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Prévision prospective du taux de change IATA (Association Internationale du Transport Aérien)

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par El Mehdi JEDDOU
Université Cadi Ayyad Maroc - Master spécialisé en management financier de l' entreprise 2010
  

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2.1.1.3. Le désengagement de l'Etat et les nouvelles sources de financement :

Jusqu'à la fin des armées 80, la majorité des compagnies aériennes nationales était propriété étatique totale ou partielle ; mais l'aggravation de l'endettement des Etats du tiers-monde d'une part et la tendance à la globalisation des compagnies des pays industrialisés (du Nord) par suite de la libéralisation du transport aérien d'autre part, font que le désengagement des Etats vis à vis de leurs compagnies aériennes nationales amène ces dernières à chercher de nouvelles sources externes de financement.

Ce désengagement total ou partiel découle, dans les pays développés, d'une volonté de plus en plus marquée d'assurer l'autonomie financière des compagnies et par conséquent l'indépendance de ces dernières à l'égard des pouvoirs publics (sur le plan financier) souvent, la décision de ce désengagement a eu pour origine une initiative propre des dirigeants des compagnies aériennes qui l'ont progressivement imposée à leur autorité de tutelle.

44 D'après International Bureau of Aviation (IBA Group), article : « Value judgement », in Revue Airlines Business, juin 1991n p 93 : 43% de la flotte mondiale en jets étaient dans cette catégorie.

Pour les pays en voie de développement, le désengagement n'a pas pris toute sa mesure et il reste encore un bon chemin à sa réalisation.

2.1.1.3.1. Cas des pays industrialisés :

Pour ceux-ci, La croissance trouve son financement ; on peut même avancer sans risque d'erreur que des formules auxquelles on n'a pas encore pensé, et des sources encore à identifier joueront un rôle dans le financement des besoins en capitaux en général et des avions à livrer d'ici la fin du siècle en particulier.

Dans le cadre de leur globalisation et de leur indépendance des pouvoirs publics sur le plan financier, les compagnies des pays industrialisés connaissent déjà un mouvement de croissance externe, depuis la fin des années 80. Plusieurs formules de financement se distinguent dans ce mouvement, nous en citons deux essentielles

* la 1ère formule réside dans la fusion et l'acquisition de compagnies aériennes ; ce type de croissance fait appel à des capitaux souvent étrangers dans un cadre de prise de participation ou de privatisation45 totale (ex British Airways et KLM) ou partielle (ex LH, SN, AZ)46 et ce, en dépit des barrières réglementaires). Il en résulte une concentration des capitaux au niveau de compagnies aériennes globales, de type transnational47 qui échapper ainsi aux critères traditionnels de la nationalité.

Les phénomènes de privatisation et de concentration deviennent dès lors les maitres mots de l'évolution récente du transport aérien mondial, car on le sait, ils sont à bien des égards la conséquence de la situation financière de ce secteur. A et titre, le nombre important des compagnies aériennes privatisées notamment en Europe témoigne d'un désengagement de plus en plus croissant des Etats de ce continent.

Les compagnies américaines quant à elles, ont toujours été privées, et celles de l'Asie du Sud sont elles-mêmes, soit privées (cas de Cathay) soit concernées par les politique de privatisation (cas de Japan A.I., Singapor A., Malaisian A.S.).

Généralement, les opérations de privatisation des compagnies aériennes publiques se
rapportent aux différents programmes nationaux de privatisation pour réduire le poids du

45 Sous sa forme financière par cession des actions détenues par l'Etat à d'autres investisseurs ; la privatisation peut prendre d'autres formes qui seront ultérieurement décrites.

46 LH : Lufthansa - SN : Sabéna - AZ : Alitalia.

47 Christian Palloix : l'économie mondial capitaliste et les firmes multinationales ; tome 2, collection François Maspéro, édition Tendance Actuelle - Paris 1983, p. 109.

secteur public dans les économies et pour rendre les entreprises plus compétitives ; dans ces programmes, les compagnies aériennes sont souvent une pièce maitresse.

Il est à noter que la privatisation ne peut concerner que des compagnies faiblement endettées, ayant une flotte jeune et maîtrisant tout ou partie de leurs couts d'exploitation : se sont les conditions essentielles pour qu'elles trouvent acquéreurs et qu'elles puissent faire partit d'un groupe de sociétés constituant une entreprise global (de type transnational).

