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Réformes financières et rentabilité du système bancaire des pays de la CEMAC

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par Bruno Emmanuel ONGO NKOA
Université de Yaoundé II - Diplôme d'études approfondies 2009
  

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CHAPITRE IV : INFLUENCE DES RÉFORMES FINANCIÈRES SUR LES MARGES D'INTÉRÊT

BANCAIRES EN ZONE CEMAC

Introduction

Le comportement des réformes financières peut aussi s'observer à travers l'évolution des marges d'intérêt bancaires qui lient la banque à son environnement externe. Il s'agit là de la deuxième mesure de la rentabilité bancaire. Si la rentabilité des actifs bancaires a une grande influence sur le patrimoine de la banque et affecte la profitabilité, les marges d'intérêt apparaissent comme un indicateur de la bonne santé de l'intermédiation financière (Tanimoune, 2003). La marge d'intérêt demeure ainsi un déterminant complémentaire de la rentabilité bancaire.

En zone CEMAC, les réformes financières intervenues dans les années 90 ont remis en cause l'évolution des marges d'intérêt en volume. Ces marges se différenciaient d'un pays à un autre et marquaient de ce fait les disparités dans la nature et la structure de la géographie du capital des banques.

L'objectif de ce chapitre est de vérifier la troisième hypothèse de cette étude : les réformes financières améliorent les marges d'intérêt bancaires en zone CEMAC. Il s'agit donc d'identifier les différents apports des réformes financières sur l'évolution des marges d'intérêt bancaires. Ces réformes seront captées à travers les déterminants des marges. Ainsi, après avoir étalé les contours théoriques de la notion de taux d'intérêt (section 1), nous analyserons le comportement des réformes financières sur les marges d'intérêt (section 2).

SECTION 1. LES CONTOURS THÉORIQUES DE LA NOTION DE TAUX D'INTÉRÊT

Cette section analyse les fondements théoriques des notions de taux d'intérêt et de marge d'intérêt.

IV.1.1. LA NOTION DE TAUX D'INTÉRÊT EN ÉCONOMIE

Le taux d'intérêt est l'une des variables qui préoccupent le plus les économistes en raison de son lien avec la rentabilité des investissements. Avant de présenter les mesures des taux d'intérêt bancaires, nous élaborons d'abord l'approche conceptuelle desdits taux.

IV.1.1.1. APPROCHE CONCEPTUELLE DES TAUX D'INTÉRÊT : LES DÉBATS ENTRE CLASSIQUES - KEYNÉSIENS - MONÉTARISTES

La conception du taux d'intérêt a créé plusieurs débats théoriques dans la littérature économique. Bien que ceux-ci soient anciens, ils demeurent toujours d'actualité et influencent les rapports entre les agents économiques. Nous allons succinctement passer en revue les idées essentielles soulevées par ces courants de pensée.

Pour les classiques, le taux d'intérêt est considéré comme le prix auquel s'équilibrent la demande et l'offre des fonds prêtables, assimilés à l'offre et à la demande d'obligations. Lorsqu'une entreprise offre des obligations, elle demande un prêt, de sorte que la courbe d'offre d'obligations peut être réinterprétée comme une courbe de demande de fonds prêtables. Cette demande est bien décroissante en fonction du taux d'intérêt, car les entreprises empruntent d'autant moins que les taux d'intérêts sont élevés. Symétriquement, la courbe de demande d'obligations peut être réinterprétée comme une courbe d'offre de fonds prêtables, car acheter une obligation consiste à prêter de l'argent disponible. Cette courbe d'offre est bien fonction croissante du taux d'intérêt, car les prêteurs sont disposés à prêter d'autant plus que les taux d'intérêt sont élevés (Mishkin, 2007). Le graphique 4.1 ci-dessous illustre l'équilibre sur le marché des fonds prêtables.

Graphique 4.1. Equilibre sur le marché des fonds prêtables

Taux d'intérêt, i (%) Offre de fonds prêtables, L

(Demande d'obligations, B)

i*

Demande de fonds prêtables, L

(Offre d'obligations, B)

F*

Fonds prêtables, L

(Quantités d'obligations, B)

Source : construction par l'auteur à partir de Mishkin (2007).

Tandis que la théorie des fonds prêtables détermine le taux d'intérêt d'équilibre à partir de l'analyse de l'offre et de la demande d'obligations, un modèle théorique alternatif développé à l'origine par John Maynard Keynes, et connu sous le nom de théorie de la préférence pour la liquidité, détermine le taux d'intérêt d'équilibre à partir d'une analyse en terme d'offre et de demande de monnaie. Le point de départ de l'analyse de Keynes est l'hypothèse qu'il y a deux catégories principales d'actifs utilisables comme réserves de richesse : la monnaie et les créances (obligations). De ce fait, la richesse totale d'une économie est égale à la quantité totale d'obligations plus la quantité de monnaie, soit la quantité d'obligations offertes (BS), plus l'offre de monnaie (MS). Il en est de même de la quantité d'obligations (BD) et de monnaie demandée (MD). A l'équilibre on a : BS + MS = BD + MD (1). En regroupant d'un côté les quantités d'obligations et de l'autre les quantités de monnaies on a : BS - BD = MD - MS (2). Cette deuxième équation précise que si le marché de la monnaie est en équilibre (MD = MS), la partie droite de l'équation sera égale à zéro, ce qui implique que BS = BD, c'est-à-dire que le marché des obligations est aussi en équilibre. Or, puis que le taux d'intérêt équilibre le marché des obligations, il équilibre du fait le marché de la monnaie. Il devient par conséquent le point d'équilibre entre l'offre et la demande de monnaie (Bernier et Simon, 2001).

Chez les monétaristes, il convient de partir de la distinction entre taux d'intérêt nominal et réel. Distinction mise en évidence par Fisher. Si on pose i = r+ða c'est-à-dire le taux d'intérêt nominal (i) est égal au taux d'intérêt réel (r) augmenté des anticipations inflationnistes (ða). Cette relation signifie que le taux d'intérêt incorpore le taux d'inflation : c'est la thèse principale de la théorie monétaire du taux d'intérêt. Une augmentation de l'offre de monnaie se traduit par une augmentation de l'inflation anticipée qui élève les taux nominaux. Le taux d'intérêt apparaît alors comme un instrument de la politique monétaire.

Cette notion de taux d'intérêt a été enrichie par Mishkin (2007) pour qui la principale mesure du taux d'intérêt est le taux actuariel. Il s'agit du taux d'intérêt qui égalise la valeur actualisée des flux de paiement futurs imposés par un instrument financier et sa valeur actuelle. Cette conception du taux d'intérêt demeure la plus utilisée dans les analyses liées au taux d'intérêt.

A l'issue de cette analyse conceptuelle, il importe à présent d'élucider les mesures des taux d'intérêt bancaires.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille