation d'une part, et le manque de financement des économies et diversification des produits d'autre part.

Conclusion

Adoptées en 1990, les réformes financières de la CEMAC ont porté notamment sur les restructurations bancaires, la nouvelle politique monétaire et un accent sur le dispositif institutionnel. Tout ceci a conduit au retour de la stabilité des banques de la sous-région. On note cependant un caractère quelque peu mitigé desdites réformes.

Pour ce qui est des vagues de restructuration bancaire, on retient que la première s'est soldée par un échec dû au degré de délabrement des banques et des liquidations mal menées. La seconde a permis de rétablir la stabilité des banques. La nouvelle politique monétaire de la BEAC s'est orientée vers une plus grande autonomie réduisant ainsi les multiples recours des banques auprès d'elle. Il a été créé la COBAC qui joue le rôle de gendarme des banques, les oriente et les oblige à respecter les différents ratios.

Le retour à la stabilité s'est fait de façon graduelle. Il fallait d'abord augmenter les fonds propres des banques, ensuite maîtriser leur solvabilité et enfin viser une rentabilité certaine. Tout ceci s'est réalisé dans une situation mitigée des réformes. Cette situation est liée notamment à la mise en oeuvre des réformes qui ne respecte pas toujours les canevas, l'horizon temporel et la procédure à suivre. A côté de ce premier constat, le retour à la stabilité des banques n'a pas influencé positivement le financement de l'économie.

De façon générale, malgré le caractère mitigé des réformes, nous pouvons soutenir au terme de ce chapitre l'hypothèse 1 selon laquelle : l'influence des réformes financières sur la stabilité des banques est positive en zone CEMAC.

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

Après les indépendances, les pays de la Zone Franc en générale et la zone CEMAC en particulier, se sont lancés dans de vastes programmes de développement économique. Au Cameroun par exemple, on a assisté à des plans quinquennaux. La reprise de l'économie après le départ du colon a été une réussite.

Mais, suite au choc pétrolier et surtout à la baisse des prix des matières premières qu'ont connus ces pays, une grave crise économique s'en est suivie accompagnée d'autres facteurs. Tous les pays de la zone CEMAC ont alors connu une crise sans précédent. Cette crise est fortement ressentie par les banques ; car elles étaient les principales pourvoyeuses des Etats en ressources financières. Les créances impayées se sont accumulées, ce qui a fragilisé les établissements de crédit. Il s'en est suivi une perte de confiance totale de la part des clients. Pour restaurer l'équilibre macro financier, il fallait réformer le système financier. Les réformes financières intervenues en 1990 étaient axées sur trois volets : les secteurs bancaires, monétaires et institutionnels. Elles se sont soldées par un retour à la stabilité des banques, à une nouvelle politique monétaire et à un dispositif de surveillance du système financier sous régional.

Malgré ces bons résultats, lesdites réformes ont présenté un caractère mitigé lié au mauvais respect des procédures et du temps d'une part, et à la faible implication des banques dans le financement des économies d'autre part.

En général, il est évident de conclure que les réformes financières des années 90 ont eu un impact positif sur le retour de la stabilité des banques de la sous-région. Si la stabilité a été restaurée dans l'ensemble, il convient à présent d'étudier l'impact des réformes financières sur un point spécifique de cette stabilité : la rentabilité du système bancaire. Ce qui nous conduit à la deuxième partie de cette étude à savoir, l'effet des réformes financières sur la rentabilité bancaire notamment à travers ses déterminants.

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