* La formule réside dans la fusion du captal industriel avec le capital bancaire dans le capital financier et qui devient possible et aisée à réaliser ; cette formule permet la liberté des mouvements de capitaux et se trouve également un facteur de globalisation qui va de pair avec celle de l'industrie aérienne.

2.1.1.3.2. Cas des pays en voie de développement :

Le désengagement des gouvernements des pays en voie de développement à l'égard de leurs compagnies aériennes publiques est encore timide malgré les différents programmes nationaux de privatisation dans la plupart de ces pays, notamment en Afrique.

Jusqu'en 1992, les principaux programmes de privatisation ont touché une dizaine de compagnies aériennes en Amérique Latine, douze en Asie - Pacifique et cinq en Afrique et au Moyen-Orient ; dans cette dernière région, ta plupart des compagnies aériennes est détenue à 100 'Io par l'Etat et le peu de projets de privatisation n'est que partiel (cas d'Air Afrique, Kénya Airways, Nigéria Airways, Royal Jordanian A. - ex Alia - et South Africain Airways - SAA).

Parmi les causes, «le micro-nationalisme sans lendemain, avec comme pierre angulaire la volonté manifeste de prestige», écrit Vassiriki Savane48.

Comme on pourrait l'observer sur le tableau n°11, sur 150 compagnies aériennes, 70 sont propriété majoritaire des Etats, 20 sont propriété minoritaire publique et 60 sans participation gouvernementale. Parmi les 70 compagnies aériennes à majorité publique, la quasi-totalité appartient aux pays en voie de développement dont une trentaine n'envisage pas pour le moment de privatiser.

48 Président de CAFAC (Commission Africaine pour l'Aviation Civile), in la libéralisation du transport aérien en Afrique, communication au colloque ITA de Marrakech /1988, op.cit.

De ce fait, et à défaut de ressources financières d'origine étatique, ou de garantie gouvernementale de paiement des intérêts des emprunts extérieurs antécédents, plusieurs de ces compagnies aériennes risquent soit de disparaître purement et simplement49 quand elles ne peuvent fusionner pour avoir une surface financière plus grande, soit de devenir des succursales des grandes compagnies (européennes, américaines ou asiatiques) en aliénant leur identité nationale.

Pour conclure sur les enjeux financiers, on peut confirmer que dans l'état actuel des choses, les milieux financiers internationaux sont échaudés par les incartades d'une industrie caractérisée par une profonde instabilité et des rendements somment toute modestes pour un secteur dit «de pointe».

Pour ces milieux, il y a trois catégories de compagnies aériennes du point de vue financier :

- Celles dont le ratio d'endettement50 sera inférieur ou égal à 1/1 qui continueront à avoir droit à toute sollicitude,

- Celles dont le ratio se situera entre 1/1 et 3/1 qui devront donner des gages, et

- Celles qui, avec un ratio supérieur à 3/1 devront faire une croix, en principe, sur les financements classiques quand elles ne pourront se soumettre aux conditions d'octroi de crédit alourdissant encore la facture.

Etant donné que la plupart des Etats n'ont plus ni la capacité financière ni la volonté de continuer à subventionner leurs compagnies aériennes nationales, ni même les cautionner, la dernière catégorie (à ratio d'endettement supérieur à 3/1) doit convaincre les autorités de tutelle à les privatiser après assainissement de leur situation ; ceci car la privatisation est devenue un des axes majeurs de la politique de financement des compagnies et de développement du transport aérien ; la manifestation d'une idéologie mondiale de changement au libéralisme économie.

Aussi globalisation et privatisation constituent l'évolution la mieux adaptée pour permettre aux transporteurs aériens les moins endettés et contrôlant leurs coûts opérationnels, de réagir avec succès aux marchés. L'enjeu à ce niveau est considérable car l'avenir du transport aérien semble être plus un champ de bataille où plusieurs compagnies aériennes seront les cibles,

49 Pour laisser la place à des compagnies étrangères avec toutes les conséquences que cela pourrait entraîner pour les Etats en question.

50 Il s'agit du rapport : dettes à long et moyen termes (dont crédit-bail) sur les capitaux propres.

sinon les victimes de la globalisation. L'accès au financement devient dans ce contexte un des éléments clé de la compétition internationale et avec la privatisation, les enjeux sociaux et juridico-politiques sont également importants.

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