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Réformes financières et rentabilité du système bancaire des pays de la CEMAC

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par Bruno Emmanuel ONGO NKOA
Université de Yaoundé II - Diplôme d'études approfondies 2009
  

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CONCLUSION GENERALE ET PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS

En conclusion, il s'est agi dans cette étude de répondre à la question de savoir : en quoi les réformes financières améliorent-elles la rentabilité du système bancaire des pays de la CEMAC ? Cette étude a été menée en mesurant la rentabilité bancaire à travers deux variables : la première lie la banque à son environnement interne (rentabilité des actifs) et la seconde présente l'influence de l'environnement externe liée à l'intermédiation (la marge d'intérêt). La méthodologie a consisté à utiliser en deux parties, des outils à la fois documentaire, statistique et économétrique.

La première partie a permis dans un premier chapitre d'analyser les facteurs de la crise du système bancaire de la CEMAC, ce qui a justifié la mise en oeuvre des réformes financières. Le second chapitre a présenté le contenu et le bilan desdites réformes sur le système bancaire des pays de la CEMAC. Comme principaux résultats on note : la stabilité retrouvée des banques et le respect des normes prudentielles. Pour y arriver, il a fallu deux mouvements de restructurations bancaires. La première hypothèse de l'étude est alors vérifiée : l'influence des réformes financières sur la stabilité des banques est positive en zone CEMAC. Mais la faible implication des banques dans le financement des économies et la contrainte des risques contrastent quelque peu ce résultat.

La deuxième partie quant à elle visait à vérifier l'influence des réformes sur un point spécifique de la stabilité du système : la rentabilité bancaire. Ainsi, nous avons mesuré la rentabilité bancaire sur deux volets : la rentabilité des actifs et les marges d'intérêt. Le chapitre trois a ainsi étudié l'impact des réformes financières sur la rentabilité des actifs. Ayant estimé deux modèles (un avant les réformes et l'autre après), l'évolution des coefficients a permis de conclure. Comme résultat, on retient que les réformes améliorent la rentabilité des actifs. La deuxième hypothèse : les changements bancaires, monétaires et institutionnels améliorent la rentabilité des actifs du système bancaire de la zone CEMAC, est vérifiée. En ce qui concerne la marge d'intérêt, l'influence des réformes sur cette mesure est élaborée au chapitre quatre. Force est de constater que ce travail académique est parmi les premiers à notre connaissance dans la sous-région qui met en évidence cette mesure de la rentabilité bancaire. En dehors de l'ajout des conditions de banques, toutes les autres variables sont identiques au premier modèle. Et comme résultats, les réformes entreprises dans la zone améliorent progressivement les marges d'intérêt bancaires confirmant ainsi la dernière hypothèse de l'étude : les réformes bancaires, monétaires et institutionnelles accroissent les marges d'intérêt des banques des pays de la CEMAC.

Des deux parties, il ressort que les réformes financières signées en 1990 et implémentées à partir de 1994, ont eu un impact global et significatif sur le système bancaire des pays de la CEMAC. Mais, il est importe aussi de nuancer ces résultats au regard de l'implémentation et du timing desdites réformes.

Ce travail pourra nécessiter d'autres études futures liées par exemple à la détermination de la durée optimale utile pour mesurer l'apport des réformes et aussi au caractère de la réforme elle-même posant ainsi le débat du gradualisme et de la thérapie des chocs.

En s'appuyant sur toutes ces conclusions, quelques enseignements provisoires s'avèrent importants :

en premier lieu, il convient de consolider les acquis y relatifs et poursuivre leur mise en oeuvre. A ce niveau, il serait important de procéder à des évaluations continuelles et sanctionner les banques qui fonctionneraient en marge des normes établies. Adam Madji (1997), souligne que la réussite des normes comptables appliquées dans la sous-région serait efficiente si l'implication des Etats évolue ;

en deuxième lieu, il convient de renforcer le processus de privatisation du capital et de la qualité de la gestion dudit capital. La gestion du capital présente encore de nos jours une influence négative sur la rentabilité bancaire en général. De par sa valeur (-38,94036 dans l'estimation de la rentabilité des actifs après les reformes), elle réduit cette rentabilité. A ce niveau les gestionnaires de banques peuvent mener une gestion au rendement des crédits, intégrer l'approche fonds économique dans l'octroi des crédits. Pour ce qui est de la privatisation, elle doit non seulement promouvoir l'initiative privée dans la création et la gestion des banques, mais aussi viser la multiplicité des services offerts par les banques. A ce niveau, les réformes entamées visaient le retrait progressif des Etats dans le capital des banques. Le but d'une telle mesure est la réduction du risque de crédit qui affecte de façon significative la stabilité bancaire. Pour mener à bien ce processus, les chefs d'Etat des pays de la CEMAC peuvent créer et renforcer financièrement les banques de développement qui jusqu'en 1985, contribuaient aux grands investissements ;

en troisième lieu, il faut accroître les crédits bancaires surtout ceux à moyen ou long terme afin d'accroître le ratio crédit bancaire sur actif total qui de nos jours a un effet négatif (de sa valeur -52,304031) sur la rentabilité des banques. A ce niveau les pays de la CEMAC peuvent par exemple diversifier leurs économies ce qui permettra non seulement l'exploitation de nouveaux secteurs d'activité, mais aussi une implication de grande ampleur des banques. Dans le même sillage, les banques de développement peuvent être créées afin de garantir les types de crédit ci-dessus cités. La faible proportion des crédits de moyen et long terme en zone CEMAC tire son explication de la nature des banques de la zone. Celles-ci sont des filiales des banques étrangères ; elles sont de nature commerciale par conséquent recherchent un profit rapide et à court terme ;

il faut en quatrième lieu améliorer le climat des affaires dans les six pays de la CEMAC. Car, si le risque bancaire demeure élevé, cela traduit l'environnement dans lequel évoluent les banques. La conséquence la plus visible ici est la surliquidité des banques de la sous-région. Or, plus la banque est surliquide, moins elle dégage des ressources capables de générer des produits. Ainsi, les problèmes de corruption et de mal gouvernance, les lenteurs administratives doivent être solutionnés (Doing Business, 2009). Ce qui permettra aux investisseurs nationaux et étrangers d'accroître les investissements dans la zone. La présence des banques dans le financement des projets augmentera leur rentabilité ;

enfin, il faut promouvoir le renforcement des institutions sous-régionales en leur assurant une marge de manoeuvre assez importante et des moyens financiers conséquents pour mener à bien leur mission de supervision, de contrôle, d'évaluation et de dissuasion.

C'est sous ces différentes conditions que la zone CEMAC pourra bénéficier d'un système bancaire rentable, stable et qui s'impliquerait de façon conséquente au financement des économies de la sous-région.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus