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La gestion du parc automobile de l'état et le déploiement administratif au Togo (1937-1992)

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par Ahogla Egbèssi GBAMEHOSSOU
Université de Lomé (Togo) - Maà®trise en histoire contemporaine 2010
  

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2.2- Autres mesures de réglementation du trafic administratif (1938-1946)

Pour régulariser et redynamiser le secteur du transport administratif au Togo, des dispositions adéquates s'imposaient.

C'est dans cette logique qu'elle avait sorti l'arrêté du 10 juin 193859. Elle réitérait certaines prescriptions de l'arrêté n° 325 du 19 juin 1937 organisant et réglementant le service des automobiles administratives notamment le contrôle des automobiles de l'entrée à la sortie et de leur consommation en carburant et lubrifiant et leur usage. L'obligation de garer tous les véhicules dans un seul garage pour tous les cercles et l'utilisation des rails à chaque fois que l'itinéraire est desservi par les chemins de fer était également exigée.

Toutefois, Montagné faisait remarquer à l'Ingénieur des ponts et chaussés, Chef du service des Travaux publics et des transports, que ces prescriptions étaient souvent restées lettre morte. En conséquence, Montagné lui demandait à travers l'instruction n° 1 153 du 16 juin 1939, de proposer un nouveau projet pour juguler les maux60.

Il faut noter que ces prescriptions susceptibles de réduire les dépenses administratives et résoudre le problème d'insuffisance des véhicules administratives n'étaient pas totalement balayées de revers de la main. Elles étaient prises en compte et avaient des impacts sur le transport administratif dans une certaine mesure. Pour la circulation du personnel administratif dans le Sud-Togo, les rails ont été empruntés là où ils existaient.

En effet, lors de ses tournées et inspections en octobre 1937 en vue d'effectuer une révision complète des voitures administratives dans les cercles et de recenser celles qui nécessitaient une reforme, le Chef du Garage central a utilisé à la fois les rails et les routes :

- Par automobile du Garage central à Aného et Palimé,

- Par train de Lomé à Atakpamé,

58 Ibidem.

59 JOT du 16 juin 1939, instruction n° 1153 du 16 juin 1939 à Monsieur l'Ingénieur des ponts et chaussées, Chef du service des Travaux publics et des transports du Togo à Lomé, pp. 268-269.

60 Ibidem.

- Par train d'Atakpamé à Blitta,

- Par voiture du cercle de Sokodé, de Blitta à Sokodé61.

Aussi, une feuille de déplacement par train a été remise le 17 novembre 1937 par Montagné au receveur de l'enregistrement pour effectuer son déplacement de travail sur Tsévié contre sa demande d'avoir une voiture automobile à sa disposition. Il évoqua la raison de réduction au minimum des déplacements des véhicules à cause de leur nombre réduit au Garage central62. Ce genre de transport augmenta le trafic administratif par train au détriment de celui automobile (même s'il reste le plus utilisé). Aussi, alourdissait-il le fonctionnement administratif, le transport ferroviaire n'étant pas bien organisé et régulier au Togo.

Ainsi, la circulation des trains n'étant pas permanente mais temporaire (à des heures précises), des retards ont été observés dans le service administratif.

En 1939, l'arrêté n° 254 fixant les attributions du Service des travaux publics et des transports du Togo, reconnut à ce service la compétence de la gestion des affaires relatives au trafic routier, en particulier, la gestion des garages administratifs et l'organisation des transports routiers administratifs. Il devait aussi assurer les relations avec les sociétés de transports routiers63.

Sur proposition du chef du Service des travaux publics et des mines, le commissaire de la République française au Togo (CRFT), J. Delpech avait, en décembre 1941, fixé par le biais de l'arrêté n° 637, les conditions dans lesquelles les garages administratifs pouvaient mettre les véhicules à la disposition des Sociétés indigènes de prévoyance (SIP)64. Cette mise à disposition ne se faisait sans l'aval du CRFT. Le payement des combustibles et des lubrifiants, l'usure anormale ou un accident survenu pendant la location, l'assurance aux tiers, et la solde du chauffeur étaient à la charge des SIP. En contrepartie de l'amortissement des véhicules, de l'usure des pneus et des réparations courantes, elles devaient payer mensuellement au budget du territoire togolais, une prime forfaitaire. Celle-ci était fixée au kilométrage à 2 francs pour les camions de 4 tonnes poids en lourds, à 2 francs pour les camions de 3 tonnes de poids en lourd, à 1 franc 50 pour les camions de 1 tonne 200 à 2 tonnes 500 de poids, à 1 franc 20 pour les camionnettes de 0 tonne 500 à 1 tonne 800 de poids en lourd et à 1 franc pour les voitures touristes.

61 ANT-Lomé, 9 C Garage central, dossier 13, correspondance A/S affectation des voitures, 1936-1937

62 ANT-Lomé, 9 C Garage central, dossier 14, sollicitation des moyens de transport, 1937.

63 JOT du 1er juin 1939, arrêté n° 254 du 13 mai 1939 fixant les attributions du Service des travaux publics et des transports du Togo en ce qui concerne les travaux routiers, p. 247.

64 JOT du 1er décembre 1941, arrêté n° 637 du 19 novembre 1941 fixant les conditions dans lesquelles les garages administratifs peuvent mettre des véhicules à la disposition des SIP, p. 614.

Ces tarifs furent remaniés en 1943 par l'Administration locale à travers l'arrêté n° 56 T. P. du 26 janvier65. Ainsi, le prix des transports effectués par les véhicules administratifs à gazogène ou à alcool pour le compte des services administratifs du Chef-lieu, cercle de LoméTsévié, et SIP, fut fixé au kilométrage à 4 francs 25 pour les voitures et camionnettes, et à 6 francs 65 pour les camions à partir de 2 tonnes de charge utile. L'Administration supportait toutes les dépenses liées au fonctionnement des engins (chauffeur, carburants, etc.).

Mais, peu avant le remaniement des prix, en 1942, en pleine Seconde Guerre mondiale, période pendant laquelle il était exigé aux colonies de participer à l'effort de guerre en faveur de leurs métropoles, l'Administration coloniale française au Togo prit l'arrêté n° 180 du 20 mars pour faciliter et accélérer l'écoulement des produits vers la France.

En effet, cette disposition stipulait que les camions gazogènes du Garage central et des garages annexes peuvent effectuer des transports de produits destinés au ravitaillement de la métropole sur autorisation du Commissaire de la République de France au Togo. Le tarif des transports fut de 2 francs 56 par tonne de charge utile offerte par véhicule et par kilomètre compté à la descente. Quant au prix du trafic effectué à la montée, il se faisait au prix cidessus réduit du tiers. Il était majoré à 25 % en cas de cession aux particuliers. Les frais de combustibles et de lubrifiants, et la solde du chauffeur incombait à l'Administration. Les frais de dépenses inhérentes aux accidents éventuels de toute nature (concernant les personnes et les marchandises) étaient à la charge des commerçants.

L'organisation du Garage central et la réglementation du Service des automobiles administratives en 1937, et les multiples dispositions prises par les autorités coloniales françaises au Togo, visaient à rendre efficace le transport automobile administratif qui souffrait de manque d'équipements avant et pendant la Seconde Guerre mondiale. Le fonctionnement administratif en avait fait les frais.

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